De cette perte que l’homme a faite de la connaissance de son Dieu naissent une infinité de péchés ; quand l’homme est dans la prospérité, il vit dans la sécurité et dans un repos charnel, comme font nos adversaires qui persécutent la vérité dans la confiance qu’ils ont en leur puissance, croyant après cela que Dieu est disposé à se laisser fléchir et adoucir par leurs dévotions volontaires et par les peines qu’ils se donnent. C’est de là que sont venus les fondations des monastères, les établissements de tant de différentes règles et de tant de cérémonies, de messes, de pèlerinages, et d’autres choses insensées que la nature destituée de la lumière et de la connaissance de Dieu, s’est forgée, contre et sans la volonté et la parole de Dieu. Ne sont-ce pas là des indices bien certains que les puissances de l’âme sont absolument corrompues et aveugles dans ce qui regarde Dieu et son service ? Comme aussi dans l’Ancien Testament, on a des preuves de cette corruption de la nature, dans les différents cultes idolâtres qu’ils se forgeaient, dans le mépris qu’ils faisaient de la parole de Dieu et des vrais prophètes, et dans beaucoup d’autres péchés que Dieu par ses prophètes condamne dans son peuple ingrat.