Le Réveil dans l’Église Réformée

2.2.3 Ami Bost.

Education chez les Moraves. — Troubles intérieurs. — Ministère à Moutiers. — Entrée au service de la Société continentale. — Voyage missionnaire en Suisse, à Strasbourg, au Ban de la Roche. — Mission de Strasbourg. — Mission de Colmar. — Mission d’Offenbach. — Bost à Genève. — Ministère dans l’Église du Bourg-de-Four. — Ministère à Carouge. — Divers voyages d’évangélisation. — Travaux de cabinet. — Le journal L’Espérance. — Rentrée de Bost dans le clergé de Genève. — Ministère de Bost en France. — Asnières-lès-Bourges. — Melun. — Bost se fixe à Paris. — Ses Mémoires. — Sa famille.

Paul-Ami-Isaac-David Bost naquit à Genève le 10 juin 1790. Sa famille était originaire de la France et avait été chassée, par la persécution, de Beaumont-lès-Valence. Le père de Bost était instituteur et chantre : ce fut chez lui que se forma cette société des Amis qui devait être le berceau du Réveil.

Après avoir passé quatre ans dans un institut de frères moraves, à Neuwied, près de Coblentz, le jeune Bost compléta son éducation littéraire à Genève et entra à l’Académie. Là, il suivit le mouvement du Réveil, et se trouva mêlé à tous les incidents qui en furent la conséquence. A la fin de ses études, il reçut la consécration (10 mars 1814), peu après se maria, et, pendant quelques mois, dirigea un institut que son père avait fondé et qu’il venait de lui céder.

Il désirait cependant entrer dans le ministère actif, et, en 1816, il accepta le poste de suffragant à Moutiers-Grand-Val (canton de Berne). Il y fit ses premières expériences pastorales, et il y a, à ce sujet, dans ses Mémoires, des pages bien curieuses.

Portant au fond du cœur l’idéal le plus exalté et le plus sévère du christianisme et de la vie chrétienne, il éprouvait toutefois des hésitations, des troubles intérieurs qui nous étonnent. Le goût pour la littérature profane combat chez lui l’attrait de l’Écriture sainte, et ces deux penchants se livrent dans son âme d’étranges luttes ; il a un cahier où il inscrit pêle-mêle ses morceaux préférés, des strophes de cantiques moraves alternant avec des poésies allemandes. Effrayé de ses contradictions, il se tourne alors vers des chrétiens, mais aussitôt il se laisse scandaliser par des futilités : un jour, à Bâle, on l’amène dans une société de personnes pieuses, mais, ô scandale ! on y fumait. On lui montre des portraits de missionnaires, nouveau scandale : ces missionnaires sont vêtus proprement et comme d’autres hommes, en cravate blanche et habit noir ! … « Du reste, il est juste de convenir, ajoute-t-il, qu’à cette époque je n’étais pas dans une assiette religieuse qui pût me faire supporter bien courageusement ce que je trouvais d’épreuves dans la vie. D’un côté, quelques restes de doutes sur la certitude de l’Évangile ; de l’autre, en supposant l’Évangile vrai, des doutes sur la part que je pouvais avoir au salut ; puis, le rêve continuel d’un renoncement complet au monde, mais une pratique fort imparfaite ; tiraillement qui avait pour résultat que je ne jouissais bien ni des joies de la foi, ni de celles du monde ; lutte pénible qui n’a passé que lentement et par degrés insensibles et qui même fatigue bien encore un peu mon cœura. »

aMémoires, I, p. 63-64.

