La notion vraie de Dieu et la foi dans sa présence et sa providence actives et continues, tels sont les deux grands faits religieux qui se rattachent au nom d’Abraham. Ainsi commencent l’histoire du peuple hébreu et l’ancienne alliance qui, du Pentateuque à l’Évangile, est devenue la nouvelle alliance, la religion chrétienne.
Environ cinq siècles plus tard, les Hébreux sont en Égypte, établis dans la terre de Gessen, entre le Nil inférieur, la mer Rouge et le Désert, dans une situation bien différente de celle où ils y avaient été d’abord quand la fortune de l’arrière-petit-fils d’Abraham, Joseph, à la cour du Pharaon, les y avait attirés. Le nouveau Pharaon les opprime cruellement : ils sont en proie aux misères de la servitude, à la contagion de l’idolâtrie, à tous les maux, à tous les périls matériels et moraux qui peuvent frapper un petit peuple tombé sous le joug d’une nation puissante et civilisée. Pourtant les Hébreux persistent dans leur foi religieuse, dans leurs souvenirs nationaux ; ils ne se confondent point avec leurs maîtres ; ils souffrent sans résister activement ; ils ne se délivreront point eux-mêmes, mais ils n’ont pas cessé de croire en leur Dieu et ils attendent un libérateur.
Moïse a été sauvé des flots du Nil par la fille même du Pharaon. Il a été élevé à Héliopolis, au milieu des pompes de la cour, et instruit dans les sciences des prêtres égyptiens. Il a servi le souverain de l’Egypte ; il a commandé ses troupes et fait pour lui la guerre aux Éthiopiens. Il a reçu un nom égyptien, Osarsiph ou Tisithen. Tout semble concourir pour faire de lui un Égyptien. Mais il reste un fidèle Israélite, fidèle à la foi et à la destinée de ses frères. Leur oppression l’indigne ; il venge l’un d’eux en tuant son oppresseur. Les opprimés ont peur et le renient au lieu de le soutenir. Moïse s’enfuit d’Égypte, et se réfugie dans le désert, chez une tribu d’Arabes nomades, les Madianites, issus comme lui d’Abraham. Leur chef, le Scheick de la tribu, Jethro, dit aussi Hobab, l’accueille paternellement et lui donne sa fille Séphora en mariage. Le fier Israélite, qui n’a pas voulu rester Égyptien, devient Arabe et mène pendant plusieurs années la vie nomade de la tribu hospitalière. C’est dans la péninsule de Sinaï que Moïse erre avec les serviteurs et les troupeaux de son beau-père : au centre de cette péninsule, jadis province de l’empire des Pharaons, mais rentrée dans la possession des Arabes pasteurs, s’élève le Sinaï, mont auquel se rattachent de temps immémorial, parmi les peuplades d’alentour, des traditions sacrées, comme au mont Ararat en Arménie et à l’Himalaya dans l’Inde. Dans ce lieu révéré, devant un buisson enflammé, Moïse, le cœur plein de foi, entend Dieu qui l’appelle et lui ordonne d’aller retirer son peuple, les enfants d’Israël, hors d’Égypte. Comme jadis Abraham, Moïse est modeste et doute de lui-même : « Qui suis-je, moi, que j’aille vers Pharaon, et que je retire les enfants d’Israël hors d’Égypte ? … Quand je serai venu vers eux et que je leur aurai dit : Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous, alors, s’ils me disent : Quel est son nom ? que leur dirai-je ? — Alors Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suis. Il dit aussi : Tu diras ainsi aux enfants d’Israël : Celui qui s’appelle Je suis, m’a envoyé vers vous (Exode 3.11,13-14). » Moïse croit et obéit : le libérateur d’Israël a reçu de Jehovah sa mission et ne s’inquiète plus que de l’accomplir.
