L'un des sept anges qui avait versé sa coupe montre à Jean le jugement de la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux.
Le chapitre 17 se borne à la décrire : Il s'agit évidemment d'un symbole. Une prostituée représente toujours l'infidélité ; cela peut s'adresser à une ville, un peuple ou une nation.
Ici, il s'agît d'une ville. Cela est précisé dans le chapitre même. Reste à savoir laquelle.
Ce sujet, comme beaucoup d'autres, a donné lieu à quantité d'élucubrations.
Mais une fois de plus deux tendances me paraissent être sérieuses et méritent réflexion :
« Sur son front était écrit un nom, un mystère: Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre. »
Ceux qui soutiennent cette thèse s'appuient sur deux faits :
Or si ces prophéties ont été en très grande partie réalisées, elles ne l'ont pas été en totalité et à la lettre. Elles doivent donc encore l'être. Ces anciennes prophéties se trouvent dans ÉSAIE, chapitres 13 et 21, et JÉRÉMIE, chapitre 51. Elles ont été en grande partie réalisées lors de la chute de Babylone en 539 A.C. La ville a été pratiquement rasée. Mais le lieu n'est pas devenu vraiment désert, elle a continué à survivre avec plus ou moins de bonheur pendant des siècles; c'était encore une ville de moyenne importance au temps des apôtres.
Mais pour répondre à cette première thèse il faudrait que la ville soit reconstruite avant ou pendant la tribulation.
Ce qui n'est pas totalement impossible car les gens depuis une vingtaine d'années sont pris d'un engouement pour Babylone, ils chantent ses jardins, et éprouvent de la nostalgie à son sujet. Des fouilles sont actuellement en cours sur son ancien site et d'intéressantes découvertes y sont faites.
Il existe même un projet de reconstruction de la ville.
Donc cette thèse est loin d'être ridicule et elle n'est pas sans fondement.
Je penche personnellement pour cette façon de voir les choses, et je crois que « Babylone la Grande » désigne spirituellement Rome. Mais au delà de la ville elle-même, c'est du système dont il est question. Et à ce titre Babylone représente la totalité du temps des nations.
D'autre part, nous avons vu au début de ce livre comment toute l'idolâtrie Babylonienne est passée à Rome par l'intermédiaire de la Grèce, et plus particulièrement de Pergame. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que cette dernière soit spirituellement appelée Babylone. La prostituée représente un système religieux qui enseigne une fausse doctrine, et nous avons largement commenté ce point dans « L'Église de Thyatire », au chapitre III.
Pendant la tribulation ce système aura atteint son point culminant avec la religion unique (l'œcuménisme total). Cette femme est assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, ayant 7 têtes et 10 cornes.
Nous avons déjà fait connaissance avec cette bête. Et nous avons vu qu'elle représente 3 aspects différents d'une même puissance.
C'est sur cette bête que la prostituée est assise. Ce qui signifie qu'en tant que système religieux, elle s'accommode des œuvres de l'Antichrist pendant la tribulation.
D'autre part, cette femme est vêtue de pourpre et d'écarlate, elle est parée d'or, de pierres précieuses et de perles.
Ce n'est certainement pas de Christ ni des apôtres qu'elle a appris à se parer de ces richesses. Mais sans aucun doute de l'ancienne Babylone. Elle tenait dans sa main une coupe d'or remplie des abominations et des impuretés de sa prostitution.
Voir l'effigie de l'Église romaine :
Elle porte sur son front un nom, un mystère. Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre. Si le nom de Babylone s'adressait strictement à elle-même, il n'y aurait pas de mystère à mon avis.
Cette femme était ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus. De nouveau cela s'adresse pleinement à Rome et non à Babylone. Et l'ange explique la vision.
La bête que tu as vue était et n'est plus et doit monter de l'abîme et aller à la perdition. La bête ici concerne l'Antichrist plutôt que l'empire – il doit monter de l'abîme et aller à la perdition. Comme nous l'avons vu dans les chapitres précédents, cela semble indiquer une résurrection sous une forme ou une autre.
La description de la bête est différente de la première fois, donc complémentaire. Ici il est dit que les sept têtes sont sept montagnes sur lesquelles la femme (ou ville) est assise.
Cela également s'adresse à Rome la ville aux 7 collines, et pas à Babylone qui était dans une plaine plate comme la main.
D'autre part, l'empire à venir est bien l'empire romain. Dans la vision de la statue de Daniel, les orteils sont bien le prolongement des jambes, mais l'empire est constitué par des alliances, entre 10 chefs d'États. C'est ce qui lui donne une certaine fragilité, par rapport à un empire uni sous un seul chef.
C'est certainement l'un des passages les plus complexes de l'Apocalypse. Je n'ai encore jamais rien lu qui me satisfasse pleinement sur ce point. Une chose me paraît évidente, c'est que ces sept rois ont un rapport direct avec les autres descriptions de la Bible. Et en particulier avec les bêtes féroces du livre de Daniel. Si nous reprenons le décompte des têtes en parallèle avec les rois qui sont tombés nous obtenons :
A l'époque où l'Apocalypse a été écrite le quatrième animal terrible était dans sa pleine force.
C'est celui dont il est dit : Un existe. Quant à celui qui n'est pas encore venu, il appartient encore au futur par rapport à nous.
Tout serait parfait si nous ne tombions pas sur ce compte de 6 tombés au lieu des 5 indiqués dent le verset 10 de notre chapitre.
