Théologie Systématique – I. Introduction à la Dogmatique

6.
Inspiration du Nouveau Testament
Théopneustie apostolique

6.1 Considérations générales

Le mot inspiration, théopneustie, désigne proprement l’opération surnaturelle par laquelle Dieu communique sa vérité et sa volonté aux hommes qui doivent en être les propagateurs. Dans cette acception générale, il se confond avec celui de révélation. Mais dans un sens plus restreint, devenu le sens théologique, il marque essentiellement cette direction supérieure de l’Esprit qui sauvegardait l’enseignement des hommes apostoliques, et les conduisait en toute vérité, selon la promesse de Jean 16.13.

Ce terme s’applique aussi aux livres que nous ont laissés les hommes de Dieu. Nous parlons de l’inspiration des Ecritures, comme de celle des Prophètes et des Apôtres, portant sur les écrits ce qui n’appartenait proprement qu’aux écrivains, parce que le privilège supérieur des écrivains a nécessairement passé aux écrits. C’est ainsi que nous nommons la Bible : la Révélation, la Parole de Dieu, parce qu’elle contient cette révélation, cette parole.

L’épithète θεοπνευστος est appliquée à l’Ancien Testament, 2 Timothée 3.16 (πασα γραφη θεοπενευστος). Elle correspond à l’expression בְרוּהַ אֶלֹהים, si fréquente dans les Livres Saints.

Quelques personnes veulent que l’inspiration se rapporte directement aux livres plutôt qu’aux auteurs, qui n’auraient en quelque manière prêté que leur main (M. Gaussen, M. de Gasparin, etc.). Mais cette opinion ne repose guère que sur une interprétation littérale et extrême de 2 Timothée 3.16. Les promesses concernent les Apôtres eux-mêmes et leur prédication, comme les Prophètes et leur parole (Jean 14.16 ; 16.13 ; Actes 1.8, etc.).

A un point de vue général, nous l’avons dit, la révélation et l’inspiration se touchent jusqu’à se confondre. La révélation chrétienne réclame, en effet, la théopneustie apostolique et l’implique par cela même. Œuvre divine indémontrable en soi, il lui a fallu une attestation divine qui, tout ensemble, la dévoilât et la garantît. Le terme de Parole de Dieu désigne et la première prédication du Christianisme, et le Christianisme lui-même. Des dons et des pouvoirs miraculeux signalaient les messagers de Christ. Dieu agissait en eux, afin qu’on reconnut qu’il parlait par eux. « Et eux, étant partis, prêchèrent partout ; le Seigneur opérant avec eux, et confirmant la parole par les miracles qui raccompagnaient » (Marc 16.20, etc.).

C’est sur cette large base que l’Eglise a constamment appuyé sa foi, s’attachant au fait divin, dans cette simple et pleine réalité. Mais les discussions et les distinctions théologiques ne permettent point de s’en tenir là. On peut, en effet, voir dans le Christianisme une révélation, sans reconnaître aucune intervention supérieure dans l’enseignement oral ou écrit de ses promulgateurs, par conséquent sans admettre le dogme de la théopneustie proprement dite. C’est ce qu’ont fait, c’est ce que font encore diverses écoles qui révoquent en doute l’inspiration apostolique, tout en retenant, dans un sens ou dans l’autre, la révélation évangélique.

Nous ne nous occuperons que de l’inspiration du Nouveau Testament, d’abord parce qu’elle nous intéresse plus directement, et ensuite parce que, une fois établie, elle emporte celle de l’Ancien, à laquelle le Seigneur et les Apôtres rendent un témoignage si positif.

Une autre remarque peut être utile. Le terme d’inspiration apostolique, consacré dans cette question, ne doit pas être trop pressé. L’épithète prise à la lettre et à la rigueur, ne s’appliquerait qu’aux Douze. Or, il s’agit du Recueil sacré, dans lequel la plupart des Douze ne figurent point, et où se trouvent d’autres noms. Il y a donc là une équivoque, pouvant engendrer des difficultés qu’il importe de prévenir.