On le voit, nous sommes loin de la tranquille assurance de Pyt, de son repos complet dans la certitude du pardon. Si Bost lui est supérieur, croyons-nous, par certains côtés, s’il a l’esprit plus large, plus ouvert sur les choses de ce monde, il n’a pas le calme, la paix de cette âme qui, malgré le sentiment profond de sa misère naturelle, se savait pour toujours rachetée par le sang de l’Agneau. Bost est fiévreux, inquiet, impatient ; s’il ne cache pas ses propres faiblesses, il ne voile pas davantage celles des autres ; il n’a pas la charité inépuisable dont fait preuve un autre historien du Réveil qui, comme Bost, prit une part directe à ce mouvement, Guers. On dirait volontiers de Bost, si le mot était de mise en un pareil sujet, qu’il est « l’enfant terrible » du Réveil. La publication de ses Mémoires souleva toute espèce de critiquesb, et on ne doit faire un usage historique de ce recueil qu’avec une certaine réserve.

b – Voir la préface du troisième volume. Voir aussi l’appréciation de la Revue chrétienne, 1854, p. 504-508 ; celle des Archives du méthodisme, 1856, p. 69, etc.

Revenons à son ministère à Moutiers. Il y poursuivit pendant deux ans son œuvre au milieu des combats dont nous avons parlé et dont la continuité devait bientôt lui montrer la fausseté de sa position. Il songea alors à quitter le ministère et fut sur le point de prendre une place d’organiste qui était alors vacante à Bâle ; une circonstance insignifiante l’empêcha seule de réaliser ce projetc.

cMémoire), I, p. 115.

Les conseils affectueux de chrétiens de Bâle et de Genève le décidèrent à rester dans la vocation où Dieu l’avait appelé, mais il voulut tout au moins modifier la forme de son activité et quitta Moutiers pour devenir libre évangélisted. Il alla donc à Genève et se mit, en 1818, au service de la Société continentale.

d – Il avait eu pour catéchumène à Moutiers Gobat, qui devait être évêque à Jérusalem.

Son premier voyage missionnaire l’amena à Yverdon, Lausanne, Sainte-Croix, où un mouvement de réveil se manifesta bientôt ; il n’y resta pourtant que peu de temps ; il repassa à Moutiers, puis alla à Aarau, Zurich, Schaffouse, Buch, Kœnigsfeld, Strasbourg. Dans presque toutes ces villes, il visitait les frères moraves qui s’y étaient établis, et ils travaillaient ensemble à l’avancement du règne de Dieu.

Il eut l’occasion, dans ce voyage, d’aller au Ban de la Roche ; il ne semble pas qu’il en ait rapporté une excellente impression ; il attache une importance extraordinaire aux idées qu’Oberlin professait sur le monde à venir et ne paraît pas avoir apprécié à sa juste valeur cet éminent serviteur de Dieu ni compris toute l’étendue de son œuvre. Il donna dans cette Église une prédication sévère jusqu’à la rudesse qui étonna passablement ses auditeurs, peut-être sans produire sur eux une bien profonde impression.

De retour à Genève, il publia sa brochure : Genève religieuse en mars 1819, exposé historique des commencements du Réveil, qui eût gagné à être présenté sous une forme moins agressive.

Ce fut aussitôt après cette publication qu’il partit pour sa seconde mission, celle de Strasbourg (1819 et 1820). L’événement principal de son séjour dans cette ville fut une attaque qu’il lança contre le chef du clergé luthérien d’Alsace, le professeur Haffner : celui-ci venait d’écrire une préface pour une nouvelle édition de la Bible de Luther, et il avait laissé percer dans ces pages un rationalisme plus ou moins prononcé. Bost fait paraître alors Quelques observations sur la préface mise en tête de la nouvelle édition de la Bible, brochure dans laquelle il combat énergiquement les idées exposées par le professeur ; grande agitation dans la ville : les étudiants veulent faire un mauvais parti à Bost ; les journaux l’attaquent très vivement. Sur ces entrefaites, il part pour faire un voyage de deux mois en Allemagne, visite Francfort, Neuwied, Cologne, Elberfeld, Marbourg, Wurzbourg, Nuremberg, Erlangen, Munich, Stuttgard, voit l’œuvre accomplie par les prêtres catholiques convertis, Lindl, Gossner et Boos, et revient à Strasbourg, où Empaytaz l’avait remplacé pendant son absencee.

e – Il y a des correspondances de Bost relatives à ce voyage dans le Magasin évangélique, publié par Guers à Genève (1820-1821).

