Histoire de la Réformation du seizième siècle

10.7

Divisions – Cène – Deux extrêmes – Carlstadt – Luther – Mysticisme des anabaptistes – Carlstadt à Ortamunde.– Mission de Luther – Entrevue au dîner – Conférence d’Ortamunde – Carlstadt banni

Tandis que le parti romain tirait partout le glaive contre la Réformation, cette œuvre subissait de nouveaux développements. Ce n’est pas à Zurich ou à Genève, c’est dans Wittemberg même, au foyer du réveil luthérien, qu’il faut chercher les commencements de cette Église réformée, dont Calvin est devenu le plus grand docteur. Ces deux grandes familles ont dormi dans le même berceau. L’union eût dû couronner leur âge même. Mais la question de la cène une fois soulevée, Luther rejeta avec violence l’élément réformé et se fixa lui et son Église dans un luthéranisme exclusif. Le chagrin qu’il ressentit de cette doctrine rivale lui fit perdre quelque chose de la bonhomie qui lui était naturelle, et lui donna un esprit de méfiance, un mécontentement habituel et une irritation qu’il n’avait pas eus jusque-là.

C’est entre les deux anciens amis, entre les champions qui, à Leipzig, avaient combattu ensemble contre Rome, entre Carlstadt et Luther, que cette dispute éclata. Leur attachement à des doctrines contraires provint, soit chez l’un, soit chez l’autre, de tendances dignes d’estime. En effet, il y a deux extrêmes en matière de religion ; l’un consiste à tout matérialiser ; l’autre à tout spiritualiser. Le premier de ces extrêmes est celui de Rome ; le second est celui des mystiques. La religion, comme l’homme lui-même, est composée d’un esprit et d’un corps ; les idéalistes purs, comme les matérialistes, en fait de religion ou de philosophie, ont également tort.

Telle est la grande discussion qui se trouve cachée sous la dispute de la cène. Tandis qu’un œil superficiel n’y voit qu’une petite querelle de mots, un regard plus profond y découvre l’une des plus importantes controverses qui puissent occuper l’esprit humain.

Les réformateurs se partagent ici en deux camps ; mais chacun de ces camps emporte avec lui une partie de la vérité. Luther, avec ses partisans, prétend combattre un spiritualisme exagéré ; Carlstadt et les réformés attaquent un matérialisme odieux. Chacun d’eux se prend à l’erreur qui lui semble la plus funeste, et, en la combattant, il va peut-être au delà de la vérité. Mais n’importe ; chacun d’eux est vrai dans sa tendance générale, et, quoique appartenant à deux armées différentes, ces deux illustres docteurs se trouvent rangés l’un et l’autre sous un drapeau commun, sous celui de Jésus-Christ qui est seul la vérité dans son étendue infinie.

Carlstadt croyait que rien ne pouvait nuire davantage à la véritable piété que la confiance en des cérémonies extérieures et en une certaine influence magique des sacrements. La participation extérieure au sacrement de la cène suffit pour sauver, avait dit Rome, et ce principe avait matérialisé la religion. Carlstadt ne vit rien de mieux, pour la spiritualiser de nouveau, que de nier toute présence du corps de Christ, et il enseigna que le repas sacré était simplement, pour les fidèles, un gage de leur rédemption.

Quant à Luther, il prit en cette occasion, une direction tout opposée. Il avait, au commencement, combattu dans le même sens que nous venons d’indiquer. Dans son écrit sur la messe, qui parut en 1520, il disait : « Je puis, chaque jour, jouir des sacrements, si seulement je me rappelle la parole et la promesse de Christ, et si j’en nourris et fortifie ma foi. » Jamais Carlstadt, Zwingle ni Calvin n’ont dit quelque chose de plus fort. Il paraît même que la pensée lui vint souvent, à cette époque, qu’une explication symbolique de la cène serait l’arme la plus puissante pour renverser de fond en comble tout le système papiste ; car il dit, en 1525, que cinq ans auparavant il avait soutenu de rudes combats pour cette doctrinea, et que celui qui lui aurait prouvé qu’il n’y avait que du pain et du vin dans la cène lui aurait rendu un service immense.

a – Ich habe wohl so harte Anfechtungen da erlitten. (L. Epp. II. 577.)