En présence de tels faits, devant cette association de Dieu et de l’homme dans la même œuvre, les adversaires du surnaturel se récrient : « A quoi bon, demandent-ils, ce mélange de l’action divine et de l’action humaine ? Dieu a-t-il besoin du concours de l’homme, et ne peut-il pas, s’il le veut, accomplir lui-même et par son plein pouvoir tous ses desseins ? » A mon tour, je leur demanderai s’ils savent pourquoi Dieu a créé l’homme, et s’il les a mis dans le secret de ses intentions envers les instruments qu’il emploie à ses desseins. C’est précisément le privilège de l’homme d’être l’associé à la fois soumis et libre de Dieu, et d’intervenir, par sa propre action, dans des plans dont une infiniment petite part est révélée à son intelligence et réservée à son travail. L’Asie occidentale et son histoire sont remplies du nom de Moïse ; juifs, chrétiens et mahométans l’appellent le premier prophète, le grand législateur, le grand théologien ; partout, sur le théâtre des événements, les lieux conservent sa mémoire ; le voyageur y rencontre le puits de Moïse, le ravin de Moïse, la montagne de Moïse, la vallée de Moïse. Dans d’autres pays et d’autres siècles, ce nom a été donné comme le plus glorieux que les saints pussent recevoir : saint Pierre a été appelé le Moïse de l’Église chrétienne ; saint Benoît, le Moïse des ordres monastiques ; Ulphilas, le Moïse des Goths. Qu’a fait Moïse pour obtenir une si haute et si permanente renommée ? Il n’a gagné point de batailles ; il n’a conquis point de territoires ; il n’a fondé point de villes ; il n’a gouverné point d’États ; il n’était pas même un homme habile et puissant par l’éloquence : « Hélas, Seigneur, dit-il à l’Éternel, ni d’hier ni d’avant-hier je ne suis point un homme qui ait la parole aisée, même depuis que tu as parlé à ton serviteur, car j’ai la bouche et la langue pesantes (Exode 4.10). » Il n’y a, dans cette histoire, pas une grande action humaine, pas un grand événement qui soit le fait de l’homme ; tout est le fait de Dieu, et Moïse n’est, en toute occasion, que l’interprète et l’instrument de Dieu ; c’est à cette mission qu’il a consacré son âme et sa vie ; c’est à ce titre seul qu’il est puissant et qu’il concourt, en tant qu’homme, à une œuvre infiniment plus grande et plus durable que celle de tous les héros et de tous les maîtres du monde.
Je ne connais pas de plus frappant spectacle que celui de l’inébranlable foi et de l’inépuisable énergie de Moïse dans la poursuite de cette œuvre qui n’est pas la sienne propre, et dans laquelle il exécute ce qu’il n’a pas conçu, il obéit bien plus qu’il ne commande. Les obstacles, les mécomptes abondent devant lui ; il est aux prises avec les faiblesses, les infidélités, les fantaisies, les jalousies, les séditions de son peuple, de sa propre famille : il a lui-même ses moments de tristesse et d’inquiétude. Il crie à l’Éternel : « Que ferai-je à ce peuple ? Peu s’en faut qu’ils ne me lapident… Je te prie, fais-moi voir ta gloire. » Et Dieu lui répond : « Je ferai passer toute ma bonté devant ta face ; mais tu ne pourras pas voir ma face, car nul homme ne peut me voir et vivre (Exode 17.4 ; 38.18-20). » Et Moïse se confie en Dieu et continue à triompher en lui obéissant.
L’œuvre de la délivrance est consommée ; Moïse a conduit le peuple d’Israël hors d’Égypte, et surmonté les premiers périls et les premières souffrances du désert. Ils avancent dans le groupe montueux de la péninsule de Sinaï. De vallée en vallée, ils arrivent « à l’entrée d’un large bassin entouré de pics élevés. Celui de ces pics qui commande la vue la plus étendue est couvert de blocs énormes, comme si la montagne avait été bouleversée par un tremblement de terre. Une fente profonde divise le pic en deux sommets. La plaine située au dessous est l’emplacement bien caractérisé du camp israélite. L’existence d’une telle plaine en face d’un mont escarpé coïncide avec le récit biblique au point de fournir une forte preuve interne, non seulement que c’est là le lieu de la scène, mais que la scène même a été décrite par un témoin oculaire. Les approches du lieu, prolongées et solennelles, comme vers quelque sanctuaire naturel, semblent une préparation convenable à l’événement qui va suivre. Une ligne de terrains d’alluvion exhaussés au pied du pic rappelle les bornes qui, selon l’Exode, devaient empêcher le peuple de toucher la montagne (Exode 19.12). La plaine n’est point inégale, brisée et étroitement fermée, comme presque toutes celles qui se rencontrent dans ce groupe ; elle offre une courbe longue et profonde dans laquelle le peuple a pu se replier et se tenir à l’écart. La colline, qui s’élève comme un immense autel en face du peuple réuni, et qui se dessine sur le ciel, d’un bout à l’autre de la plaine, avec une grandeur isolée, est bien l’image de cette montagne qui ne devait pas être touchée, et du haut de laquelle la voix de Dieu pouvait être entendue au loin dans tout l’espace agrandi sur ce point par le confluent de toutes les vallées voisines. Là est vraiment, entre toutes les parties de la péninsule, un sanctuaire retiré comme à l’extrémité du monde, loin du tumulte et de la confusion des choses terrestresa. »
a – Sinai and Palestine, in connection with their history, par Arthur Stanley, doyen de Westminster, pag. 42-43. Londres, 1862.
Tel était, il y a trois mille cinq cents ans, et tel est encore le lieu où Moïse reçut de Dieu et donna au peuple d’Israël cette loi des dix commandements qui retentit encore aujourd’hui dans toutes les églises chrétiennes, comme la première base de la foi et la première règle morale des peuples chrétiens.
