Sa présence

POUR LUI FAIRE PLAISIR

« Examinez ce qui est agréable au Seigneur. »

(Éphésiens 5.10)

Lorsque nous habitions Paris, nous recevions dans notre foyer une dame âgée de notre quartier. Toujours seule, elle appréciait notre accueil et voulut nous le prouver à l’issue d’une visite en nous offrant une boîte joliment empaquetée.

Naturellement, après son départ, le paquet fut hâtivement ouvert ; nous brûlions d’en connaître le contenu. Hélas ! La jolie boîte renfermait… une douzaine de beaux cigares cerclés d’or, des cigares de marque, sans doute payés bien cher par cette veuve aux petits moyens. Vous imaginez notre déception, nous qui étions plutôt allergiques à la fumée. Le cadeau – à contrecœur certes – alla rejoindre les ordures ménagères dans la grande poubelle de l’immeuble.

« Les présents, disent les Proverbes, sont une pierre précieuse aux yeux de ceux qui en disposent. De quelque côté qu’ils se tournent, ils ont du succès » (17.8). C’est vrai… à condition toutefois que les objets offerts soient réellement appréciés de leur destinataire, ce qui n’est pas toujours le cas. Avant d’offrir quoi que ce soit, il serait sans doute sage de s’informer, de chercher à savoir ce qui serait apprécié de la personne qui recevra le présent. C’est ainsi que peu avant le mariage certains fiancés déposent chez le bijoutier ou le marchand de vaisselle et d’électroménager une liste dite de « mariage ». Cette liste d’objets souhaités, que l’on peut consulter à loisir, permet de fixer rapidement et sûrement son choix.

Et nous chrétiens, où pourrions-nous trouver « la liste » des choses qui sont réellement agréables au Seigneur ? Dans la Bible bien sûr ! Si nous la consultons avec soin, nous découvrirons bien vite tout ce qui peut le réjouir, pourvu que nous y soyons résolus. Qui aime vraiment a le souci de plaire à l’être aimé. Un souci que partageait Jésus qui déclarait à ses disciples : « Je fais toujours ce qui est agréable au Père » (Jean 8.29).

Qu’est-ce qui est, selon la Parole (laquelle exprime les désirs de Dieu), agréable au Seigneur ? Sans doute bien des choses (dont la liste est fournie à la fin du chapitre) mais en particulier la prière (qu’elle soit intercession, action de grâces, louange ou requête) comme le prouvent les citations suivantes :

« Que ma requête lui soit agréable. » (Psaumes 104.34)

« La prière des hommes droits a la faveur de l’Éternel. » (Proverbes 15.8)

« J’exhorte donc en tout premier lieu, à faire des requêtes, prières, intercessions, actions de grâces pour tous les hommes… cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur… » (1 Timothée 2.1-3)

Etc.

Le psaume 69 contient une parole de David qui devrait attirer notre attention (au verset 32) :

« Je le magnifierai en le célébrant. Cela est agréable à l’Éternel plus qu’un bœuf ou un taureau avec cornes et sabots. »

Cette résolution du psalmiste nous laisse entendre que la louange est infiniment plus agréable à Dieu que les sacrifices les plus coûteux que nous pourrions lui offrir (les bœufs ou les taureaux étaient les animaux les plus importants que l’Israélite amenait à l’autel des holocaustes pour être immolés devant l’Éternel). Si nos moyens ne nous permettent pas d’apporter à Dieu des offrandes de grande valeur, néanmoins il est toujours à notre portée de présenter au Roi des rois le tribut d’une louange venant du cœur, une louange que nous savons lui plaire plus que tout autre chose. On comprend alors pourquoi l’auteur de l’épitre aux Hébreux recommande à ses lecteurs, pauvres pour la plupart, « d’offrir sans cesse à Dieu un sacrifice de louange » (13.15).

Sans doute n’est-ce pas sans raison que les auteurs sacrés, inspirés par le Saint-Esprit, comparent ou associent la louange à un parfum de grand prix que Dieu se plaît à respirer.

— « Que ma prière monte devant ta face comme l’encens et l’élévation de mes mains comme l’offrande du soir » (Psaumes 141.2).

— « Toute la multitude du peuple était en prière à l’heure du parfum » (Luc 1.10).

— Les vingt-quatre vieillards « tenaient des coupes d’or remplies de parfums qui sont les prières des saints » (Apocalypse 5.8).

— « Un autre ange se plaça sur l’autel : il tenait un encensoir d’or. On lui donna beaucoup de parfums pour les offrir avec les prières des saints sur l’autel d’or devant le trône. La fumée des parfums monta avec les prières des saints… » (Apocalypse 8.3-4). (1)

(1) On sait qu’en Orient les parfums étaient (et sont encore) très estimés et le maître de maison en répandait avec abondance pour honorer des hôtes de marque (Jean 12.2). L’encens est une gomme résine, originaire des Indes ou de l’Arabie heureuse qui se présente sous la forme de larmes. Séchée puis jetée sur des braises elle répand une odeur balsamique en brûlant. L’encens entrait dans la composition de l’huile sainte (Exode 30.34). On l’ajoutait à l’huile versée sur l’offrande de fleur de farine (Lévitique 2.1, 2, 15, 16). Chaque semaine, le sacrificateur versait de l’encens pur sur les douze pains de propositions dans le lieu saint (Lévitique 24.7).