Mais des circonstances nouvelles vinrent le jeter dans une opposition, quelquefois passionnée, à ces vues mêmes dont il s’était si fort rapproché. Le fanatisme des anabaptistes explique la direction que prit alors Luther. Ces enthousiastes ne se contentèrent pas d’estimer peu ce qu’ils appelaient la parole extérieure, c’est-à-dire la Bible, et de prétendre à des révélations spéciales de l’Esprit saint ; ils en vinrent aussi à mépriser le sacrement de la cène, comme quelque chose d’extérieur, et à parler d’une communion intérieure comme de la seule véritable. Dès lors, dans tous les essais que l’on lit pour exposer d’une manière symbolique la doctrine de la cène, Luther ne vit plus que le danger d’ébranler l’autorité des saintes Écritures, de substituer à leur sens véritable des allégories arbitraires, de tout spiritualiser dans la religion, de la faire consister, non dans des grâces de Dieu, mais dans des impressions d’homme, et de substituer ainsi au vrai christianisme un mysticisme, une théosophie, un fanatisme qui deviendraient infailliblement son tombeau. Il faut le reconnaître, sans la forte opposition de Luther, la tendance mystique, enthousiaste, subjective, eût peut-être fait alors de rapides progrès et eût refoulé tous les bienfaits que la Réformation devait répandre dans le monde.

Carlstadt, impatient de ne pouvoir développer librement sa foi dans Wittemberg, pressé dans sa conscience de combattre un système qui selon lui « abaissait la mort de Christ et anéantissait sa justice, » résolut de « faire un éclat pour l’amour de la pauvre chrétienté cruellement trompée. » Il quitta Wittemberg au commencement de l’année 1524, sans prévenir l’université, ni le chapitre, et se rendit dans la petite ville d’Orlamunde, dont l’église était placée sous son inspection. Il en fit destituer le vicaire, se fit nommer pasteur à sa place, et, en dépit du chapitre, de l’université et de l’électeur, il s’établit dans ce nouveau poste.

Bientôt il y répandit sa doctrine.« Il est impossible, disait-il, de trouver dans la présence réelle quelque avantage qui ne découle pas déjà de la foi ; elle est donc inutile. » Il avait recours, pour expliquer les paroles de Christ dans l’institution de la cène, à une interprétation que n’ont point admise les Églises réformées. Luther, dans la dispute de Leipzig, avait expliqué ces mots : Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, en séparant ces deux propositions, et appliquant la dernière à la personne du Sauveur. « De même, disait Carlstadt, prenez, mangez, se rapporte au pain ; mais ceci est mon corps, se rapporte à Jésus-Christ, qui se montra alors lui-même, et qui faisait connaître, par le signe symbolique de la rupture du pain, que ce corps allait être bientôt détruit. »

Carlstadt ne s’en tint pas là. A peine affranchi de la tutelle de Luther, il sentit se ranimer son zèle contre les images. Ses discours imprudents, ses paroles enthousiastes pouvaient facilement, dans ces temps de fermentation, enflammer les esprits. Le peuple, croyant entendre un second Élie, brisa les idoles de Baal. Cette ferveur gagna bientôt les villages d’alentour. L’électeur voulut intervenir ; mais les paysans lui répondirent qu’il fallait obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Alors le prince résolut d’envoyer Luther à Oilamunde, pour y rétablir la paix. Luther voyait dans Carlstadt un homme consumé par l’amour de la gloireb, un fanatique qui se laisserait emporter à faire la guerre à Jésus-Christ lui-même. Peut-être Frédéric eût-il pu faire un choix plus sage. Luther partit, et Carlstadt dut voir cet important rival venir troubler encore une fois ses plans de réforme et arrêter son essor.

b – Huc perpulit eum insana gloriæ et laudis libido. (L. Epp. II. 551.)

