« Jésus l’ayant vu couché et sachant qu’il était malade depuis longtemps, lui dit : “Veux-tu être guéri ?” »
Nous rendons visite à un vieux chrétien qui a perdu son épouse une année auparavant. Nous le trouvons accablé, pleurant à chaudes larmes sa chère disparue. Il se montre inconsolable et c’est dans des sanglots qu’il nous décrit sa peine avec force détails, tandis que nous tentons de le consoler.
Coupant court à cette conversation qui se prolonge, l’ami que j’accompagne ouvre sa Bible et lit un texte que j’aurais eu quelque scrupule à citer devant cet homme pareillement brisé. Ne doit-on pas pleurer avec ceux qui pleurent ? N’y a-t-il pas des larmes légitimes qu’il faut respecter ? Sans aucun doute. Cependant, mon ami semble persuadé que ce frère doit en finir avec les larmes car il juge utile de lui rappeler la conduite d’Abraham lequel « vint pour mener deuil et pleurer Sara son épouse », morte depuis peu. Puis, estimant qu’il devait cesser le deuil, le patriarche « se leva de devant son mort » (Genèse 23.2-3). Expression un peu rude mais qui dit bien ce qu’elle veut dire. Qui ressasse et cultive à plaisir sa peine cède à la pitié de soi et désobéit à celui qui a promis “d’essuyer lui-même toutes larmes” de nos yeux (Apocalypse 21.4). Le Dieu consolateur ne peut supporter que les siens se complaisent dans la tristesse ou la déprime, lui qui dit « soyez toujours joyeux » et va même jusqu’à ordonner de « regarder toute épreuve comme un sujet de joie complète » (Jacques 1.2). Notre Seigneur a le pouvoir de relever quiconque est éprouvé, pourvu qu’il le veuille et attende avec foi la divine consolation. Le temps des larmes est légitime mais il doit prendre fin.
La guérison ne concerne pas seulement le corps mais aussi – et avant tout – l’âme et l’esprit. Dans ces deux domaines, le Seigneur veut nous accorder une pleine santé, la paix du cœur et le sentiment tellement précieux de son approbation. C’est ce que souhaite tout chrétien digne de ce nom : ressembler à Jésus, le refléter, lui plaire. Et parce qu’il ne peut se satisfaire d’une vie ponctuée de chutes et d’égarements, il s’expose librement à la lumière de l’Esprit-Saint et se laisse alerter à tout moment par lui. L’homme né de nouveau veut obéir à Dieu et il y parviendra pourvu qu’il le veuille et s’abandonne à Lui. Tout est là. Pas de victoire aussi longtemps que notre volonté n’y participe pas pleinement.
Il y a bien des années j’ai côtoyé un jeune homme qui baignait souvent dans la déprime. Un jour, à mon grand étonnement, je l’entendis m’avouer avec une certaine impudence : « Vous voulez que je vous dise la vérité ? Moi, broyer du noir, j’aime ça ! » Dans un tel état d’esprit, ce garçon pouvait-il espérer en sortir un jour ? C’est peu probable. Sans la volonté de vaincre il n’est nulle victoire possible.
Mais alors, en évoquant l’expérience de l’apôtre Paul (Romains 7.11-23), est-on capable “de se guérir” de mauvaises pensées, de l’orgueil qui nous tient et nous rend susceptible ou vaniteux, de la lâcheté qui nous paralyse, de l’amour de l’argent qui prend nos forces et notre âme… ? Et tout cela en même temps ? Personne ne peut y parvenir, absolument personne… hormis Jésus qui déclare : « Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu » (Luc 18.27). Il est vrai que le vieil homme est réputé incurable mais le Seigneur a cependant le pouvoir d’accorder à son enfant la victoire dans tous les domaines… pourvu qu’il se laisse “ausculter” par le divin médecin ; pourvu qu’il écoute son diagnostic et accepte d’être repris, pourvu qu’il reconnaisse et confesse son péché (1 Jean 1.8), pourvu qu’il se confie en Celui qui “le rendra capable de toute bonne œuvre pour l’accomplissement de sa volonté et fera en lui ce qui lui est agréable par Jésus-Christ” (Hébreux 13.21).
Questions :
Puisse Dieu trouver en nous un être résolu et bien disposé qu’il pourra transformer à l’image de son Fils. Il le veut et en a le pouvoir. A Lui la gloire !