Les Hébreux, au moment où le Décalogue devint leur foi fondamentale, étaient dans une crise de transformation sociale, et près de passer de l’état pastoral et nomade à l’état agricole et sédentaire. Il semble qu’à une telle époque les institutions politiques d’un peuple, les bases de son gouvernement soient sa plus naturelle et plus pressante affaire. Le Décalogue y reste absolument étranger, n’y fait pas la plus lointaine, la plus indirecte allusion. C’est une loi exclusivement religieuse et morale, qui ne se préoccupe que des devoirs des hommes envers Dieu et leurs semblables, et qui admet d’ailleurs, par son silence, toutes les formes de gouvernement que peut commander ou produire l’état intérieur ou extérieur de la société. Grand et original caractère, qui ne se rencontre point dans les lois primitives des États naissants, et où se révèle avec éclat la source divine de celle-ci : c’est à la nature et à la destinée morale de l’homme que le Décalogue s’adresse ; c’est son âme et sa liberté intime qu’il veut régler ; il livre sa condition extérieure et civile à toutes les chances variables des lieux et des temps.
Un autre caractère de cette loi n’est pas moins original ni moins auguste ; elle place Dieu et les devoirs envers Dieu en tête de la vie et des devoirs de l’homme ; elle unit intimement la religion et la morale, et les regarde comme inséparables. Que les philosophes les distinguent en les étudiant, qu’ils recherchent dans la nature humaine le principe ou les principes spéciaux de la morale considérée en elle-même et à part de la religion, c’est le droit de la science ; mais ce n’est là qu’un travail scientifique, une dissection de l’âme, qui ne s’applique qu’à une partie de ses facultés et ne la prend point dans l’ensemble et la réalité de sa vie. L’être humain entier et vivant est naturellement et à la fois moral et religieux ; à la loi morale qu’il trouve en lui-même il faut un auteur et un juge ; Dieu est, pour lui, la source et le garant, l’Alpha et l’Oméga de la morale. Que tel ou tel métaphysicien oublie Dieu en affirmant la loi morale, que tel ou tel homme reconnaisse et respecte la morale en restant étranger à la religion, cela se peut, cela se voit ; l’esprit humain peut se contenter d’une si petite dose de vérité ! L’homme se méconnaît et se mutile si aisément lui-même ! Sa pensée est si aisément incomplète, inconséquente, et obscurcie ou égarée par sa passion et sa liberté ! Mais ce ne sont là que des états exceptionnels de l’esprit, des abstractions scientifiques ; les hommes n’y tombent point d’une façon générale et durable ; dans la vie naturelle et pratique du genre humain, la morale et la religion sont nécessairement liées ; et c’est l’un des divins caractères du Décalogue, comme l’une des causes de son autorité permanente après tant de siècles, d’avoir proclamé et pris pour base leur intime union.
Je n’ai rien à dire ici de la législation civile et pénale de Moïse, ni de ses règlements sur le culte et l’organisation sacerdotale des Hébreux. Dans la première de ces deux parts du code mosaïque, un grand nombre de dispositions singulièrement morales, équitables et humaines se mêlent à des mœurs grossières, et dures quelquefois jusqu’à la barbarie. Le législateur est évidemment sous l’empire d’idées et de sentiments infiniment supérieurs à ceux du peuple auquel il est pourtant uni par une forte sympathie. Dans tout ce qui tient aux formes et aux pratiques extérieures du culte, les souvenirs de l’Égypte, les emprunts à ses usages et à ses cérémonies sont visibles et nombreux dans la législation mosaïque. Mais au-dessus de ces institutions et de ces traditions, souvent étrangères et incohérentes, plane et domine constamment la notion du Dieu d’Abraham et de Jacob, du Dieu unique et éternel, du vrai Dieu. En toute occasion les lois de Moïse le rappellent et l’inculquent au peuple hébreu. Non pas comme on rappelle un principe, une institution, un système ; mais comme on met un souverain, le souverain légitime et vivant, en présence de ceux qu’il gouverne, et qui lui doivent obéissance et fidélité. Moïse ne parle jamais en son propre nom, ni au nom d’aucun pouvoir humain, d’aucune portion du peuple hébreu ; c’est Dieu seul qui parle et ordonne ; Moïse reporte au peuple ses paroles et ses ordres. A sa première ascension sur la montagne de Sinaï, quand il eut reçu les premières inspirations de l’Éternel, « Moïse vint et appela les anciens du peuple, et proposa devant eux toutes les choses que l’Éternel lui avait commandées. — Alors tout le peuple, d’un commun accord, répondit et dit : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit (Exode 19.7-8). » Quand Moïse, remontant sur le mont Sinaï, eut reçu de Dieu le Décalogue, il revint ; « il prit le livre de l’Alliance, et il le lut, le peuple l’écoutant qui dit : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit, et nous obéirons (Exode 24.7). » A mesure que les événements se développent, le peuple hébreu est fort loin d’obéir toujours ; il oublie, il viole souvent ces lois de Dieu qu’il a acceptées, et Dieu tour à tour le punit ou lui pardonne ; mais c’est toujours Dieu seul qui agit ; c’est de lui seul que tout émane ; ni les prêtres qui président aux cérémonies de son culte, ni les anciens d’Israël qu’il appelle à se prosterner de loin devant lui, ni Moïse lui-même, son seul et constant interprète, ne font rien par eux-mêmes, ne réclament rien pour eux-mêmes. Le Pentateuque est l’histoire et le tableau du gouvernement personnel de Dieu sur le peuple d’Israël.