Iéna était sur la route d’Orlamunde. Arrivé dans cette ville le 23 août, Luther monta en chaire le 24, à sept heures du matin ; il y parla pendant une heure et demie, en présence d’un nombreux auditoire, contre le fanatisme, la rébellion, la destruction des images et le mépris de la présence réelle, s’élevant surtout avec force contre les innovations d’Orlamunde. Il ne nomma pas Carlstadt, mais chacun put deviner qui il avait en vue.

Carlstadt, soit par hasard, soit à dessein, se trouvait à Iéna, et était au nombre des auditeurs de Luther. Il n’hésita pas à chercher d’obtenir raison de ce discours. Luther était à dîner avec le prieur de Wittemberg, le bourgmestre, le secrétaire, le pasteur de la ville d’Iéna et plusieurs officiers de l’Empereur et du margrave, quand on lui remit une lettre de Carlstadt qui lui demandait un entretien ; il la donna à ses voisins, et répondit au porteur : « Si le docteur Carlstadt veut venir vers moi, soit ; s’il ne le veut pas, je m’en passerai. » Carlstadt arriva. Sa venue produisit une vive sensation sur toute l’assemblée. La plupart, impatients de voir les deux lions aux prises, suspendirent leur repas et ouvrirent de grands yeux, tandis que les plus timides pâlissaient d’effroi.

Carlstadt, sur l’invitation de Luther, s’assit en face de lui, puis il dit : « M. le docteur, vous m’avez mis aujourd’hui, dans votre sermon, sur le même rang que ceux qui prêchent la révolte et l’assassinat. Je déclare fausse une telle inculpation. »

luther

Je ne vous ai point nommé ; mais puisque vous vous êtes senti atteint, à la bonne heure.

Il y eut un moment de silence. Carlstadt reprit : « Je me charge de prouver que, sur la doctrine du sacrement, vous vous êtes contredit vous-même, et que personne, depuis le temps des apôtres, ne l’a enseignée aussi purement que moi. »

luther

Écrivez ; combattez !

carlstadt

Je vous offre une dispute publique à Wittemberg ou à Erfürth, si vous me procurez un sauf-conduit.

luther

Ne craignez rien, M. le docteur.

carlstadt

Vous me liez mains et pieds, et quand vous m’avez mis hors d’état de me défendre, vous me frappezc.

c – Ihr bandet mir Hände und Füsse, darnach schlugt Ihr mich. (L. Opp. 19. 150.)

Il se fit un moment de silence. Luther reprit : « Écrivez contre moi, mais publiquement, et non en secret. »

carlstadt

Si je savais que vous me parlassiez sincèrement, je le ferais.

luther

Faites-le, et je vous donnerai un florin.

carlstadt

Donnez-le-moi ; je l’accepte.

A ces mots, Luther mit la main à la poche, en tira un florin d’or, et, le donnant à Carlstadt, il dit : « Prenez-le, et attaquez-moi vaillamment. »

Carlstadt, tenant en main le florin d’or, se tourna vers l’assemblée, et dit : « Chers frères, ceci est pour moi arrabo, un gage que j’ai le pouvoir d’écrire contre le docteur Luther ; je vous en prends tous à témoin. »

Puis, courbant le florin pour qu’où pût le reconnaître, il le mit dans sa bourse et tendit la main à Luther. Celui-ci but à sa santé ; Carlstadt le lui rendit.

luther

Plus vos attaques seront vigoureuses, plus elles me seront agréables.

carlstadt

Si je vous manque, répondit Carlstadt, ce sera ma faute.

Ils se donnèrent encore une fois la main, et Carlstadt retourna chez lui.