Comme- bien d’autres expressions de la langue scripturaire, le nom d’apôtre a des acceptions diverses, qui tantôt se distinguent et tantôt se confondent. Dans un sens strict, qui est le sens propre, il désigne uniquement les Douze ; dans un sens large, il désigne tous les promoteurs de la propagande chrétienne (Romains 16.7) et même les simples envoyés des Eglises (Philippiens 2.25 ; 2 Corinthiens 8.23 ; Jean 13.16) ; dans un sens intermédiaire, il désigne les grands Evangélistes que la vertu d’En haut plaçait à côté des Douze, de telle sorte qu’associés à leur prérogative et à leur œuvre, ils l’étaient également à leur nom et à leur autorité. C’est évidemment en ce dernier sens que saint Paul s’attribue le titre d’apôtre. Il place parmi les Apôtres Jacques, frère du Seigneur (Galates 1.19 ; 2.9). Il semble y placer aussi Apollos (1 Corinthiens 4.6, 9). Les Actes y placent Barnabas (Actes 14.4, 14). Au-delà de l’apostolat primitif, celui des Douze, il en est donc un autre plus étendu que signalent, confèrent, sanctionnent les mêmes puissances spirituelles, et les Apôtres étant au premier rang comme organes de la révélation, comme promulgateurs de la vérité et de la grâce salutaire, tout ce qui tient à la révélation, en particulier le Livre qui en est le témoin et le. gardien, a été désigné à la longue par l’épithète d’apostolique. C’est seulement dans cette acception secondaire, mais significative, que l’expression a pu être appliquée à l’ensemble des écrits canoniques, quand tout le monde était d’accord sur l’origine de plusieurs d’entre eux. Voilà ce dont il faut se souvenir, pour ne pas troubler la discussion en épiloguant sur les mots.

Nous tenons pour reconnue la révélation de Dieu en Christ, ainsi que les interventions surnaturelles, qui s’y joignirent : double fait que concèdent les opinions vis-à-vis desquelles nous nous trouvons, et que nous avons d’ailleurs établi dans le précédent chapitre. Il ne s’agit que de l’inspiration au sens restreint ou théologique, c’est-à-dire de cette action spéciale du Saint-Esprit sous laquelle, selon la foi de l’Eglise, furent placés les promulgateurs de l’Evangile.

Dès lors, pour obtenir les informations ultérieures dont nous avons besoin, le moyen le plus direct et le plus sûr, ou même le seul réellement effectif, est de consulter les écrivains sacrés. Cette marche, imposée par la nature des choses, a été généralement suivie, et il n’y a pas là de paralogisme. Les organes de la révélation peuvent être témoins dans cette cause, qui est la leur ; ils doivent l’être, puisque les renseignements positifs que nous cherchons ne sauraient nous venir que d’eux seuls. Une fois que nous savons que Dieu était avec eux, nous sommes autorisés ou, pour mieux dire, obligés à recevoir avec une pleine confiance ce qu’ils attestent de ses interventions dans leur ministère. Les opérations de l’Esprit, qui les signalaient au monde, et que nous connaissons par l’histoire, nous sont un sûr garant de cette opération intérieure que nous ne pouvons apprendre que d’eux-mêmes. Ils rendent témoignage du don de Dieu à leur égard, et Dieu rend témoignage à leur parole. Cet ordre d’investigation et de démonstration est d’autant plus légitime que le témoignage divin, ainsi que nous pourrons nous en assurer, implique le don divin ; en d’autres termes, que le fait théopneustique, qu’on nous conteste, existe déjà dans le fait miraculeux qu’on nous accorde.

