1 Et pour vous convaincre que c’est à cause des prévarications d’Israël et de son idolâtrie que Dieu a exigé de lui des sacrifices, et non parce qu’il avait besoin de ses offrandes, écoutez ce qu’il dit lui-même à ce sujet ; c’est ainsi qu’il fait parler Amos, un de vos douze prophètes : 2 « Malheur à vous qui désirez le jour du Seigneur ! De quoi vous servira-t-il ? ce jour sera les ténèbres et non la lumière. Il se présentera à vous comme à cet homme qui évite un lion pour rencontrer un ours ; comme à celui qui, entrant en sa maison, appuie sa main sur la muraille, et un serpent le mord. Le jour du Seigneur ne sera-t-il pas un jour de ténèbres et non de lumière, une sombre nuit sans clarté ? Je hais, je déteste les jours de fête, je ne puis respirer l’encens de vos solennités. 3 Je ne me complais ni dans vos offrandes, ni dans vos holocaustes ; la graisse de vos victimes ne m’est point agréable. Éloignez de moi le tumulte de vos cantiques, je ne puis entendre le concert de vos instruments. Mais que le jugement se répande comme une eau abondante, et que la justice coule comme un torrent rapide. Maison d’Israël, m’avez-vous offert des victimes et des oblations durant les quarante années que vous avez voyagé dans le désert, dit le Seigneur ? Vous avez porté avec vous la statue de Moloch et les figures de vos idoles, l’étoile de votre dieu Rampha, ouvrage de vos mains : 4 c’est pourquoi je vous transporterai hors de Damas, dit le Seigneur, dont le nom est le Dieu tout-puissant. Malheur à vous qui êtes tranquilles en Sion, et qui vous confia en la montagne de Samarie ; grands, princes de la nation choisie qui avez vendangé les prémices des nations et êtes entrés avec pompe dans les assemblées d’Israël, passez à Chalané et voyez, et de là allez a Emath la grande, et descendez à Geth, le pays des Philistins. Ces contrées valent-elles plus que vos royaumes ? Leurs limites surpassent-elles les vôtres ? 5 Malheur à vous, qui approchez des jours mauvais et qui célébrez des sabbats trompeurs, qui dormez sur des tas d’ivoire et vous étendez mollement sur votre couche, qui mangez les agneaux choisis et les veaux encore au sein de leur mère, qui chantez aux accords de la lyre, et qui les croyez durables et non fugitifs ; qui buvez le vin dans des coupes, qui vous parfumez des plus riches odeurs, et qui demeurez insensibles à la douleur de Joseph ! C’est pourquoi vous irez en captivité, vos chefs marcheront les premiers vers la terre d’exil. Le théâtre de vos plaisirs changera de face, on y entendra le hennissement des chevaux d’Ephraïm. »
6 Dieu dit ailleurs par la bouche du prophète Jérémie : « Ajoutez vos holocaustes à vos victimes et mangez-en la chair. Car, lorsque j’ai tiré vos pères de la terre d’Égypte, je ne leur ai point parlé d’holocaustes et de victimes. »
7 Écoutez encore ce que Dieu dit par la bouche de David, dans le quarante-neuvième psaume : « Le Dieu des dieux a parlé, et il a appelé la terre depuis l’orient jusqu’au couchant. C’est de Sion que Dieu fera briller la splendeur de sa gloire ; Dieu se manifestera, il sortira de son silence ; un feu dévorant marchera devant lui ; il appellera les cieux et la terre pour juger son peuple. Rassemblez autour de moi mes saints, tous ceux qui ont contracté avec moi une alliance scellée par le sacrifice. Et les cieux annonceront la justice, c’est Dieu lui-même qui est le juge. 8 Écoute, mon peuple, et je parlerai ; Israël, je te rendrai témoignage : je suis le Dieu ton Dieu. Je ne t’accuserai point sur tes sacrifices et sur tes holocaustes, ils sont toujours présents à mes yeux. Qu’ai-je à faire des génisses de tes étables et des boucs de tes troupeaux ? Toutes les bêtes des forêts sont à moi, ainsi que tous les animaux qui paissent sur la montagne ; je connais tous les oiseaux du ciel, et les animaux des champs sont en ma puissance. 9 Si j’avais faim, est-ce à toi que je m’adresserais ? L’univers est à moi et tout ce qu’il renferme. Mangerai-je la chair des taureaux ou boirai-je le sang des boucs ? Offres à Dieu un sacrifice de louanges, et rendez vos hommages au Très-Haut ; invoquez-moi au jour de la détresse, je vous délivrerai et vous m’honorerez. Mais Dieu a dit au pécheur : Est-ce à toi qu’il appartient de publier mes décrets ? Pourquoi ta bouche annonce-t-elle mon alliance ? Toi, tu hais ma loi et tu as rejeté derrière toi ma parole ; 10 quand tu voyais un larron, tu courais à lui, et tu allais prendre ta place à côté de l’adultère ; tu as rassasié ta bouche de malice et ta langue a préparé la fraude ; pendant que tu étais assis, tu parlais contre ton frère, tu couvrais d’opprobre le fils de ta mère. Voilà ce que tu as fait et je me suis tu ! Ton iniquité m’a jugé semblable à toi ; je t’accuserai, j’exposerai tes péchés à tes propres yeux. Comprenez maintenant, vous qui oubliez le Seigneur, de peur que je ne vous saisisse ; et personne ne pourra vous délivrer. Le sacrifice de louange est le culte qui m’honore, c’est la seule voie par laquelle je manifesterai le salut du Très-Haut. »
11 Ainsi, vous le voyez, si Dieu reçoit de vous des sacrifices, s’il vous commande de lui en offrir, ce n’est pas qu’il en ait besoin, c’est uniquement à cause de vos péchés. Et le temple lui-même, appelé le temple de Jérusalem, pourquoi Dieu a-t-il dit que c’était son palais, sa demeure ? Est-ce qu’il en avait besoin ? Non, assurément. Mais il voulait appeler sans cesse votre attention sur lui, pour vous empêcher de tomber dans l’idolâtrie ; vous en avez une preuve bien sensible dans ces paroles d’Isaïe : « Quelle maison pourriez-vous me bâtir ? dit le Seigneur. Le ciel est mon trône et la terre mon marchepied. »