Nos enfants

RIEN QUE LA VÉRITÉ

L’Éternel veut la vérité au fond du cœur.

Psaume 51.8

Renoncez au mensonge et que chacun de vous (parents et enfants) parle selon la vérité à son prochain.

Éphésiens 4.25

J’imagine une jeune maman fort déçue d’entendre un affreux mensonge sortir de la bouche même de son « bout de chou », une gamine de deux ans à peine. L’ayant surprise alors qu’elle jetait sa poupée par la fenêtre, la mère de s’informer :

— Qui a jeté cette poupée ?

— Sylvie ! tombe la réponse. Ainsi est accusée la petite voisine, parfaitement innocente en cette affaire.

Savait-elle, cette maman éprise de vérité, qu’elle était dans une certaine mesure à l’origine de ce mensonge ? En demandant : « QUI a jeté … ? », elle laissait croire, par son intervention, à son enfant qu’elle ignorait le nom de la coupable alors qu’elle avait assisté à la scène. « Faire comme si » est une façon voilée de mentir. D’ailleurs, la question ainsi posée ne fournissait-elle pas à la fillette l’occasion de s’en tirer par … un mensonge que le ton de reproche et le regard sévère ne pouvaient guère amener ses aveux.

Quoiqu’il en soit, la maman aurait mieux fait de dire clairement à sa fille : « Je t’ai vu lancer la poupée par la fenêtre. Pourquoi donc as-tu fait cela ? » Elle n’aurait certainement pas reçu la réponse qui l’avait attristée.

Il est dans la nature de l’homme, jeune ou adulte de falsifier la vérité. Pour plusieurs raisons. D’abord pour échapper à l’inévitable humiliation qu’entraîne l’aveu d’une faute. Également pour conserver l’estime des autres car toute confession engendre reproches et désapprobation. Surtout pour éviter « le martinet » si le coupable estime qu’il y a droit.

Aussi, une question se pose-t-elle : N’y aurait-il pas une attitude, un climat qui favoriseraient à la fois transparence et franchise ? Certainement. L’enfant sera plus volontiers véridique s’il ne lui en coûte rien – ou moins – de dire la vérité toute crue, s’il n’a pas devant lui un juge prêt à punir ou à sermonner. Le plus déterminé à conduire les siens sur la voie de la probité peut cependant, et à cause de ses maladresses, les entraîner dans le chemin opposé, celui de la dissimulation et du mensonge.

Alors, comment agir pour amener le fils ou la fille à se montrer franc et honnête ?

1. — En le persuadant, par la parole et par les actes, qu’il a tout intérêt à dire la vérité. Dans la famille, le mensonge devrait se payer cher. Intraitables devant les enfants qui dénaturent les faits, les parents se révèleront indulgents envers celui qui ne camoufle rien et accepte de plaider coupable. Une faute avouée – spontanément surtout – sera pardonnée ou jugée moins sévèrement que la faute tenue cachée. Plus encore, le père se montrera satisfait lorsque son rejeton aura rapporté les faits avec exactitude alors qu’il lui en coûtait de dire la vérité.

Et si, en dépit de son attitude franche et honnête, le châtiment s’impose – il y a eu récidive peut-être – la peine sera néanmoins adoucie afin d’encourager le coupable à « renoncer au mensonge » (Éphésiens 4.25).

2. — En restant calme et serein lorsqu’on interroge celui qui a fauté. Ne soyez pas devant lui tel un père fouettard mais comme un père aimant, soucieux de son bien. La chaleur de l’affection a infiniment plus d’effet qu’un visage fermé, voire réprobateur. Et si vous y tenez vraiment, vous ferez les « gros yeux » … après, lorsque l’affaire sera tirée au clair. Sachez-le : qui est dans la crainte est porté à mentir. La peur conduit à la dissimulation et aux contre-vérités. C’est pourquoi, abstenez-vous de cris ou de menaces et ne prétendez pas obtenir un aveu en houspillant votre enfant : ce serait une façon déguisée de le soumettre à la question. Pas de supplications larmoyantes non plus ni de pression psychologique pour le faire fléchir plus vite. Soyez patient mais ferme. Serein. S’il se sait libre, donc aimé, il cédera plus volontiers. Une confession ne se vole pas.

3. — Surtout, prêchez d’exemple. Vos actes prouveront alors combien vous donnez du prix à la vérité. Ici, je crois me souvenir de la réaction d’un père venant de traverser la frontière sans être inquiété par les douaniers.

— Alléluia ! s’écria-t-il devant tous les siens en appuyant sur l’accélérateur, nous avons réussi à passer la pleine valise d’affaires … !

D’autres tirent gloire de leur malhonnêteté :

— Ah ! disent-ils sans pudeur, si l’on déclarait tous ses revenus, où irions-nous ? Je m’arrange pour n’en révéler qu’une partie et … le fisc n’y voit que du bleu !

Les enfants nous entendent, nous voient et … nous imitent. Comment pouvons-nous exiger d’eux franchise et honnêteté si nous mentons sans scrupules et sous leurs yeux ? Les trompeurs sont mal placés pour enseigner et obtenir la droiture du cœur réclamée par l’Eternel (Psaumes 51.8). Que les vôtres discernent donc votre constante préoccupation de « marcher dans la lumière » (1 Jean 1.5) devant Dieu et devant les hommes et ils vous emboîteront le pas.

Souhaitez-vous réellement que vos enfants vous « parlent selon la vérité » (Éphésiens 4.25) ? Alors commencez par avouer vos propres fautes lorsque cela s’impose. Alerté par votre conscience et si vous y êtes conduit, acceptez de leur demander pardon. Votre comportement les impressionnera sûrement. Que votre piété ne sente pas l’hypocrisie. N’ayez pas l’air pieux au dehors si vous ne l’êtes pas vraiment chez vous.

Prévenez vos enfants que vous ne tolèrerez le vol en aucun cas, même s’il est jugé insignifiant. Quoi qu’il en soit, vous exigerez du coupable aveu et restitution. Donc, avis aux amateurs.

Oui, corrigez votre enfant. L’humiliation s’enseigne et s’apprend. S’il a été très tôt poussé à reconnaître ses fautes sans les travestir, devenu adulte il sera plus enclin à considérer son comportement avec humilité. Vous l’aurez préparé à franchir le pas de la repentance lorsque le Saint-Esprit le visitera.

Ce chapitre plus important qu’il n’en paraît, devrait être médité avec sérieux.

LES PARENTS S’INTERROGENT

  1. Etes-vous, pour vos enfants, un exemple de probité et de droiture ? Vos conversations entre époux leur révèlent-elles votre préoccupation d’être véridiques ?
  2. Vous est-il arrivé de plaider coupable devant eux ? Savez-vous reconnaître vos propres torts ? Etes-vous réellement soucieux de les voir marcher loin du mensonge et de la tromperie ?
  3. Cherchez à savoir comment vous parvenez à obtenir de votre enfant l’aveu d’une faute ? Que pensez-vous de votre manière d’agir ? En tous cas, confiez les vôtres au Dieu de vérité afin qu’il créé en eux l’horreur de tout ce qui est fausseté ou hypocrisie.

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