Voilà, à nos yeux, la véritable source de lumières et de preuves. L’inspiration étant un fait surnaturel et tout interne, pour le constater chez les fondateurs de l’Eglise, c’est aux attestations directes ou indirectes de leurs écrits que nous devons recourir, c’est aux principes, aux enseignements, aux actes qui peuvent l’y révéler, il s’agit donc d’examiner si elle ressort en effet du contenu doctrinal et historique du Nouveau Testament. Les arguments tirés de la nécessité de l’inspiration, en tant que réclamée par la nature et le but du Christianisme, ou de l’impression de divinité que produisent les Ecritures dans les âmes bien disposées, ou du témoignage de l’Eglise, qui y reconnaît le même Esprit dont elle est animée elle-même, etc. ; ces arguments rationnels ou moraux, auxquels nous laissons leur place et leur action, nous semblent avoir peu de force et de portée réelle, lorsque, au lieu d’agir comme auxiliaires, ils prétendent former le corps de la preuve. Ils ne donnent que des présomptions, et la raison peut leur opposer mille fins de non-recevoir. Le premier repose sur un principe que nous ne saurions admettre qu’avec réserve : c’est le jugement a priori, ou la construction logique des faits, érigés en démonstration. Vaut-t-il mieux pour l’Ecriture chez les protestants qu’il ne vaut chez les catholiques pour l’Eglise ? car il est le même au fond dans les deux cas. — Le second, tiré de l’impression religieuse des Livres saints, a un fondement plus solide, et nous ne voudrions pas le déprécier : l’Ecriture s’est rendu en tout temps, et se rend tous les jours encore témoignage à elle-même. Mais le sentiment tout individuel qui fait le fort de cet argument, quelque décisif qu’il puisse être pour celui qui l’a éprouvé, se prête peu à la discussion, et il a toujours besoin d’être contrôlé. — Le troisième suppose une sorte d’inspiration générale de l’Eglise, qu’il faudrait d’abord établir, et qui mènerait plus loin qu’on ne veut. Ce principe, jeté en divers sens dans la dogmatique protestante par le rationalisme panthéistique ou mystique de l’Allemagne, aboutit au système romain ; et les grands controversistes catholiques (Mœhler, Newman, etc.) s’en sont emparés.

Evidemment, les considérations de cet ordre, quelles qu’en puissent être l’utilité et la valeur, sont insuffisantes à elles seules. La vraie preuve reste à faire ; elles la préparent, si l’on veut, elles ne la donnent point. Il en est de l’inspiration comme de la révélation, car c’est la même question sous un autre aspect. Ce sont des faits, et des faits d’un ordre surnaturel ; il y faut la preuve de fait, savoir une attestation adéquate.

Nous appliquons aux Livres du Nouveau Testament les promesses et les déclarations relatives à la prédication apostolique. Celle remarque, qui peut paraître superflue, est rendue nécessaire par certaines théories. De même qu’on a fait porter la théopneustie sur l’Ecriture plutôt que sur la prédication, on a paru quelquefois la reconnaître à la prédication en la déniant à l’Ecriture : vues extrêmes, qui se neutralisent l’une l’autre. Les Apôtres remplissaient leur mission en écrivant aussi bien qu’en parlant. La seule différence entre leur enseignement écrit et leur enseignement oral, c’est que, tandis que le dernier n’atteignait que leurs auditeurs immédiats, le premier devait s’étendre à tous les temps et à tous les lieux, et devenir, par une direction visible de la Providence, la lumière et la règle permanente de l’Eglise. Si donc ils furent assistés d’En haut quand ils annonçaient l’Evangile de vive voix, ils l’ont été aussi, bien certainement, quand ils le déposaient dans le Livre où tous les peuples et tous les siècles devaient le puiser. Ce sont là deux formes de leur œuvre, deux faces de leur enseignement ; c’est toujours le même enseignement et la même œuvre. Comment auraient-ils été inspirés dans leurs instructions orales et non dans leurs épîtres, par exemple ? ne transmettaient-ils pas également dans les deux cas la vérité sainte, dont ils étaient les dispensateurs ?

D’ailleurs, pour eux, écrire c’est encore parler. Nous vous parlons en la présence de Dieu, écrit saint Paul aux Corinthiens (2 Corinthiens 12.19). Il dit aux Thessaloniciens : Retenez les instructions (παραδοσεις) que nous vous avons données, soit de vive voix, soit par notre lettre (2 Thessaloniciens 2.15. Cf. Hébreux 13.22). Ainsi se sont identifiés dans la langue religieuse les deux termes Ecriture Sainte et de Parole de Dieu.

