Je ne mets pas en doute que, parmi les partisans de la chute, ce ne soit la conception dominante. C’est la plus répandue parce que c’est la plus facile, non peut-être à concevoir, mais à se représenter ; et c’est la plus générale, parce que c’est la plus commode. Elle trouve dans le cœur une certaine complicité. Il est plus facile d’être victime et de se reconnaître victime, que d’être coupable et de s’avouer coupable. Et la complicité du cœur se double d’une complicité de l’imagination : il est plus facile de se représenter un phénomène, que de le comprendre vraiment ; et l’esprit humain tient volontiers une constatation pour une explication.
Or le fait que l’on constate, le fait qu’il est aisé de se représenter (plus aisé de se représenter que de concevoir, et de constater que d’expliquer), c’est précisément l’hérédité. L’hérédité frappe et s’impose. Il n’y a point de difficulté apparente à lui attribuer à elle seule la formation d’une nature que nous héritons, en effet, et d’en faire le seul agent de cet esclavage, de cet asservissement au mal, de cette nécessité du mal, qui explique son universalité, et que nous constatons autour de nous (les conséquences du mal s’imposant du dehors à notre liberté), et en nous-mêmes (la tendance au mal déterminant notre volonté). Et voici maintenant la représentation que l’on se fait de la chute : le péché du protagoniste est entièrement moral, parce qu’il est libre, conscient, responsable, individuel ; parce qu’il n’a dépendu que de lui et de lui seul. Le péché de ses descendants est moins libre que le sien, c’est-à-dire moins responsable, moins individuel, moins moral que le sien, parce qu’il leur a transmis une nature déviée, déchue, à la fois moralement affaiblie (incapable du bien) et appétente au mal (orientée, sollicitée vers le mal). Et plus on s’éloigne du protagoniste, plus on descend la chaîne des générations, plus il en est de la sorte, c’est-à-dire, plus le mal qui est au début purement moral tend à devenir, à la fin, un mal naturel, nécessaire, fatal. Le premier homme en a été responsable et coupable ; les derniers en sont surtout les victimes malheureuses. En se transmettant par voie naturelle, le mal a peu à peu changé de nature. Il était libre, il devient nécessaire ; il était spirituel, il devient naturel ; l’homme en était l’auteur, il n’en est plus que le coopérateur, le transmetteur, et peut-être l’esclave. Il était une faute, il n’en reste plus qu’un châtiment. La complicité du cœur pour une telle conception est facile à saisir, elle s’exprime dans cette phrase si souvent répétée : « Que voulez-vous, Monsieur le pasteur, je ne suis qu’un pauvre pécheur. » Elle nous décharge de ce qui nous pèse le plus, nous humilie le plus : la responsabilité morale de nos fautes. Elle retombe de tout son poids sur un seul, le malheureux Adam, qui a introduit le mal dans le monde.
La complicité de l’intelligence n’est pas moins évidente. Elle constate un premier fait : l’esclavage intérieur de l’homme au mal ; elle en constate un second : l’hérédité ; elle explique le premier par le second ; et ce faisant, se tient pour satisfaite, sans se douter que le problème demeure, et qu’il faut comprendre, comprendre moralement, selon la justice et l’amour, cette hérédité que l’on constate.
