Nous sommes donc par le péché entièrement détournés, éloignés et ennemis de Dieu, et nous n’avons plus de lui aucun sentiment que comme d’une idole morte. Si vous considérez Cicéron et ces autres grands hommes dans les républiques, vous trouverez sans doute qu’ils ont conduit les choses et qu’ils se sont acquittés de leurs devoirs d’une manière louable ; mais si vous entrez dans leurs cœurs et dans leurs intentions, vous remarquerez qu’ils n’ont fait tout cela que par le désir de la gloire, selon cette devise commune parmi eux : le désir de la gloire est le seul beau feu qui puisse brûler une âme. N’est-ce pas là encore une triste marque du défaut de connaissance d’un Dieu, qui est le seul que nous devrions servir par pure obéissance dans notre vocation, et non pas chercher notre propre gloire. Mais tout le contraire se fait, nous ne cherchons pas la gloire de Dieu, mais la nôtre propre, non seulement dans toutes les créatures, mais en Dieu même et dans les choses divines. Tout de même, ceux qui vivaient dans une grande continence et tempérance, avaient pour but d’établir leur propre gloire et non pas de suivre la volonté de Dieu.