En recueillant les données du Nouveau Testament sur la question que nous abordons, souvenons-nous que, comme la plupart des autres questions religieuses, elle n’y est ni directement posée, ni formellement traitée. Nous devons donc en chercher la solution, moins dans des déclarations expresses qui la tranchent, quoiqu’il puisse y en avoir, que dans des particularités dogmatiques on historiques qui l’impliquent. Cela ne crée du reste aucune présomption défavorable contre la théopneustie, si d’ailleurs des indices certains, des faits positifs, des assertions plus ou moins explicites la révèlent et la constatent. L’enseignement occasionnel caractérise le Nouveau Testament qu’avait précédé la κηρυγμα. Presque toutes les doctrines, sans excepter les plus fondamentales — (à moins qu’elles ne fussent contestées : justification par la foi vis-à-vis des judaïsants — résurrection des morts vis-à-vis de certains partis à Corinthe — réalité du corps de Christ vis-à-vis des Docètes) — n’y paraissent guère que comme principe et aliment de la vie spirituelle. Elles y sont partout répandues plutôt que catégoriquement exposées. L’inspiration a dû subir la même loi et revêtir la même forme, dès qu’elle faisait partie de la croyance commune.

cette observation conduit à une autre. De l’occasionnalité de l’enseignement naît l’indétermination de la doctrine. Ce n’est pas un dogme exactement défini, et nettement formulé, que nous devons nous attendre à trouver dans notre recherche actuelle, mais un simple fait, et un fait qui ne se produit que par des attestations éparses et le plus souvent indirectes, qui ne se laisse voir en quelque sorte que derrière ou à travers d’autres faits. Nous devons donc l’étudier comme tel, en écartant toute préoccupation, et nous borner à examiner s’il est, sans prétendre déterminer d’avance ce qu’il doit ou ce qu’il peut être. Il n’est pas inutile d’insister là-dessus : car d’un côté, bien des défenseurs de la théopneustie la façonnent d’abord idéalement, et la cherchent ensuite dans les Livres saints telle qu’ils l’ont faite ; d’un autre côté, ses adversaires ne veulent fréquemment la reconnaître que sous sa forme traditionnelle ou spéculative, et se figurent la frapper au cœur par des coups qui n’en atteignent qu’une représentation systématique ou une formule ecclésiastique.

La question que nous avons à décider est celle-ci : Le Nouveau Testament, une fois son authenticité générale reconnue, présente au plus haut degré ce qu’on peut nommer garantie historique, puisque ses auteurs étaient témoins, ou contemporains et compagnons des témoins, et que leur vie et leur mort mettent leur véracité au-dessus de tout soupçon ; mais, à cette garantie naturelle s’en ajoute-t-il une d’un ordre surnaturel, qui relève l’autorité de leur parole et motive une confiance plus haute ? Une direction céleste a-t-elle imprimé à leur enseignement, et par cela même à leurs écrits, un caractère supérieur de certitude et de vérité quant à la doctrine de la grâce et de la vie, propre objet de leur mission ? L’intervention miraculeuse qui constitue le fond substantiel du Christianisme (Dieu en Christ réconciliant le monde avec soi) et en atteste la réalité objective, s’est-elle étendue de quelque manière sur les hommes chargés de le promulguer ? A-t-elle agi en eux comme elle agissait par eux, de telle sorte qu’elle ait revêtu leur parole d’une auréole de divinité, sanction indéfinie mais positive, qui réclame une créance et une soumission spéciales ? L’affirment-ils eux-mêmes par des déclarations expresses, ou le font-ils réellement entendre par les droits et les pouvoirs qu’ils s’attribuent ?

Voilà ce qu’il s’agit, non de préjuger, mais de constater.