Mais on voit du même coup les protestations indignées que soulève une semblable conception, chez ceux qui, fidèles au témoignage de la conscience, ne peuvent admettre qu’on définisse le mal en dehors de la liberté, de la responsabilité, de la culpabilité individuelles. Ils se révoltent, et à juste titre, contre une théorie bâtarde, qui tour à tour admet et récuse les données de la conscience : qui les admet en ce qui concerne le protagoniste, devenu le bouc émissaire du péché total que commet l’humanité, qui les récuse chez ses descendants, accordant chez eux l’existence d’un mal qui ne serait pas responsable, pas libre et donc pas coupable. Un instinct généreux les pousse d’une part à partager la responsabilité de la déchéance humaine, de l’autre à répudier comme injuste la participation aux conséquences des fautes qu’ils n’ont pas commises et leur dit que cette solution de la question n’est pas acceptable. Qu’on ne saurait combiner de la sorte le oui et le non, la théorie individualiste (valable aux débuts de l’histoire) avec la théorie héréditaire ou naturelle du mal (valable au cours de l’histoire), que ce demi-jour, ce clair obscur que la chute jette sur la réalité d’un mal coupable aux origines, irresponsable dans la suite, est trompeur ; qu’il nous égare ; qu’il faut arriver à la clarté, aux affirmations nettes ; que de deux choses l’une : ou bien c’est la nature (le fait brut de l’hérédité) qui est vraie, et alors le mal n’est pas ce que dit la conscience, mais ce que dit l’évolutionnisme : une fatalité naturelle, une nécessité des choses à laquelle, comme telle, il convient de faire résolument sa place ; ou bien c’est la conscience qui a raison, et alors le mal n’est pas ce que dit le fait brut (la nature) mais ce que dit la conscience, et il faut revenir à la théorie individualiste pure et à la seule notion du mal actuel.
Et ainsi arrive-t-il qu’à peine formée dans les esprits, la notion de la chute originelle se dissout, se décompose, se disloque, et que les deux éléments qu’elle prétendait combiner et auxquels elle pensait donner satisfaction, se séparent pour aboutir, suivant l’alternative que l’on choisit, ou à la négation même du mal (le mal nécessaire), ou à une affirmation défective (le mal actuel) qui, nous l’avons vu, est d’une vérité trop pauvre pour faire droit au problème. Et c’est là, je pense, l’une des principales raisons pour lesquelles la théorie traditionnelle de la chute subit de nos jours tant d’attaques et souffre tant d’échecs. Dans le même temps où la force des choses semble y contraindre les esprits, la force des choses les en détourne. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle est fausse ou incomplète, comme nous l’allons voir tout à l’heure. Il est vrai que, sans en sortir et sans la renier entièrement, on cherche soit à l’adoucir soit à la compléter. On sent ce qu’a de contradictoire et de monstrueux l’antithèse d’un péché responsable et libre aux origines, irresponsable et nécessaire au terme, c’est-à-dire d’un mal qui changerait d’essence, qui deviendrait essentiellement autre, essentiellement différent d’avec lui-même, et qui, faisant de son agent primitif une simple victime, transformerait du tout au tout la position de l’homme à son endroit. Pour atténuer ce scandale et cette contradiction, que fait-on ? On atténue d’une part la conception individualiste et morale du début (faute originelle) par l’immixtion de facteurs naturels (nécessaires) ; on atténue d’autre part la conception naturelle et solidariste du terme (mal héréditaire) par l’immixtion de facteurs moraux. Voici, à titre d’exemple, ce qu’écrivaita sur ce point M. le professeur A. Fornerod :
a – Péché et évolution, Revue de théologie et de philosophie, 1899.
