Des résultats de notre chapitre précédent, nous avons le droit de tirer sans présomption cette conclusion dernière : que non seulement la théologie est une science au même titre et du même droit que toute autre, mais même qu’elle occupe dans la hiérarchie des sciences humaines, le rang suprême. Car sa méthode étant, comme nous l’avons dit, commune à elle et à toute science, il ne reste plus en ligne de compte que la qualité de l’objet des unes et des autres. Or quiconque est de bonne foi conviendra que, parmi les choses utiles et nécessaires à la vie présente, il n’en est qu’une absolument nécessaire, si seulement il est prouvé qu’elle existe, et que la science qui a pour objet cette chose seule nécessaire du salut, a droit de revendiquer le rang suprême qui lui était accordé au moyen âge, et dont les fautes et les faiblesses de ses représentants n’auraient pas dû la destituer.
Nous dirons donc sans crainte de nous tromper, que des autres sciences à la théologie, il y a la distance des intérêts terrestres et présents de l’homme à ses intérêts spirituels et éternels.