Avant d’écrire ici le mot “FIN”, je souhaite citer deux faits qui me reviennent à la mémoire :
Au début de mon ministère je fus invité à m’entretenir avec un groupe de jeunes, zélés pour l’évangélisation. En entrant dans la salle, je les trouvai tous préoccupés et fort inquiets car le père d’une nombreuse famille, membre actif de l’assemblée, était à l’hôpital et son état était plus que préoccupant. Les médecins ne laissaient aux siens aucun espoir. D’un commun accord et sans que j’intervienne, ces jeunes décidèrent de consacrer la soirée, non à l’étude de la Bible, mais à la prière pour demander au Seigneur la guérison de ce cher malade.
Le lendemain matin nous nous retrouvions nombreux à l’hôpital à attendre dans le couloir que soit terminée la visite des médecins. Enfin, la porte de la chambre s’ouvrit brusquement et livra passage à trois docteurs en blouse blanche s’exclamant à haute voix et en agitant les bras : « C’est un miracle ! Un vrai miracle » ! Et en effet, quelques jours plus tard, le papa fut rendu à sa famille, tellement heureuse et reconnaissante de l’accueillir en bonne santé ! Mais quelle joie aussi pour ces jeunes que Dieu avait exaucés et bénis !
Si cet exemple nous stimule à intercéder avec ténacité et persévérance pour ceux qui souffrent, il faut admettre que les choses ne se passent pas toujours ainsi. Un homme, qui avait perdu déjà plusieurs enfants en bas âge, était désemparé, car la fillette qui lui restait se mourait, gravement atteinte du même mal. Des chrétiens l’encouragèrent à se tourner vers Dieu pour obtenir la guérison de l’enfant. L’église, de son côté, ne resta pas inactive mais se mobilisa pour prier le Seigneur et réclamer avec force supplications son intervention… mais le mal empira et l’enfant fut repris. Epreuve immense qui pouvait ébranler cet homme et l’éloigner pour toujours du Sauveur. Or, il n’en fut rien. Aujourd’hui, c’est un chrétien ardent et zélé qui déclare à qui veut l’entendre : « C’est vrai, notre petite n’a pas été sauvée, mais c’est nous qui avons été guéris. » Quelle victoire inattendue ! Si les chemins de Dieu sont souvent mystérieux, ils n’en sont pas moins sûrs et les meilleurs.
Nous devrions tirer de ces récits deux leçons importantes.
Voici la première : aussi longtemps que la volonté du Seigneur est ignorée, malades et amis attendront avec foi, persévérance et détermination la guérison, en menant le combat jusqu’à ce que Dieu se manifeste.
Et la seconde : si par la suite, il apparaît que le dessein de Dieu est d’accorder “l’autre guérison” (chapitre 8), malades et amis se soumettront en cessant de lutter et en se confiant sans murmure en Sa “grâce suffisante”. Ainsi pourrait être résumé le message que nous souhaitions faire passer à nos lecteurs.
Le contenu de cet ouvrage vous aurait-il étonné, déçu, voire même heurté ? Si c’était le cas, je n’en serais pas surpris, car la question de la guérison a été diversement traitée et les opinions et les enseignements sur le sujet sont parfois très éloignés les uns des autres. Cependant, j’ose croire à votre indulgence, espérant que la lecture de notre étude vous aura fait réfléchir ici et là ou apporté quelque lumière sur un point particulier. Il y a toujours à recevoir d’un chrétien qui voit autrement les choses.
De la compassion !
En développant ce sujet délicat, en pensant aux malades et en les fréquentant, vous et moi avons certainement reçu plus de compassion pour eux. En tout cas, l’amour recommande l’indulgence à l’égard de ceux qui souffrent ; ne les jugeons pas et restons conscients que nous sommes, nous aussi, des pécheurs mais qui jouissons d’une meilleure santé, présentement du moins. N’en faisons pas état devant eux. D’ailleurs, plus nous donnerons du temps aux malades, et plus nous serons aptes à les comprendre et à partager leur épreuve. Auprès d’eux, nous apprendrons à souffrir avec ceux qui souffrent et à pleurer avec ceux qui pleurent et notre joie sera grande de les rendre heureux.
Des actes !
Quand elle est réelle, la compassion ne laisse personne inactif. Elle entraîne des actes. Elle stimule le croyant et l’incite à visiter les malades, à prier fidèlement pour chacun d’eux, à réclamer avec foi leur guérison, à chercher à leur procurer par sa présence un peu de joie et à favoriser leurs progrès spirituels. Hélas, il nous est si facile d’oublier le malheureux et d’abandonner le combat alors qu’il compte sur nous. Ne le décevons pas.
De la reconnaissance !
Dans la mesure où nous assisterons et côtoierons les malades nous éprouverons un plus grand besoin de témoigner de la gratitude à notre Seigneur pour la bonne ou la meilleure santé qu’il nous accorde. Nous n’en ferons pas étalage devant celui qui souffre, ce serait lui faire mal et l’irriter, mais c’est vers Dieu que monteront nos actions de grâces, quotidiennement sans doute. Plus je serai en contact avec les malades et plus je découvrirai le privilège immense d’être bien-portant.
De la louange dans l’Église !
Il faut savoir se réjouir dans l’assemblée lorsqu’une guérison est manifestement accordée en réponse à la prière de la foi. Il serait dommage de la passer sous silence et de se priver ainsi du bonheur de louer ensemble l’auteur d’une délivrance qui concerne la communauté tout entière ; même les membres les moins engagés trouveront là l’occasion de sortir de leur apathie en joignant leur voix à celle des autres. On sait si peu discerner les interventions du Dieu puissant, on est si avare de louange dans la famille chrétienne ! Trop de miracles passent inaperçus, et c’est dommage.
Du discernement !
Enfin, lors de nos visites, n’oublions pas que la vraie guérison est celle de l’âme. Mais attention ! Dans notre zèle missionnaire, n’accablons pas les patients non chrétiens de sermons tout faits ; parlons-leur plutôt de Jésus, avec passion et enthousiasme, en les invitant à se tourner vers ce Sauveur qui les a aimés jusqu’à donner sa vie.
Que Dieu nous garde et fasse de chacun de nous de bons ouvriers auprès de ceux qui souffrent. Prions pour que “notre” église leur donne plus de place et compte davantage sur le Seigneur pour obtenir soulagement et guérison en leur faveur.
Mais quand vous aurez souffert un peu de temps, Dieu, l’auteur de toute grâce qui vous a appelés à connaître sa gloire éternelle révélée en Jésus-Christ, vous rétablira lui-même ; Il vous affermira, vous fortifiera et vous rendra inébranlables. À Lui soit la puissance pour toujours. Amen ! (1 Pierre 5.10).
FIN