« Toutes les conséquences tragiques, désastreuses du péché » ne peuvent « provenir uniquement d’un acte de gloutonnerie d’un proche parent des troglodytes. Non, la chute n’est point un fait appartenant uniquement au passé. La chute n’est pas faite, elle se consomme dans et par l’ensemble de l’humanité. Examinez le cas d’un ivrogne. Son esclavage n’est-il pas le résultat d’une infinité de chutes partielles ? Il fut un temps où il ne commettait pas d’excès. Qui déterminera exactement la limite entre l’usage permis du vin et l’usage immodéré ? Toujours est-il que la première fois qu’il prit un verre de trop, ce fut un faux pas. Il aurait pourtant tort de faire dépendre sa dégradation uniquement, exclusivement, de sa première faute. L’ensemble, la suite de ses défaillances a créé la gravité de son cas. Après une première faiblesse tous ne deviennent pas fatalement des ivrognes. C’est également les multiples défaillances des générations humaines qui doivent être prises en considération pour expliquer l’état de péché tel qu’il se manifeste à nous chrétiens. Le péché, et avec lui la conscience du péché, se sont développés parallèlement avec le développement de la conscience religieuse et morale. Tandis que l’animisme est surtout amoral, nous voyons le sentiment du péché apparaître dans les grandes religions polythéistes ; il éclate avec le monothéisme hébreu, et il se manifeste dans toute son horreur en présence de la croix de Golgotha. Dès lors, l’état de péché actuel est plus important, plus coupable, que les péchés des générations passées. La chute est aussi bien un fait du présent que du passé. Adam seul n’est pas le représentant de l’espèce. La réalité de l’espèce ne se manifeste que dans et par les individus qui la composent. Il n’y a pas un pommier espèce ; l’espèce pomme n’existe que dans les variétés nombreuses des pommiers. De même, l’espèce humaine ne se manifeste que par l’ensemble des hommes qui constituent l’humanité. La chute est tout aussi bien notre fait que le fait d’Adam. »
Il y a du vrai dans ces lignes, beaucoup de vrai. Mais il y a aussi du faux et du spécieux. Je ne saurais m’attarder à le dévoiler sur tous les points. J’en prendrai deux seulement, dont le dernier nous introduira au centre de la question.
Première objection. — D’après la théorie, le péché et la conscience du péché, d’abord faibles et à peine conscients (« qui déterminera exactement la limite entre l’usage permis du vin et l’usage immodéré » — entre la faim du proche parent des troglodytes « et son acte de gloutonnerie » ?) le deviendraient toujours davantage ; toujours plus tragiques et coupables et désastreux au fur et à mesure du développement général de l’humanité (animisme, polythéisme, monothéisme hébreu, christianisme, — et l’on sent bien comment la doctrine morale de la chute est tempérée par l’évolutionnisme). Le mal irait en augmentant d’intensité et de culpabilité au fur et à mesure que les générations se succèdent, parce qu’il ne serait que l’accumulation et l’exaspération des fautes individuelles, successives, à travers les siècles. L’humanité à peine pécheresse aux origines irait s’altérant et se corrompant, comme une eau qui, presque pure à sa source, se souille à mesure que les torrents l’emportent plus bas.
En est-il ainsi ? J’en doute. Il n’est pas sûr que l’animisme (« essentiellement amoral ») se présente au début de l’histoire des religions, puisque nous le trouvons, allié d’ailleurs à la pire corruption, chez des peuplades (certaines tribus d’Afrique) où il manifeste presque certainement une décadence sur une religion antérieure plus spirituelleb. Il n’est pas sûr que tous les polythéismes soient plus moraux que l’animisme (voyez le polythéisme grec). Il n’est pas vrai que tous les monothéismes soient supérieurs comme gravité du sentiment du péché à tous les polythéismes (comparez l’islam actuel et les psaumes de pénitence de l’ancienne Assyrie et des Indes). Et si nous ouvrons le livre de l’histoire générale de l’humanité, y trouvons-nous une seule page blanche, ou à peine maculée, au début ? Tous les commencements ethniques sont souillés de crimes et de sang ; toutes les civilisations sortent d’une barbarie antécédente souvent épouvantable. Les annales historiques de l’humanité ne le cèdent guère sous ce rapport à celles du peuple hébreu, où dès la première page la terre crie parce qu’elle a bu le sang d’Abel, et où, dès la seconde, Lot ne fuit l’effroyable corruption de Sodome que pour devenir le père incestueux de Moab et d’Ammon. Et si nous passons de l’histoire ou de la légende hébraïque aux âges héroïques de la Grèce, par exemple, tels qu’ils sont chantés par Homère, que dit Clytemnestre à Agamemnon quand Agamemnon veut immoler Iphigénie ? Je traduis avec Racine :
b – Voyez Les Ba-Ronga de H. Junod ; en particulier le chapitre intitulé : Traditions religieuses. Voyez surtout : Les idées religieuses des Fan, étude présentée au Congrès international de l’histoire des religions, à Bâle, en septembre 1904, par M. le missionnaire E. Allégret. Voyez encore Andrew Lang : The Making of Religion.
