« Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. »
La tente avait été dressée dans une petite cité de la Lozère pour y prêcher l’Évangile durant une semaine. Une demi-douzaine de jeunes, étudiants pour la plupart, prêtaient leur concours à cet effort, apportant une note joyeuse à ces journées de « combat ». Dès le matin, après un temps prolongé consacré à la prière, ces garçons s’égaillaient dans la ville pour distribuer des invitations et s’entretenir avec les gens rencontrés dans la rue ou sur les places. Le soir, cette équipe introduisait avec bonheur la réunion par un tour de chant qui « décrispait » l’atmosphère. Or, lors de la dernière rencontre, le responsable de l’équipe monta sur l’estrade muni de sa guitare, pieds nus et assez négligé dans sa tenue. Il s’installa avec désinvolture sur sa chaise et déclara : « Je vais vous chanter Jésus mon copain. »
J’appréciais tellement le concours de ces jeunes que je ne songeai pas un instant à leur reprocher quoi que ce soit. Ce n’est que plus tard, évoquant cette dernière soirée, que je me ravisai en me disant :
— Ce n’est pas vrai ! Jésus n’est pas le copain. Il est le Fils de Dieu devant qui Jean-Baptiste lui-même se sentait indigne de délier la courroie de ses chaussures, bien qu’il fût son parent. De leur côté, les disciples ne se permettaient aucune familiarité avec lui puisqu’ils l’appelaient respectueusement : « Maître et Seigneur ». Quant au plus intime de ses amis, l’apôtre Jean, il s’écroula comme mort lorsqu’il eût la vision – mais seulement la vision – du Fils de Dieu glorifié (Apocalypse 1.17). Et pourtant, n’était-il pas « sous le sang de Christ » ? C’est dire si Celui que nous invoquons est digne d’être honoré. Le « prétendu copain » est en réalité le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs devant qui tout genou fléchira un jour. C’est pourquoi, il ne nous appartient pas de le rapetisser en l’amenant à notre niveau sous prétexte qu’il s’y est mis jadis volontairement pour nous approcher et nous sauver. Lisez l’Évangile et vous constaterez que tous ceux qui croyaient à sa divinité étaient en sa présence saisis d’une crainte respectueuse.
Ah ! Comme nous aurions besoin de re-découvrir la grandeur et la majesté de notre Seigneur, sa sainteté parfaite et sa puissance redoutable afin de prendre humblement notre place à ses pieds, tel un sujet du grand Roi. C’est l’Ecclésiaste – un roi humain – qui nous rappelle à l’ordre encore une fois : « Prends garde à ton pied quand tu vas à la maison de Dieu, et approche-toi pour écouter plutôt que pour offrir le sacrifice des insensés ; car ils ne reconnaissent pas qu’ils font mal. Ne te presse pas d’ouvrir la bouche… pour exprimer une parole devant Dieu ; car Dieu est au ciel et… toi sur la terre… » (Ecclésiaste 4.17-5.1).
Serions-nous de ces insensés qui parlent à Dieu ou chantent ses louanges sans prendre le temps de réfléchir aux paroles énoncées et sans penser à qui elles sont adressées ? Que de chrétiens inconscients qui traitent le Dieu du ciel comme on n’oserait le faire de son facteur ou de son voisin ! En tous cas, ce n’est pas en négligé ou en fanfaron qu’on se présente devant un grand de ce monde. Pensez-y et s’il le faut, révisez votre façon de l’aborder et de lui parler. Toujours avec crainte et respect.
Avez-vous noté combien de fois la souveraineté du Seigneur est proclamée dans l’Écriture et combien de fois revient, dans les Psaumes, l’expression : « L’Éternel règne » (Ou une expression analogue : Psaumes 9.8 ; 22.29 ; 29.10 ; 45.7 ; 47.9 ; 59.14, etc.) ?
Lisez la Bible et vous apprendrez que.
a) Notre Créateur est grand, infiniment grand. Toute la nature est assujettie d’une façon absolue à la volonté et à la parole de Dieu : « L’Éternel… est grand par sa force… L’Éternel marche dans la tempête, dans le tourbillon. Les nuées sont la poussière de ses pieds. Il menace la mer et la dessèche ; il fait tarir tous les fleuves… Les montagnes s’ébranlent devant lui et les collines se fondent ; la terre, le monde et tous ses habitants se soulèvent devant sa face. Qui résistera devant sa fureur ? Qui tiendra contre son ardente colère ? (Nahum 1.3-6) – Que tous les habitants du monde tremblent devant lui » (Psaumes 33.8).
b) C’est le Seigneur de gloire.
Le roi David, qui était loin de traiter le Seigneur en copain, le présentait comme « le Roi de gloire » :
— Portes, élevez vos linteaux ; élevez-vous, portails éternels ! Que le Roi de gloire fasse son entrée ! Qui est ce Roi de gloire ? L’Éternel le fort et le héros, l’Éternel le héros de la guerre. Portes, élevez vos linteaux, élevez les portails éternels. Que le Roi de gloire fasse son entrée ! (Psaumes 24.7-9).
L’apôtre lui aussi l’appelle « le Seigneur de gloire » :
— « Aucun des princes de ce siècle n’a connu la sagesse de Dieu, car s’ils l’avaient connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire » (1 Corinthiens 2.8).
c) Il est qualifié de grand Dieu.
— « …en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, le Christ Jésus » (Tite 2.13).
d) Le Christ est au-dessus de toute domination, le Tout-Puissant.
— « Il a mis en action la surabondance de sa puissance en le ressuscitant d’entre les morts et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes au-dessus de toute principauté, autorité, puissance, souveraineté, au-dessus de tout nom qui peut se nommer, non seulement dans le siècle présent mais encore dans le siècle à venir » (Éphésiens 1.20-23).
— « La souveraineté reposera sur son épaule : on l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix… » (Esaïe 9.5).
Faut-il ajouter d’autres citations ? Toute la Bible proclame la grandeur de Dieu : Père, Fils et Saint-Esprit. Comment pourrais-je me rebeller et manquer de respect envers Celui qui est adoré et servi par les anges eux-mêmes (Hébreux 1.6-7) et qui possède toute autorité sur les démons, la mort et la maladie (Matthieu 8.16 ; Jean 5.25 ; Luc 4.39) ?
Ne nous lassons pas de relire les Évangiles pour découvrir et imiter notre Modèle, lui qui se montrait parfaitement soumis à son Père. « Ma nourriture, disait-il, est de faire la volonté de mon Père. » « Non pas ce que je veux, lui disait-il à Gethsémané, mais ce que tu veux » (Jean 4.34 ; Matthieu 26.39 ; Luc 22.42).
Nous savons qu’à la fin des temps, Jésus remettra le Royaume à son Père, lui prouvant une fois de plus sa parfaite soumission : « Lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à Celui qui lui a soumis toutes choses afin que Dieu soit tout et en tous » (1 Corinthiens 15.27-28).
Méditons sur la grandeur du Dieu souverain et certainement notre façon de l’approcher et de l’aborder s’en ressentira. Nous devons en particulier nous pénétrer de l’idée qu’il ne nous doit rien et s’il nous comble de ses bontés c’est uniquement par grâce et à cause de son immense amour. Nous soumettre à sa sainte volonté devrait être notre désir constant.
Oui, Dieu est au ciel. Que son règne vienne. Que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Qu’elle soit acceptée et vécue dans notre vie. A lui le Règne, la Puissance et la Gloire aux siècles des siècles ! Amen.
A Dieu seul notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soit gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps et maintenant, et dans tous les siècles ! Amen !(Jude 25)
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