Ce « cortège » immense prit la direction de Succoth.

Succoth était situé sur « l’ouâdi Toumilat » actuellement desséché, et plus à l’est que Pithom (signifie : maison d’Athum, qui était un dieu égyptien représentant le soleil couchant).

Cette région, située entre Tsoan (anciennement Tanis), Ramsès ou Pi-Ramsès (anciennement Avaris), ainsi que Pithom et Succoth, était occupée par les tribus des Hébreux. Pithom comme Ramsès étaient des villes qui servaient à entreposer les récoltes de Pharaon.

À ce sujet, des vastes souterrains ont été découverts à Pithom, dont les murs en briques grossières mesurent 2.75 mètres d’épaisseur. Ces édifices sont compartimentés et non communiquant entre eux : il s’agit probablement de greniers qui étaient au-dessus du sol naturel, à cette époque.

Cette première étape, entre Ramsès et Succoth, avait certainement permit à cette multitude de se regrouper et à s’accoutumer à une marche en nombre. Elle permettait de donner une cadence de marche lente afin que tous, jeunes et vieux, puissent suivre. Certainement que les bergers et leurs troupeaux considérables avaient un parcourt quelque peu flânant. Le rythme de marche d’un peuple est souvent assujetti à la cadence des plus faibles et des plus lents. Le cortège de l’exode était sans doute très étendu, grossissant au fur et à mesure de son avancement. La volonté de s’enfuir en toute hâte, devait atténuer bien des souffrances. Pour ces raisons, les Hébreux devaient s’entraider, se soutenir, être solidaires dans la fuite.

Le 1^er campement à Succoth était avant tout un rassemblement, où tous couchèrent à « la belle étoile ».

Le mot Succoth ou « suka » (traduction : cabanne, hutte, tente), signifie l’abandon d’une vie de sédentaires pour une vie de nomades, dans des habitations de « fortune », car la liberté est la plus belle des maisons, surtout quand elle est donnée par DIEU. Le mot « rassemblement » semble usurpé, car il est bien évident que 2 millions de personnes, arrivant de tous côtés, sans « appareils de communication », ne peuvent pas arriver à se rejoindre au même endroit, après une nuit et une journée de fuite et de marche forcée.

Mais les chefs de tribus, les chefs de familles et tous les responsables du peuple surent se retrouver avec Moïse et Aaron pour organiser cette longue marche vers la liberté, selon les ordres de L’ÉTERNEL. Mais dans quelle direction ???

A Succoth, Moïse reçu un ordre de L’ÉTERNEL pour les Hébreux : « Consacre-moi tout premier-né parmi les enfants d’Israël, tant des hommes que des animaux : il m’appartient »

Cet ordre de L’ÉTERNEL était une marque de Sa grâce, parce qu’IL avait épargné les premiers-nés mâles des Hébreux, et de leurs troupeaux, pendant la nuit précédente. Les premiers-nés Hébreux devront être consacrés à L’ÉTERNEL, et rachetés. Plus tard, suivant la loi, les animaux premiers-nés des troupeaux seront sacrifiés, et leur sang sera répandu. Quant à l’âne, qui fera partie des animaux impurs, il devra être racheté par un agneau sacrifié à sa place ; si ce rachat n’était pas effectué, l’âne sera mis à mort sans pitié.

Mais quelle direction allait donc prendre ce peuple racheté gratuitement par DIEU pour sa vie, pour sa survie ???

Succoth était peut-être un rassemblement, mais il était surtout un carrefour important pour la direction que DIEU voulait donner aux enfants d’Israël. Car sa promesse était de les conduire dans le pays de Canaan. Mais quelle route L’ÉTERNEL DIEU avait-il choisit ???

De Ramsès jusqu’au pays de Canaan, il y avait la piste du nord qui longeait la côte méditerranéenne, en passant par le pays des Philistins. Cette piste ne présentait aucune difficulté due au relief, et n’aurait nécessité qu’une quinzaine de jours de marche pour tout ce peuple. Cette piste était fréquentée par les caravaniers et les marchands qui faisaient du commerce avec l’Égypte. Cet itinéraire paraissait facile, comme c’est souvent le cas dans notre vie.

Mais DIEU connaît toutes choses d’avance et tous les dangers que nous aurions à affronter, sans les connaître. Un peuple qui traverse un territoire n’est pas une simple caravane, et les Philistins étaient un peuple guerrier et redoutable. Les Hébreux, très affaiblis par la servitude en Égypte et sans armée organisée, n’étaient pas en mesure de les affronter. Pourtant il est écrit que les Hébreux « montèrent en armes ». Mais avec quelles armes ? DIEU craignait qu’ils ne se découragent très vite devant ce danger et qu’ils rebroussent chemin, parce qu’ils étaient encore proches de l’Égypte.