Vous ne démentez point une race funeste !
Bourreau de votre fille, il ne vous reste enfin
Que d’en faire à sa mère un horrible festin !
Ce repas de cannibales fait en famille n’éveille pas l’idée d’un état moral bien réjouissant. Nous ne voyons pas dans le champ de l’histoire (ou avec les données de la préhistoire) l’humanité procéder d’une source pure, ou presque pure, puis se corrompre par la seule action des volontés individuelles. La vérité semble plutôt être celle-ci : une perpétuelle oscillation entre un certain développement dont on ne peut franchir la limite parce qu’on y est impuissant, et une certaine déchéance au-dessous de laquelle on ne peut descendre parce que ce serait s’anéantir ; et entre deux, de la place pour des commencements et des décadences, des progrès et des reculs. Tout ce que je pourrais admettre, c’est que les peuples civilisés sont capables, par l’effort et l’effet de la civilisation, de tolérer sans en périr une somme de mal et un degré de corruption que les civilisations inférieures n’auraient pu supporter. Pourquoi ? Parce que, en un certain sens, tout l’effort de la civilisation et tout son progrès peut être considéré comme tendant à neutraliser les conséquences du mal tout en acceptant le mal lui-même. Elle ne fait ce que l’on appelle « moraliser l’état social », qu’afin de mieux permettre à l’homme de se démoraliser et de se corrompre impunément. L’humanité civilisée est donc peut-être plus mauvaise aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été, qu’elle ne l’a jamais pu être. Mais si loin qu’on aille, il y a une limite. Et il semble que nous en approchons singulièrement.
On nous disait que la chute n’était pas faite, mais qu’elle se faisait. Il semble plutôt que la chute soit faite, et que c’est sur la base d’une chute déjà faite que repose désormais l’existence même et la corruption de l’humanité.
Mais laissons ces considérations historiques, toujours sujettes à vérification, et qui ne prouveront sans doute jamais grand’chose. L’objection capitale, décisive, est de l’ordre moral.
Deuxième objection. — On nous dit que la chute n’est pas faite mais qu’elle se fait, que tous y participent volontairement et librement et qu’ainsi le scandale d’une faute morale aux débuts, naturelle et fatale à la fin, est levé, puisque liberté et nécessité se mêlent partout, collaborant ensemble depuis les origines jusqu’au terme. — Que tous collaborent ensemble à la chute, certes, je le crois ; mais est-ce de la manière que l’on sous-entend ? Cette manière, nous dit-on, c’est celle de l’ivrogne, — « l’ensemble de ses défaillances crée la gravité de son cas » — de l’ivrogne dont on aurait tort de « faire dépendre la dégradation uniquement et exclusivement de sa première faute ». Et, comme preuve à l’appui, on ajoute : « Après une première faiblesse, tous ne deviennent pas fatalement ivrognes ». Eh bien ! c’est cette preuve, précisément, qui nous fait sentir l’insuffisance de la conception ; car si elle s’applique à l’ivrognerie, c’est-à-dire à une sorte de péché particulier, elle ne s’applique pas au péché en général et en soi. On oublie que l’ivrogne était pécheur, esclave du péché, avant d’être ivrogne, que ce n’est pas son ivrognerie qui le constitue pécheur, mais son péché qui le constitue ivrogne. On confond le péché avec l’une de ses manifestations. L’exemple caduc fait voir la théorie caduque. Et nous demandons, nous, comment donc il se fait, si d’ailleurs un premier péché n’entraîne pas fatalement une chute universelle et totale, que tous les hommes soient pécheurs ? Si la chute s’accomplit peu à peu, si un premier