Pendant le dernier mois de son séjour, il a la joie de recueillir les fruits de son travail : l’œuvre du Réveil commence à Strasbourg et à Eckbolsheim. Si la brochure qu’il avait lancée contre le professeur Haffner avait été l’objet de vives attaques, elle avait valu aussi à son auteur de sincères approbations ; elle encouragea les amis de l’Évangile et fut le point de départ de polémiques où la foi chrétienne fut nettement défendue contre les tentatives du rationalisme.

Après quelques démêlés, d’ailleurs sans grande importance, avec le gouvernement civil, Bost quitta Strasbourg « pour aller, comme il le dit, allumer le feu ailleursf, » et retourna à Genève au commencement de 1820.

fMémoires, I, p. 229.

Il en repartit bientôt après pour sa troisième mission, celle qui eut Colmar pour centre (1820-1822), et dont la circonstance capitale fut l’organisation du colportage en Alsace ; elle se termina brusquement par l’expulsion de Bost, qui fut obligé de quitter la France, parce que, prétextait-on, il avait donné une prédication contre la volonté des autorités ecclésiastiques.

Les années 1822-1823-1824 le trouvent fixé à Offenbach, puis à Carlsruhe, toujours plus ou moins surveillé et traqué par les autorités civiles. Entre temps, il fait des voyages à Londres, à Friedrichsdorf, à Berlin, où il voit Tholuck, Neander, Marheinecke, à Tubingue, Stuttgard, etc. Il imprime la traduction allemandeg du commentaire de Haldane sur l’épître aux Romains, et enfin revient à Genève le 13 août 1824. C’est à cette date que se termine « la première et la plus grande série de ses missions proprement dites, la mission d’Alsace et d’Allemagneh. »

g – Traduction faite par M. Walther de Kesselstadt.

hMémoires, I, p. 373.

Après quelques mois d’attente et d’hésitation de la part de l’Église du Bourg-de-Four, Bost fut nommé pasteur dans cette Église, à la place d’Empaytaz, qui se retira en mai 1825. Naturellement, les relations de Bost avec la Société continentale cessèrent alors, « et je commençai, sauf une courte interruption, dit-il, à vivre pendant plusieurs années sans paye aucune (car le Bourg-de-Four ne m’en faisait point) et uniquement des secours que le Seigneur m’envoyait par mes frères, presque toujours sans provocation de ma part, comme ils le saventi. »

iMémoires, I, p. 400-401.

L’épisode le plus important de son pastorat dans l’Église du Bourg-de-Four fut la Défense des fidèles et le procès qui s’ensuivit.

Au mois de mars 1826, il quitte le Bourg-de-Four à cause de quelques divergences de vues qui le séparaient de ses collègues au sujet de la discipline et de l’autorité pastorale, et, redevenant pour quelque temps missionnaire, il s’adresse à la Société continentale d’Écosse. Il voyage alors en Suisse, puis va à Milan, et, à la fin de 1827, revient se fixer à Genève.

Il se met à la tête d’une petite communauté qui s’était formée à Carouge, et qui avait passé successivement de l’Église du Bourg-de-Four à celle du Pré-l’Évêque ; en dernier lieu c’était Félix Neff qui la présidait ; au moment où il partit pour Plombières, ses auditeurs s’adressèrent à Bost, pour le prier de continuer ces réunions, et il accepta. Il dirigea cette petite congrégation pendant trois ans, au bout desquels elle fut dissoute. Bost fit alors quelques tournées pour une société de missions baptistes de Londres (il était lui-même baptiste), et visita Lyon, Mens, la Grande-Chartreuse, Chambéry, Aix.