Singulier revirement des idées ! Cette question que tout le monde, incrédules et croyants, aurait, il y a quelques années, résolue immédiatement par l’affirmative, tant il paraissait évident que les évangélistes se donnent pour des révélateurs, bien des croyants la tranchent aujourd’hui en sens inverse, et semblent étonnés de l’opposition qu’ils rencontrent. Suivant eux, la simple lecture du Nouveau Testament démontre à tout esprit non prévenu qu’il n’y existe rien de semblable au dogme ecclésiastique de la théopneustie ; dogme incompatible, disent-ils, avec le véritable esprit du Christianisme, et dont il faut se hâter de se défaire dans le double intérêt de la science et de la foi. Nous aurons à examiner si les principes et les faits sur lesquels s’appuient ces fières assertions, ne peuvent pas coexister avec la théopneustie ; si, en prouvant peut-être qu’elle est autre que ne la représentent des théories accréditées, ils prouvent qu’elle n’est pas. Défions-nous de celle argumentation absolue qui dit sans cesse : tout ou rien, et ne fait que jeter d’un extrême dans un autre. Tenons compte des différentes données des Livres saints ; sachons les maintenir toutes à leur rang, au lieu de laisser dans l’ombre ou de relever à l’excès tantôt celle-ci, tantôt celle-là, par connivence à l’esprit du temps. De ce que la théopneustie ne se pose pas dans le Nouveau Testament telle qu’on l’a faite ou que nous la ferions nous-mêmes, il n’en sort pas une raison suffisante de la révoquer en doute. Encore une fois, au lieu de préjuger ce qu’elle peut être, examinons simplement si elle est et ce qu’elle est. Rejetons, je le veux, les théories que les faits ne légitiment point ; mais respectons les faits eux-mêmes, quels qu’ils soient. C’est la vraie marche en toute chose et surtout en un pareil sujet.

Quant à l’assertion partout répétée depuis quelque temps, que l’inspiration, avec l’autorité qu’elle fonde, met obstacle au développement normal de la foi et de la vie chrétienne, de même qu’au progrès des sciences théologiques, nous avouons humblement ne pas la comprendre. Notre intelligence se refuse à concevoir qu’un moyen supérieur de connaissance et de certitude, tel qu’une révélation écrite, puisse être un péril pour la religion, un empêchement pour la théologie. Je ne vois pas quel flambeau s’allumerait quand la lampe de la prophétie serait éteinte. Hélas ! déjà que de troubles, d’écarts, de renversements, à la place des progrès si ardemment cherchés et si hautement promis ! A vrai dire, en présence de cet ébranlement des idées, de ce bouleversement des principes, qui atteint jusqu’aux fondements de la science et de la vie, jusqu’aux derniers boulevards de la foi, si l’on veut une digue contre les envahissements du désordre, je comprendrais mieux le retour pur et simple à la théorie de l’inspiration plénière. Mais nos vœux dans un sens ou dans l’autre ne changent rien à ce qui est. Il s’agit de ce que Dieu a voulu, et non de ce que voudrait notre sagesse. Laissons les utopies, et constatons les faits. Le Nouveau Testament atteste-t-il, oui ou non, chez les fondateurs du Christianisme, et dans le sens de la croyance ecclésiastique, l’action de l’Esprit divin désignée sous le nom de théopneustie ? S’y fait-elle sentir, s’y laisse-t-elle voir, y ressort-elle de fa doctrine et de l’histoire ?

Deux sources d’informations s’ouvrent à nous : 1° les faits ; 2° les enseignements ou les attestations.

Souvenons-nous, dans tout le cours de cette recherche, que, tenant le Nouveau Testament pour authentique, nous tenons également pour authentiques ses données historiques et doctrinales. Nous écartons, par conséquent, avec les opinions qui nient l’origine apostolique de nos Livres saints, celles qui, sans la contester, font planer je ne sais quel doute, quel soupçon de légende sur leur contenu, afin de se réserver le droit d’y prendre et d’y laisser, selon qu’elles le trouvent bon, et vis-à-vis desquelles il faudrait sans cesse recommencer, puisqu’elles rejettent sans cesse de la question exégétique, objet de la discussion, dans la question critique qu’on supposait résolue. Conformément à nos résultats antérieurs, plaçons-nous devant les écrits du Nouveau Testament (ou tout au moins devant les homologoumènes), comme devant des documents certains, témoins immédiats du véritable Christianisme, ou, pour employer une des expressions en vogue, du fait chrétien, sur lesquels nous pouvons nous reposer avec une pleine assurance, et recueillons ce qu’ils contiennent, écoutons ce qu’ils disent relativement au point fondamental dont nous avons à nous rendre compte.

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