[1] Grâce au concours de la puissance divine, la doctrine du Sauveur, ainsi qu'une traînée de lumière, éclaira d'une façon soudaine la terre entière. Aussitôt comme l'avaient prédit les saintes écritures, la voix des évangélistes divins et des apôtres « retentit dans tout l'univers et leur parole alla jusqu'aux confins du monde ». [2] Et dans chaque ville, dans chaque bourgade, des églises s'élevaient, se remplissaient de fidèles et ressemblaient à une aire pleine. Ceux que la tradition de leurs ancêtres et l'antique erreur retenaient encore dans la maladie invétérée d'une superstition idolâtrique ont, par la puissance du Christ, non moins que par la prédication et les miracles de ses disciples, trouvé la délivrance de leurs cruels dominateurs et des lourdes chaînes qu'ils portaient. Ils ont conspué le polythéisme diabolique et confessé qu'il n'existe qu'un seul Dieu créateur de tous les êtres. Ils l'honorent maintenant par les rites d'une piété véritable et les pratiques de la religion divine et pure que notre Sauveur a fait connaître au genre humain.
[3] La grâce de Dieu se répandit en effet sur le reste des Gentils, et à Césarée de Palestine, Cornélius reçut le premier avec toute sa maison la foi au Christ, par le moyen d'une révélation céleste et par l'action de Pierre. Une multitude de Grecs d'Antioche crurent également lorsqu'ils eurent entendu la parole de ceux que la persécution d'Etienne avait dispersés. L'église d'Antioche fut tout à coup florissante et populeuse ; un grand nombre de prophètes de Jérusalem s'y trouvaient avec Paul et Barnabé et une foule de frères. C'est de là que jaillit comme d'une source merveilleuse et féconde le nom de chrétien. [4] Et comme Agabus, l'un des prophètes présents, prédisait une famine, on envoya Paul et Barnabé à Jérusalem avec mission de soulager les frères.