Retournant à Genève, il se livre à des travaux de cabinet, publie ses Recherches sur la constitution et les formes de l’Église chrétienne, compose la musique de son Gloria, puis du chant du Jubilé, donne des leçons de grec à l’École de théologie de l’Oratoire, va faire une nouvelle mission à Plombières, puis se rend à Londres voir de près l’irvingisme qui était alors dans toute sa force. En revenant il passe par Paris où il fait la connaissance de M. Guizot (il avait déjà fait celle de Chateaubriand avec qui il avait eu un entretien et un échange de lettres).

Il reprend ensuite ses travaux, commence une traduction de l’Histoire générale de l’Etablissement du christianisme, de Blumhardt, et en 1838 fonde le journal l’Espérance. On aurait désiré que le journal parût à Paris, mais on y renonça devant toutes les dépenses qu’il aurait fallu faire et le cautionnement élevé qu’il eût été nécessaire de payer, et l’Espérance parut d’abord à Genève. Bost la dirigea pendant trois mois et demi.

L’année 1840 marque dans la vie de Bost une date considérable, celle de sa rentrée dans le corps pastoral de Genève. Il en avait été exclu par le fameux Règlement du 3 mai 1817 ; il y rentre, après quelques démarches dans des sens divers, le 30 décembre 1840. Tous les faits concernant cette affaire ont été publiés dans la brochure intitulée : Faits et pièces relatifs à ma rentrée dans le clergé de Genève. Bost prêche de nouveau dans les chaires nationales, mais ne reçoit aucune vocation pour un poste déterminé. Survient la révolution du 22 novembre 1841 ; l’agitation est générale à Genève. Bost fonde un journal, le Chrétien, qui ne paraît que quelques semaines, puis un autre, l’Ancien Genevois, dont le titre indique à lui seul la tendance et dont la publication se prolonge jusqu’en juillet 1842.

Mais ce n’est pas là un aliment suffisant pour l’activité de Bost : voyant qu’aucune place de pasteur ne lui est offerte à Genève, il tourne ses regards vers la France, et après avoir songé aux églises de Poitiers, de Landouzy, d’Amiens et de Lille, il finit par se présenter à Asnières-les-Bourges. C’est une nouvelle partie de sa vie qui commence.

Bost se met en route à cinquante-trois ans, à l’âge où l’on songe d’ordinaire soit à occuper des situations élevées, soit à réduire son activité, Bost part pour une humble Église de village ; mais son imagination toujours en travail embellit toutes choses ; il va à Asnières avec autant de joie qu’il était allé à Moutiers-Grand-Val, au début de sa carrière pastorale : il voit dans cette situation nouvelle la fixité, la paix, la règle, un auditoire toujours le même, qu’on peut instruire avec suite, et une paroisse bornée qu’on peut soigner en détail, au lieu de trente ou quarante troupeaux qui sont sur les bras d’un missionnairej. Il est de fait que son ministère à Asnières lui laisse de doux souvenirs. Rien de bien saillant n’en marque les étapes ; une tournée dans la consistoriale d’Orléans, quelques voyages à Paris, en Suisse, en Saintonge, dans le midi de la France, une polémique avec un journal catholique de Bourges en sont les événements les plus considérables.

jMémoires, II, p. 298.

Il quitte cette Église au commencement de 1846 pour aller remplir les fonctions d’aumônier de la maison centrale de Melun. Avec sa merveilleuse élasticité, il s’attache à cette nouvelle situation, et déclare que Dieu l’a envoyé à Melun pour quatre choses dont chacune pourrait lui montrer à elle seule qu’il n’a pas perdu son temps dans cette ville. « Ces quatre choses sont : 1° La connaissance que j’y ai acquise des abus qui régnaient dans les prisons ou les maisons centrales, et la dénonciation que j’en ai faite au gouvernement et à la société ; 2° des conférences publiques, à Melun et à Fontainebleau, sur les dogmes de la Réformation en opposition à ceux de Rome, conférences dont j’ai publié les traits principaux dans une petite brochure ; 3° Une conversion dont je ne dirai que ce mot même, mais qui mérite à mes yeux et aux yeux de ceux qui en ont connaissance, une mention toute spéciale ; et enfin, et surtout : 4° la réimpression du Théâtre sacré des Cévennes, avec une préface et des notes, publication que je regarde comme le fait le plus important de ma viek. »

kMémoires, II, p. 355.

