Hymne très excellent. David le chanta au Seigneur Dieu, après qu'il l'eut rendu paisible et victorieux sur tous ses ennemis. La conclusion du psaume prophétise la venue de Jésus-Christ.
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| 2 | Je t’aimerai en toute obéissance Jusqu’à la mort, ô mon Dieu, ma puissance ! | 
| 3 | Le Seigneur est mon roc, mon protecteur, Ma forteresse et mon libérateur. | 
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| 4 | Ma confiance en Lui seul est parfaite C’est mon salut, mes armes, ma retraite ; Quand je l’exalte et le prie avec foi Tout ennemi doit s’enfuir loin de moi. | 
| 5 | Un jour les liens de la mort mʼentourèrent Et les torrents des méchants se ruèrent ; | 
| 6 | Jʼétais tout près de la tombe, éperdu Dans les filets de la mort suspendu. | 
| — 3 — | |
| 7 | Désemparé, soudain jʼinvoque et prie Le Tout-Puissant. Bien haut vers Lui je crie ; Mon cri au ciel jusquʼà Lui pénétra, Ma faible voix en son oreille entra. | 
| 8 | On vit alors sʼébranler les campagnes, Les fondements des plus hautes montagnes. On vit ainsi trembler les éléments, Car il était courroucé grandement. | 
| — 4 — | |
| 9 | De sa narine il sort une fumée Et de son souffle une braise enflammée Dont les charbons ardents sont projetés : La terre alors brûla de tous côtés. | 
| 10 | Il descendit sur le ciel qui sʼabaisse, Et sous ses pieds la nuit devint épaisse. | 
| 11 | Il chevauchait les chérubins mouvants, Volant, porté sur les ailes des vents. | 
| (Pause) — 5 — | |
| 12 | Il se cachait sous les noires nuées Comme une tente autour de Lui dressée. | 
| 13 | Il fit paraître une grande clarté, Lʼamas de nue alors fut écarté. | 
| 14 | LʼÉternel mène au ciel son grand tonnerre, Jetant la braise et les grêlons sur terre. Lʼimmense Voix roule dans les hauteurs, Et grêle et feux explosent en fureur. | 
| — 6 — | |
| 15 | La foudre tombe et disperse leurs bandesa, Lʼéclair redouble et leurs frayeurs sont grandes. Selon ton ordre, on vit un vent souffler Par Toi, Seigneur, à tel point courroucé | 
| 16 | Quʼil mit à sec le lit des eaux profondes, À découvert les fondements du monde. | 
| 17 | Dieu me tendit alors sa main dʼen haut Et me tira, sain et sauf, hors des eaux. | 
| — 7 — | |
| 18 | Il me sauva de puissants adversaires Plus forts que moi quand ils mʼétaient contraires ; | 
| 19 | Dans le danger, il prévoit, il prévient, Quand il est temps son bon secours nous vient. | 
| 20 | Il met au large ; oui, le Seigneur qui mʼaime Mʼa secouru dans le péril extrême. | 
| 21 | Dieu dans mes mains a vu la pureté, Et mʼa rendu selon mon équité. | 
| — 8 — | |
| 22 | Il se souvint que malgré mes disgrâces, De ses sentiers je suis toujours les traces, | 
| 23 | Quʼavec ardeur je mʼattache à sa loi, Que sa parole est lʼobjet de ma foi. | 
| 24 | Car envers Lui je suis resté sincère En mʼappliquant au bien en toute affaire. | 
| 25 | Dieu dans mes mains a vu la pureté, Et mʼa rendu selon mon équité. | 
| (Pause) — 9 — | |
| 26 | Certes, Seigneur, qui fais telles mes œuvres, Cʼest ta bonté que le juste découvre ; | 
| 27 | Avec le pur, tu es pur, mais bientôt Tu fais défaut quand tu prends en défaut. | 
| 28 | Les humiliés, ton bras fort les redresse, Et les sourcils des hautains, tu les baisses. | 
| 29 | Tu me tendis un flambeau allumé, Dieu mʼéclaira quand le soir fut tombé. | 
| — 10 — | |
| 30 | Par Toi jʼallais à travers la bataille ; Mon Dieu devant, je sautai la muraille. | 
| 31 | Cʼest lʼÉternel, cʼest mon guide assuré Dont chaque mot par le feu peut passer, Le bouclier de forte résistance Pour ceux qui nʼont quʼen Lui leur espérance. | 
| 32 | Qui donc est Dieu sinon celui du ciel ? Ou qui est fort si ce nʼest lʼÉternel ? | 
| — 11 — | |
| 33 | Il mʼéquipa dʼune sainte hardiesse Sur le chemin que devant nous il dresse ; | 
| 34 | Nous bondissions presque aux chevreuils égaux, Grimpant aux monts escarpés les plus hauts. | 
| 35 | Ma main par Lui est exercée aux armes, Je brisai lʼarc dʼacier sans plus dʼalarmes. | 
| 36 | Tu mʼapportas le bouclier sauveur, Et ta main droite est mon sûr protecteur. | 
| — 12 — | |
| 37 | Ta grande grâce où mon espoir se fonde Me fait plus grand que naguère en ce monde ; Tu préparas le chemin sous mes pas, Sous mes talons qui ne glissèrent pas. | 
| 38 | Je pus chasser lʼadversaire et lʼatteindre, Ce fut un feu quʼenfin je pus éteindre. | 
| 39 | Mes agresseurs sont si bien secoués Que je les vois abattus à mes pieds. | 
| (Pause) — 13 — | |
| 40 | Tu mʼentouras dʼune force divine, Lʼenvahisseur plia comme une épine ; | 
| 41 | Tu me montras le dos des ennemis, Malgré leur rage ils sont anéantis. | 
| 42 | Ils ont crié : nul ne veut les défendre ! Ils ont prié : Dieu ne veut pas entendre ! | 
| 43 | Poussière au vent, les voilà devenus Ou des déchets sur la place étendus. | 
| — 14 — | |
| 44 | Tu mʼas sauvé des troubles populaires, Et mʼas fait chef des nations sur terre. À mon renom, des peuples inconnus Pour se soumettre à moi sont accourus. | 
| 45 | Certains lʼont fait par calcul ou par crainte, Me révérant seulement par contrainte ; | 
| 46 | Des étrangers, redoutant mes efforts, Epouvantés ont tremblé dans leurs forts. | 
| — 15 — | |
| 47 | Loué soit donc lʼÉternel plein de gloire, Le Dieu vivant, lʼauteur de ma victoire | 
| 48 | Par qui je vois mes outrages vengés, Par qui sous moi les peuples sont rangés. | 
| 49 | Quand les plus grands contre moi se soulèvent, Au-dessus dʼeux ses fortes mains mʼélèvent. Des orgueilleux il confond le dessein Que pour me perdre ils couvaient dans leur sein. | 
| — 16 — | |
| 50 | Mon Dieu, parmi les peuples de la terre Jʼentonnerai ta louange haute et claire. | 
| 51 | Je dis ce Dieu qui magnifiquement Sauva son Roi et qui traitant vraiment David son Oint avec tant de clémence Traite à jamais ainsi sa descendance. | 
a Les troupes ennemies.