Ainsi, dit un historien, de même que d’une seule étincelle procède souvent l’incendie de toute une forêt, on vit d’un petit commencement naître une grande division dans l’Églised.

d – Sicut una scintilla sæpe totam sylvam comburit. (M. Adam, Vit. Carlst., p. 83.) Notre récit est tiré en grande partie des Actes de Reinhard, pasteur d’Iéna, témoin oculaire, mais ami de Carlstadt et que Luther a accusé d’inexactitude.

Luther partit pour Orlamunde, et y arriva, mal préparé par la scène d’Iéna. Il assembla le conseil et l’Église, et dit : « Ni l’électeur ni l’université ne veulent reconnaître Carlstadt pour votre pasteur. — Si Carlstadt n’est pas notre pasteur, répondit le trésorier du conseil de ville, saint Paul est un faux docteur, et vos livres sont des mensonges, car nous l’avons élu. »

Comme il disait ces mots, Carlstadt entra. Quelques-uns de ceux qui se trouvaient près de Luther lui firent signe de s’asseoir ; mais Carlstadt, allant droit à Luther, lui dit : « Cher M. le docteur, si vous voulez le permettre, je vous recevrai. »

luther

Vous êtes mon ennemi. Je vous ai donné un florin d’or pour cela.

carlstadt

Je veux demeurer votre ennemi aussi longtemps que vous demeurerez vous-même l’ennemi de Dieu et de sa vérité.

luther

Sortez ; je ne puis permettre que vous soyez présent ici.

carlstadt

Cette réunion est publique. Si votre cause est juste, pour quoi me craindre ?

luther

à son domestique : Attelez, attelez ; je n’ai rien à faire avec Carlstadt ; et puis qu’il ne veut pas sortir, je parse.

e – Spann an, spann an. L. Opp. 19. 154.

En même temps Luther se leva ; alors Carlstadt sortit.

Après un moment de silence, Luther reprit : « Prouvez par l’Écriture qu’il faut détruire les images. »

un conseiller

M. le docteur, vous m’accorderez pourtant que Moïse a su les commandements de Dieu ? (Ouvrant une Bible) Eh bien ! voici ses paroles : Tu ne te feras point d'image taillée, ni aucune ressemblance.

luther

Il n’est question dans ce passage que des images d’idoles.

un cordonnier

J’ai souvent ôté mon chapeau devant une image qui se trouvait dans une chambre ou sur le chemin ; c’est une idolâtrie et qui enlève à Dieu la gloire qui n’est due qu’à lui seul.

luther

Ilfaudra donc aussi, à cause de l’abus, détruire les femmes et jeter le vin à la ruef ?

f – So muss du dess Missbrauchs halber auch. Ibid. 155.

un autre membre de l’église

Non, ce sont des créatures de Dieu, qu’il ne nous est pas ordonné de détruire.

Après que la conférence eut duré encore quelque temps, Luther et les siens montèrent en voiture, étonnés de cette scène, et sans avoir pu convaincre les habitants qui réclamaient aussi pour eux le droit d’interpréter et d’exposer librement les Écritures. L’agitation était grande dans Orlamunde ; le peuple insultait Luther ; quelques hommes même lui crièrent : « Va-t’en, au nom de tous les démons ! Et puisses-tu te rompre le cou avant d’être sorti de notre villeg ! » Jamais le réformateur n’avait encore eu à subir de telles humiliations.

g – Deux des historiens les plus distingués que l’Allemagne possède à cette heure ajoutent que les gens d’Ortamunde jetèrent à Luther des pierres et de la boue ; mais Luther dit tout le contraire : « Dass ich froh ward, dass ich nit mit Steinen und Dreck ausgeworffen ward » (L. Epp. II, p. 579.)