« Notre législateur, dit l’historien juif Josèphe, n’a pensé ni aux monarchies, ni aux oligarchies, ni aux démocraties, ni à aucune de ces formes politiques ; il a prescrit que notre gouvernement serait (s’il est permis de se servir de cette expression un peu excessive) ce qu’on peut appeler une théocratieb. » Les écrivains éminents qui, dans ces derniers temps, ont le plus profondément étudié le régime mosaïque, M. Ewald en Allemagnec, M. Milman et M. Arthur Stanley en Angleterre, M. Nicolas en France, ont adopté l’expression de Josèphe en lui donnant son vrai et complet sens : « Le terme de théocratie, dit M. Stanley, a été souvent employé depuis le temps de Moïse, mais dans le sens d’un gouvernement sacerdotal, ce qui est exactement le sens contraire à celui dans lequel le prenait son premier auteur. La théocratie de Moïse n’était point un gouvernement par des prêtres comme opposés à des rois ; c’était le gouvernement de Dieu lui-même, opposé au gouvernement par des prêtres ou par des roisd. » « Le mosaïsme, dit M. Nicolas, est une théocratie dans le sens propre du mot. Ce serait une complète erreur que d’entendre ce mot, appliqué au système mosaïque, dans le sens que l’usage lui a donné dans notre langue. Il ne s’agit pas ici, en effet, d’un gouvernement exercé par une caste sacerdotale, au nom et sous l’inspiration réelle ou prétendue de Dieu. Dans la législation mosaïque, les prêtres ne sont pas les ministres et les instruments de la volonté divine ; Dieu règne et gouverne par lui-même. C’est lui qui a donné sa loi aux Hébreux ; Moïse a été, il est vrai, l’intermédiaire entre l’Éternel et le peuple ; mais le peuple a assisté au grand spectacle de la révélation de la loi ; il l’a d’ailleurs acceptée librement ; et dans l’alliance qui a été traitée entre l’Éternel et la famille de Jacob, Moïse n’a été, si l’on veut me passer cette expression, que l’officier public qui a proposé le contrat. Il faut ajouter qu’il resta lui-même en dehors de la caste sacerdotale, et enfin que le soin de conserver, d’amender et de faire exécuter la législation ne fut point confié aux prêtrese. »
b – Josèphe, contra Apionem, l. II, c. 17.
c – Geschichte des Volkes Israël, bis Christus, t. II, p. 188. — Gœttingen, 1853.
d – Lectures on the Jewish Church, pag. 157.
e – Études critiques sur la Bible, — Ancien Testament, p. 172.
Que les savants hommes qui caractérisent ainsi la théocratie mosaïque y arrêtent leur pensée, et mesurent toute la portée du fait qu’ils comprennent si bien. C’est un fait unique dans l’histoire du monde. L’idée de Dieu est, chez tous les peuples, la source des religions ; mais, partout ailleurs que chez les Hébreux, à peine la source a apparu qu’elle se détourne et se trouble ; les hommes prennent la place de Dieu ; son nom sert a couvrir toutes sortes d’usurpations et de mensonges ; tantôt des corporations sacerdotales s’emparent de tout le gouvernement, civil et religieux, des peuples ; tantôt des pouvoirs laïques dominent et s’asservissent la foi et la vie religieuses. Rien de semblable dans le régime mosaïque ; son origine et ses principes fondamentaux condamnent et combattent d’avance de telles déviations. Point de sacerdoce dominateur. Point de pouvoir laïque oppresseur. Dieu est constamment présent et seul maître. Tout se passe entre Dieu et le peuple, par l’entremise d’un seul homme que Dieu inspire, en qui le peuple a foi, et qui ne réclame d’autre autorité que celle des révélations qu’il reçoit. Ce n’est pas là un fait humain ; de même que le Dieu de la Bible est le vrai Dieu, de même la religion qui descend du Sinaï, par Moïse, sur le peuple choisi de Dieu, est la vraie religion destinée à devenir, par Jésus-Christ montant au Calvaire, la religion du genre humain.