Il faut y ajouter deux voyages en Angleterre et en Écosse, la dédicace du temple de Laforce, enfin des démêlés avec l’administration qui l’accuse d’avoir provoqué une révolte des détenus. Lors des événements de 1848, on supprime le poste d’aumônier protestant à Melun, et Bost est de nouveau sans situation. Il voyage encore en Angleterre pour la Société d’instruction primaire, puis retourne en Suisse (juin 1849).

Il choisit Neufchâtel pour lieu de séjour, mais, ne pouvant rester inactif, il se charge d’une mission dans le midi de la France, dans le Gard, sous les auspices de la Société évangélique ; il visite aussi Marseille. A son retour à Neufchâtel, on le nomme professeur d’allemand à l’Académie ; c’est alors qu’il entreprend la rédaction de ses Mémoires. Peu après, il se rend à Jersey où, pendant cinq mois, il remplace un de ses collègues malade, et enfin va se fixer à Paris en octobre 1851. Là, ou dans les environs, il remplit encore les fonctions du ministère pour divers pasteurs qui le prient de les remplacer, travaille à l’établissement de l’Église de Châlons-sur-Marne et achève de rédiger ses Mémoires.

C’est donc à cette date que s’arrête cette autobiographie d’où nous avons tiré tous les détails qui précèdent ; mais il faut lire l’ouvrage lui-même pour avoir une idée exacte de cette activité continuelle, de cet entrain pour l’œuvre de l’évangélisation, comme de l’originalité de l’auteur, de ses boutades sur les autres et sur lui-même, sans parler des aperçus souvent ingénieux qu’ils renferment sur une foule de sujets.

Ils contiennent aussi des détails touchants sur sa vie de famille, sur ses enfants, surtout sur ses dix fils : Augustin, John, Ami, Samuel, Etienne, Paul, Théophile, Timothée, Théodore et Elisée, dont plusieurs ont suivi la carrière de leur père et sont entrés au service de l’Église.

A côté de son activité extérieure, Bost savait aussi mettre à profit quelques loisirs qu’il consacrait à des travaux intellectuels ; nous avons eu l’occasion de mentionner quelques-unes de ses publications : il faut y ajouter l’Histoire des frères de Bohême et de Moraviel ; Les Lettres et biographie de Félix Neffm, beaucoup de brochures provoquées par diverses circonstances, des chants religieux très connus et qui méritent de l’être.

l – (Genève, 1831, 2 vol.)

m – (Genève, 1842, 2 vol.)

Assurément, Bost ne fut pas un homme ordinaire : s’il y a dans son caractère des lacunes, souvent des contradictions, s’il est « tour à tour raisonneur et mystique, hardi et timide, belliqueux et sentimentaln, » si son besoin de mouvement, de changement est parfois un peu excessif, s’il a commencé beaucoup de choses, sans rien fonder de bien durable, ainsi que le dit M. Barde dans l’article qu’il lui consacre dans la Realencyclopædie d’Herzog, il a toujours et partout fidèlement annoncé les vérités fondamentales du salut, et les âmes qui ont été réveillées par son moyen se comptent par centaines.

nEncyclopédie des sciences religieuses, art. Bost.

Il passa ses dernières années à Laforce, chez son fils John. En août 1874, il y célébra ses noces de diamant : huit de ses dix fils étaient venus l’entourer ce jour-là : « Aimez-vous les uns les autres, » leur répéta-t-il en leur disant adieu, et il ajouta : « J’ai été parfois un peu dur, mais je n’ai jamais haï ou méprisé mes adversaires. Si cela m’est arrivé, je l’ai oublié ; mais alors j’avais tort et je le regrette. »

Peu de mois après, le 14 décembre 1874, il s’éteignait dans ce beau pays de Laforce où son fils déployait, sous une autre forme, l’inépuisable richesse de l’amour chrétien.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant