Cette tendance, qui s’est fait remarquer dès son avènement par l’isolement dédaigneux même et hostile où elle s’est renfermée à l’égard des autres, a continué dans la personne de Beck, et malgré de graves déviations, les glorieuses traditions de l’ancienne école wurtembergeoise des Bengel, Œtinger, Steinhofer, Roos, mais paraît déjà soit épuisée, soit éclipsée à cette heure par de nouvelles constellations.
Les principaux ouvrages de Beck relevant de notre discipline sont : Die christl. Lehrwissenachaft nach den biblischen Urkunden (1875) ;
Vorlesungen über die christl. Glaubenslehre (ouvrage posthume, 1887) ; sous une forme prétendue populaire : Leitfaden der christl. Glaubenslehre für Kirche, Schule und Haus (1861).
Le grand mérite de Beck fut de ramener la théologie de la scolastique ecclésiastique ou métaphysique à la norme scripturaire, à la pratique morale, en s’adressant moins à l’intellect qu’à la conscience. Mais l’exagération de son point de vue le porta à fausser dans le sens de l’ancienne mystique catholique la doctrine de la justification, en la définissant comme une transmission de justice dans l’âme du croyante.
e – Cf. nos articles intitulés : Beck et sa doctrine de la justification, Revue de théol. et de phil., 1884.
En principe donc, Beck prétendait ne relever que de l’enseignement biblique ; mais en fait, ses interprétations de l’Ecriture apportaient la part de la subjectivité et par conséquent des défectuosités de l’homme dans la reproduction de la vérité révélée.
A cette tendance dite biblique, nous pouvons rattacher :
Gess (Die Lehre vonder Person Christi, 1860 ; Christi Person und Werk, 1870-1887) ;
Kübel (Das christl. Lehrsystem, 1874) ;
Reiff (Die christi. Glaubenslehre, deuxième édition, 1876) ;
Plitt, le dogmaticien de l’Eglise morave (Ev. Glaubenslehre nach Schrift und Erfahrung, 1864).
Bien que connu principalement par son Biblisch-theologisches Wörterbuch, Cremer mérite d’être mentionné ici comme un des théologiens bibliques les plus vivants et les plus puissants de l’Allemagne contemporainef.
f – Nous ne pourrons citer sa dogmatique, qui n’est pas publiée, que d’après des notes d’un de ses auditeurs.