Il se rendit à Kale, où le pasteur avait aussi embrassé les doctrines de Carlstadt, et il résolut d’y prêcher. Mais en entrant dans la chaire, il y trouva les débris d’un crucifix. Il en éprouva d’abord une vive émotion ; puis, se remettant aussitôt, il en rassembla les morceaux dans un coin de la chaire et fit un sermon dans lequel ne se trouvait aucune allusion à cette circonstance. « C’est par le mépris, dit-il plus tard, que j’ai voulu me venger du diable. »

Plus l’électeur approchait de sa fin, plus il paraissait craindre qu’on n’allât trop loin dans la Réformation. Il ordonna que Carlstadt fût privé de ses charges et qu’il quittât non seulement Orlamunde, mais encore les États électoraux. En vain l’Église de ce lieu intercéda-t-elle en sa faveur ; en vain demanda-t-elle qu’on lui permît au moins d’y résider comme bourgeois, en lui accordant de faire un sermon de temps à autre ; en vain représenta-t-elle qu’elle estimait la vérité de Dieu plus que le monde entier, et même que mille mondes, si Dieu en avait créé milleh, Frédéric fut inflexible ; il alla même jusqu’à refuser au malheureux Carlstadt l’argent nécessaire pour son voyage. Luther n’était pour rien dans cette dureté du prince ; elle était loin de son caractère, et il le prouva plus tard. Mais Carlstadt le regarda comme l’auteur de son infortune, et remplit l’Allemagne de ses plaintes et de ses gémissements. Il écrivit une lettre d’adieu à ses amis d’Orlamunde. Cette lettre, pour la lecture de laquelle on sonna les cloches, et qui fut lue à l’Église assemblée et fondant en larmesi, était signée : « André Bodenstein, chassé par Luther sans avoir été ni entendu ni convaincu par lui. »

h – Höher als tausend Welten. Seck. p. 628.

i – Quæ publice vocatis per campanas lectæ sunt omnibus simul flentibus. L. Epp. II. 558.

On ne peut sans peine voir ainsi aux prises ces deux hommes, amis autrefois, et excellents l’un et l’autre. Un sentiment de tristesse s’empara de tous les disciples de la Réformation. Qu’allait-elle devenir, maintenant que ses plus illustres défenseurs en venaient aux mains ? Luther s’aperçut de ces craintes et chercha à les calmer. « Combattons, dit-il, comme combattant pour un autre. La cause est de Dieu, le soin est de Dieu, l’œuvre est de Dieu, la victoire est de Dieu, la gloire est de Dieuj. Il combattra et il vaincra sans nous. Que ce qui doit tomber, tombe ! Que ce qui doit demeurer debout, demeure debout ! Ce n’est pas de notre cause qu’il s’agit, et ce n’est pas notre gloire que nous cherchons ! »

j – Causa Dei est, cura Dei est, opus Dei est, victoria Dei est, gloria Dei est ! (Ibid. 556.)

Carlstadt se réfugia à Strasbourg, où il publia plusieurs écrits. Il possédait à fond, dit le docteur Scheur, le latin, le grec et l’hébreu, et Luther reconnaissait la supériorité de son érudition. Doué d’une âme élevée, il sacrifia à ses convictions sa réputation, son rang, sa patrie, son pain même. Plus tard il se rendit en Suisse ; c’est là qu’il eût dû commencer ses enseignements : son indépendance avait besoin de l’atmosphère libre où respiraient les Œcolampade et les Zwingle. Sa doctrine excita bientôt une attention presque aussi grande qu’avaient obtenue les premières thèses de Luther. La Suisse parut gagnée ; Bucer, Capiton semblèrent entraînés avec elle.

Alors l’indignation de Luther fut à son comble, et il publia l’un des plus forts, mais aussi l’un des plus violents de ses écrits de controverse, son livre Contre les prophètes célestes.

Ainsi la Réforme, attaquée par le pape, attaquée par l’Empereur, attaquée par les princes, commençait aussi à se déchirer elle-même. Elle paraissait près de succomber à tant de maux ; et certes elle y eût succombé, si elle eût été une œuvre d’homme. Mais bientôt, sur le point d’échouer, elle se releva avec une nouvelle énergie.

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