Edimbourg, 5 septembre 1636
Honoré Monsieur,
J’attends que le jour du conseil soit venu pour me rendre à Aberdeen. Le Seigneur est avec moi, je ne m’inquiète pas de ce que les hommes peuvent faire. Je n’accuse personne et n’ai besoin de rien, Il n’est pas de roi mieux établi que moi ; la croix de mon Seigneur m’est douce à porter. Tous ceux que je vois, de quelque état qu’ils soient, riches, pauvres, nationaux ou étrangers, sont bons pour moi. Mon bien-aimé Jésus est de plus en plus tendre à mon égard, Il visite souvent mon âme. Mes chaînes me sont donc légères. La seule chose qui m’afflige, c’est le souvenir des beaux jours où Christ se tenait à mes côtés au sein de mon troupeau à Anwoth. Cette pensée m’est amère, mais mon âme n’en est pas troublée. Aucune parole ne saurait exprimer ce que c’est que d’être avec Jésus ; oui, avec Lui seul. Je me hâte de retourner dans mon palais d’Aberdeen en bénissant et vous et tous vos enfants. Que la grâce soit avec vous.