Je crois très sincèrement que la clef de l'énigme se trouve une fois de plus dans le livre de Daniel :
Le chapitre 8 est entièrement consacré à deux royaumes déjà mentionnés sous une forme différente au chapitre 7 : Il s'agit de l'ours et du léopard, décrits ici par des bêtes à cornes (un bélier, et un bouc); l'importance est donnée à leurs cornes ce qui nous en apprend un peu plus sur la composition de ces royaumes. Une tête indique généralement un royaume. Une corne peut également indiquer un royaume, mais le plus souvent elle désigne un chef.
Si nous revenons à notre chapitre de l'Apocalypse, avec cet éclaircissement complémentaire, nous obtenons le tableau suivant :
Léopard – 4 têtes : Tombées 3
Lion – 1 tête : Tombée 1
Ours – 1 tête : Tombée 1
soit au total : 5 sont tombées
Le 6ème (l'empire romain) existe.
Avec cette lumière supplémentaire non seulement nous avons le bon compte, mais encore nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec cette 4ème corne. Car d'elle s'élèvera la petite corne qui s'agrandira beaucoup. La suite de ce chapitre 8 de Daniel nous projette dans le futur ! Directement dans la 70ème septaine, c'est-à-dire la période de tribulation. C'est cette petite corne qui fera la guerre à l'armée des cieux, et fera cesser le sacrifice. Mais lisons plutôt les versets 10 à 14 : Daniel 8.10-14 . C'est donc cette petite corne qui produit le dévastateur.
Reprenons notre lecture de l'Apocalypse ; aux versets 10 et 11 nous lisons : Apocalypse 17.10-11.
Cette bête qui n'est autre que le dévastateur est précisément celle qui était, qui n'est plus, et qui reparaîtra. Notons également que la description peut s'appliquer à l'Empire romain qui était, n'est plus et reparaîtra... C'est l'empire qui était en place dans la 69ème septaine de Daniel. Et c'est lui qui sera en place pour la 70ème.
Encore une fois combien il est frappant de constater comment Satan tente d'imiter Dieu en toutes choses.
Il a imité la trinité en se fabriquant la sienne. Et plus nous avançons dans l'étude de l'Apocalypse plus nous voyons à quel point l'Antichrist est une imitation (dans le sens diabolique) de Christ.
Nous avons vu qu'il est dit à plusieurs reprises de Christ : Il est, Il était, et il vient.
Apparemment Satan peut dire la même chose de l'Antichrist. Puisque nous lisons au sujet de la bête : « Elle était, elle n'est plus, elle reparaîtra. »
Heureusement que la parole de Dieu nous dit que ce sera pour un peu de temps. Car elle monte de l'abîme et va à la perdition. L'agneau la vaincra car il est le Seigneur des Seigneurs et le Roi des Rois. Le mystère de ce huitième roi, qui est du nombre des 7 réside dans le fait qu'il a déjà été, et qu'il revient.
Cela me paraît aussi ahurissant qu'à vous, mais j'ai beau lire et relire, j'arrive toujours à cette même conclusion.
Les 10 cornes, nous est-il dit, sont 10 rois qui n'ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent autorité comme roi pendant une heure avec la bête.
Ils sont les mêmes que les 10 cornes de la quatrième bête de Daniel dont le nouvel empire, est un prolongement.
Ce sont aussi les 10 orteils de la statue. De ce côté nous sommes très informés, il n'y a aucun doute quant à la constitution du nouvel empire par une alliance de 10 chefs d'États.
Récapitulons les composantes de ce chapitre :
De nouveau cela s'adresse parfaitement à Rome, pas à Babylone.
A la fin de la tribulation les 10 rois et la bête détruiront le système religieux, et probablement la ville. Ce qui n'est pas surprenant car c'est le moment où la bête tue les deux témoins et se fait adorer dans le temple « LA VILLE SAINTE DE DIEU. » De leur côté tous les incrédules qui se sont détournés de Christ et de sa parole vivante, se lassent de cette religion qui est l'exemple même de la fausseté organisée. Déçus, aigris et meurtris, ils tournent leur colère contre cette séductrice et la détruisent. C'est la fin du mouvement œcuménique, de la grande unité religieuse qui n'en est aujourd'hui qu'à ses débuts. Mais qui se mettra très rapidement en place dès que le Saint-Esprit sera retiré. La seule vielle qui intéresse désormais la bête est « JERUSALEM ». Elle n'a plus besoin d'aucun système religieux, ni social. Une seule chose compte désormais, se faire elle-même adorer comme Dieu dans son Temple, et le défier au point de rassembler toutes les armées du monde pour tenter d'empêcher le retour de Christ.
Une dernière indication nous est donnée quant à cette prostituée au dernier verset : « La femme que tu as vue, c'est la grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre. »
A ma connaissance une seule ville a jamais eu ce privilège. C'est encore une fois Rome. Pendant des siècles, c'est le Pape qui a couronné les rois !
Pour ce dernier point on pourrait cependant dire qu'il peut s'adresser à Babylone dans un autre ordre d'idée.
Le roi de Babylone est cité comme le premier roi dans la vision des « bêtes féroces » et de la « statue ».
A ce titre, au plan de la primauté, on peut dire qu'il y a la royauté sur les rois de la terre, mais la relation de cause à effet est moins évidente et moins directe que pour Rome.