Ceci est la 1^ère raison d’un autre chemin choisit par DIEU.

Cette deuxième piste était aussi celle des caravanes, comme la première. Elle traversait le désert de Shur, et elle passait à distance de Kadès-Barnéa pour entrer au pays de Canaan par Beer-Schéba. Cet itinéraire, dans un désert total, est jalonné par quelques montagnes isolées, dont le Djebel Helal (914 mètres d’altitude), qui est situé le long du « torrent » d’Égypte, à 20 kilomètres de Kadès-Barnéa. Cette piste était courte, et certains spécialistes ont identifié ce sommet comme le Mont Horeb, montagne de DIEU.

Les textes du Pentateuque démentent complètement cette hypothèse en raison de nombreux détails qu’ils nous donnent, et que nous allons vous faire découvrir pendant le parcours du peuple d’Israël durant l’exode. Nous savons, déjà, que Moïse ne faisait pas paître les troupeaux de son beau-père vers le Djebel Helal où le désert est total, sans aucune végétation, alors qu’il y en avait en abondance autour du golfe d’Akaba et dans le sud du Sinaï.

En passant par cette piste du désert de Shur, il y avait aussi le danger de rencontrer rapidement l’armée des Amalécites, qui régnaient dans la région.

Ceci est la 2^ème raison d’un autre chemin choisit par DIEU.

Cette piste, qui conduisait à Elath, n’avait aucun intérêt parce qu’elle présentait les mêmes dangers de rencontre des Amalécites.

Ceci est la 3^ème raison d’un autre chemin choisit par DIEU.

Cette piste, qui était la plus longue et la plus difficile, était celle du sud, du midi. Elle longeait la mer rouge, puis traversait le massif du Sinaï qui était remplit de difficultés à cause de son relief. Mais c’était une région presque sans habitants où les Hébreux pourraient séjourner plusieurs mois sans être inquiétés par des peuples guerriers. Moïse connaissait une grande partie de cette région, pour y avoir vécu avec des troupeaux pendant 40 ans.

Ce séjour dans l’isolement permettrait à DIEU de donner toutes les instructions à son peuple, toute l’organisation et toute la discipline dont il avait tant besoin, car il était spirituellement à l’état d’enfance, comme un nouveau-né.

Ce séjour dans la sécurité et dans la solitude permettrait au peuple des Hébreux à apprendre les instructions morales et spirituelles de DIEU, à aimer DIEU et LUI obéir. Cet isolement des autres peuples, programmé par DIEU, permettrait aux Hébreux d’abandonner toutes les idoles égyptiennes, qu’ils avaient conservées depuis plusieurs siècles, et d’être séparés des faux-prophètes.

L’ÉTERNEL DIEU n’avait-il pas donné cet ordre à Moïse, depuis le buisson ardent :

« Quand tu auras fait sortir d’Égypte ce peuple, vous adorerez DIEU sur cette montagne »

Ceci est la 5^ème raison du choix « d’une partie de ce chemin » par DIEU.

Car il y avait le danger de la vengeance de Pharaon qui aurait « soif » de détruire ceux qui venaient de l’humilier. DIEU avait choisi d’avance le lieu où il vaincrait définitivement l’ennemi des Hébreux par sa puissance.

Lorsque les enfants d’Israël auront connu la Gloire de DIEU, ils seront mis plusieurs fois à l’épreuve de leur fidélité envers celui qui les aura délivrés.

En effet, lorsqu’ils auront été délivrés « définitivement » des Égyptiens, L’ÉTERNEL pourra les mettre à l’épreuve, afin de connaître si leur confiance en celui qui les a sauvés dans toute sa gloire, sera la même dans la liberté que dans la servitude. Ainsi séparés des autres peuples, ils deviendront l’héritage de DIEU.

Ainsi, en le mettant à l’épreuve dans l’isolement, en le libérant de tous ses ennemis, L’ÉTERNEL pourra observer si ce peuple marche vraiment dans l’obéissance de ses lois et de ses ordonnances, pendant 40 ans, et enfin pour toujours.

Ceci est la 6^ème raison du choix de ce chemin par DIEU.

Pour toutes ces raisons, DIEU avait permis à Moïse de connaître la vie du désert pendant 40 ans. Et ce chemin que les Hébreux allaient prendre, Moïse le connaissait bien, car malgré ses 80 ans, il savait marcher et vivre dans le désert. Mais quelle responsabilité et quelle tâche pour lui, avec 2 millions de personnes devenues entièrement des nomades, tout à coup, pour ce trajet inouï !