Arrêtons-nous un instant sur l’expression « d’une agréable odeur à l’Eternel », rencontrée plus de quarante fois dans l’Écriture. Elle laisse entendre que Dieu possède un odorat sensible aux parfums. Oh ! Pas n’importe lesquels, puisqu’il désigne lui-même à Moïse ceux qu’il agrée, à savoir l’encens et divers aromates qui entraient dans la composition de l’huile d’onction et dont l’usage lui était strictement réservé (Exode 30.35-37). Selon les recommandations de l’Éternel, les vapeurs d’encens devaient embaumer continuellement le sanctuaire, aussi le sacrificateur, deux fois par jour, devait-il jeter de la poudre d’encens sur les braises de l’autel « des parfums » situé dans le lieu saint, devant le voile (Exode 30.8).

Ainsi comparée à du parfum, il apparaît que la prière (de louange surtout, puisque l’encens était réservé à Dieu seul) est agréable au Seigneur et lui procure un plaisir extrême. Et comme on éprouve de la joie à humer un parfum de grand prix, Dieu se plaît à nous accueillir et à tendre l’oreille à nos supplications ou à des actions de grâces. Le roi Salomon en était conscient, lui qui écrivait au roi de Tyr chargé de lui fournir du bois de cèdre destiné à la construction du Temple : « Qui suis-je pour bâtir une maison à l’Éternel si ce n’est que pour faire brûler des parfums devant Dieu » (2 Chroniques 2.5) ? Ces parfums réclamés par l’Éternel avaient plus de prix à ses yeux que la splendide construction qu’il allait ériger. En effet, que pouvons-nous offrir à ce Dieu qui possède tout. sinon des prières de louange et d’actions de grâces que nous savons lui être agréables (Hébreux 13.15) ?

N’en doutons pas. La prière devrait tenir une grande place dans notre vie, alors que nous offrons ce « parfum » avec tant de parcimonie. Au risque de lasser le lecteur, nous redirons que Dieu réclame avec force et insistance nos prières de louange. Hélas ! N’est-ce pas dans ce domaine que nous sommes les plus défaillants ?

Offrez sans cesse à Dieu un sacrifice de louange (Hébreux 13.15) et abondez en actions de grâces (Colossiens 2.7)

Êtes-vous à court de sujets de louanges ? Vous plaignez-vous de ne savoir que dire à ce Seigneur que vous voudriez acclamer ? Alors, au travail ! Parcourez votre Bible et, au cours de vos lectures, notez ce qui a trait à la personne de ce Dieu incomparable (Père, Fils et Saint-Esprit). Relevez les perfections pour lui exprimer votre admiration (son amour, sa patience, sa fidélité, sa sainteté, sa miséricorde qui dure à toujours…). Considérez, en les méditant, ses nombreux noms si évocateurs (le Berger, le Refuge, le Rocher, l’Agneau, l’Avocat…). Laissez-vous impressionner par ses œuvres et ses prodiges ; observez la nature et admirez-la ; penchez-vous sur une fleur, un brin d’herbe, une graine, un humble caillou… pour rendre gloire au Créateur. Dites-lui : « Que tes œuvres sont grandes » (Psaumes 92.6). Notez encore ses attributs, lui le Tout-Puissant, présent partout, omniscient… Enfin et surtout pensez à son œuvre de rédemption, œuvre sans pareille dont l’évocation devrait vous pousser à acclamer le Sauveur sans relâche puisque, dans le ciel, les élus et les anges continueront d’acclamer l’Agneau immolé. « Ah ! Que c’est chose belle de te louer Seigneur ! »

Je t’exalterai, ô mon Dieu, mon roi !
Et je bénirai ton nom à toujours et à perpétuité.
Chaque jour je te bénirai..
L’Éternel est grand et très digne de louange,
Et sa grandeur est insondable.
Que chaque génération célèbre tes œuvres,
Et publie tes hauts faits ! (Psaumes 145.1-4)

Questions :

  1. Avez-vous vraiment compris que la prière est « agréable à Dieu » ? Et que rien ne lui fait autant plaisir que la louange et l’action de grâces qui jaillissent des lèvres de ses enfants ?
  2. Et au moment où vous lisez ces lignes, pourquoi ne vous mettriez-vous pas à genoux pour lui dire : « Seigneur, je m’approche de toi… simplement pour te faire plaisir, sans idée de mérite ou de recherche de moi-même ? »

Voici encore ce qui, selon l’Écriture, est agréable à Dieu :

Un cœur brisé.

« Les sacrifices agréables à Dieu, c’est un esprit brisé. Un cœur brisé et contrit, ô Dieu, tu ne le dédaignes pas » (Psaumes 51.19 – Voir Psaumes 34.19).

La foi.

« Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu » (Hébreux 11.6).

La droiture de cœur, l’honnêteté.

« Tu prends plaisir à la vérité dans le fond du cœur » (Psaumes 51.8).

« La faveur de l’Éternel est pour ceux dont la voie est intègre » (Proverbes 11.20).

« Le poids juste lui est agréable » (Proverbes 11.1).

L’offrande joyeuse, volontaire.

« Dieu aime celui qui donne avec joie » (2 Corinthiens 9.7).

L’obéissance envers les parents.

« Enfants, obéissez en tout à vos parents, car cela est agréable dans le Seigneur » (Colossiens 3.20).

La consécration, l’offrande de son corps.

« Je vous exhorte… à offrir votre corps comme un sacrifice vivant, agréable à Dieu… » (Romains 12.1).

La pratique de la justice, des bonnes œuvres.

« En toute nation, celui qui le craint et pratique la justice est agréable à Dieu » (Actes 10.35).

Le service joyeux.

« Celui qui sert le Christ de cette manière est agréable à Dieu » (Romains 14.18).

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