Sonnets Chrétiens


Livre Premier — Sonnet XVI

Sur les Cieux

Hauts et vastes lambris, d’éternelle structure ;
Incorruptibles Cieux, divins compartiments ;
Voûtes d’argent et d’or, superbes bâtiments,
Dont, sans art, Dieu forma la noble architecture ;

Globes de si parfaite et si riche figure,
Si constants, si légers, en tous vos mouvements ;
Qui dans votre ample sein logez les éléments,
Et qui servez de comble à toute la nature ;

De votre auguste front quand je vois la rondeur,
Les grâces, les trésors, la pompe, et la splendeur,
Les diamants, l’azur, le cristal, et la flamme ;

Percé de vos rayons, ébloui de vos feux,
Je ne puis retenir ce transport de mon âme :
O que le Maître est grand, qui vous fit si pompeux !


5 : la figure ronde est un emblème de la Divinité, tant elle est noble et excellente. Aussi est-ce la figure, qui comparée à toute autre de même circonférence, comprend le plus grand espace, et où il n’y a ni commencement, ni fin. 14 : La beauté du ciel nous fait voir qu’il y a un Dieu (Galien), et son mouvement est l’harmonie de Pythagore, qui nous publie la gloire de son Créateur.

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