péché ne détermine pas nécessairement la suite des autres (pas davantage que la première ivresse d’un homme ne le fait ivrogne), d’où vient qu’aucun individu, après sa première faute, ne s’en soit relevé et n’en soit revenu ? Si la chute n’est pas faite, mais se fait par les individus, ne devrait-elle pas pouvoir se défaire aussi par des individus ? Et si oui, pourquoi ne l’est-elle par aucun ? — On ne comprend plus l’universalité du mal, et cela parce qu’on n’a pas compris sa tragique nécessité dans l’expérience actuelle. « La chute, dit-on, est aussi bien notre fait que le fait d’Adam. » Sans doute, mais pas au point de vue individualiste, mitigé de naturisme (je me réfère à l’ensemble de l’article) auquel on se place ici. Au point de vue individuel et si l’on veut s’y tenir, il n’y a pas similitude, identité, mais contraste et contradiction entre la faute du protagoniste et la nôtre. A moins de l’expliquer par la théorie évolutionniste — la faute du protagoniste était libre ; la nôtre est nécessaire. Nous sommes prédestinés au mal ; il ne l’était pas. Non sans doute que nous soyons prédestinés à tout le mal que nous commettons ; nous pouvons en commettre plus ou moins, nous corrompre plus ou moins et ici un reste de liberté nous est laissé : mais pour le péché lui-même, nous ne pouvons pas éviter de le commettre. Nous naissons pécheurs, et cela veut dire précisément que le mal s’impose à nous, que nous y sommes prédestinés. Du point de vue individualiste cela est horrible, cela est affreux, cela est scandaleux, cela est injuste, mais cela est. Comment expliquer cette injustice ? Voilà le problème. L’expliquer par l’hérédité des individus, par la contagion du mal individuel, par l’accumulation et la solidarité des fautes particulières, c’est expliquer une injustice par la constatation d’un fait, ce n’est pas l’expliquer moralement. L’injustice demeure, et elle demeure sans explication. Parce que la solidarité héréditaire existe, parce qu’elle est le véhicule de la transmission du mal, parce qu’elle est la chaîne qui lie l’individu au mal, parce qu’elle est l’instrument de sa prédestination au péché, la question ne s’est pas éclairée d’un degré. Le scandale demeure et Dieu reste inexcusable d’avoir condamné au mal et au malheur, par la faute d’un protagoniste, une innombrable descendance d’individus qui sont innocents de sa faute, qui n’y ont point participé, qui voudraient la répudier, qui devraient en bonne justice pouvoir la répudier, mais qui ne le peuvent pas.
L’impasse semble inextricable. Elle compromet tous nos résultats acquis. Que cherchions-nous ? A sauver l’honneur de Dieu : sa sainteté, sa puissance, son amour ; à sauvegarder l’absolue suprématie de l’ordre moral : notre liberté, notre responsabilité, notre humanité. C’est pour sauver Dieu et pour sauver l’homme que nous avons été obligés de statuer la chute originelle ; et voici qu’à peine croyions-nous y avoir réussi, nous échouons de nouveau. De la chute même qui devait parer au scandale, résulte un scandale nouveau dans lequel tout s’effondre : la justice, la bonté, la sainteté de Dieu, c’est-à-dire Dieu lui-même tout entier ; et qui n’atteint pas moins essentiellement la liberté, la responsabilité de l’homme, c’est-à-dire l’homme lui-même.
A cette impasse y a-t-il une issue, et laquelle ? Il n’y en a qu’une : celle qui nous permettrait de faire de la chute du protagoniste notre propre chute ; de nous en sentir non seulement les victimes, mais les coupables ; de manière qu’ayant péché nous-mêmes en lui, il soit juste que nous portions les conséquences nécessaires d’une faute responsable.