« Tu sauras que Je suis l’Éternel et que ceux qui s’attendent à moi ne seront point, confus. »
« Heureux tous ceux qui s’attendent à lui. » Esa 30.18.
Quelles promesses ! avec quelle sollicitude Dieu vent nous apprendre à nous attendre à lui ; il nous assure que nous ne le ferons jamais en vain. « Ceux qui s’attendent à moi ne seront point confus. » N’est-il pas étrange qu’après avoir éprouvé si souvent la vérité de cette promesse, nous soyons si lents à apprendre que cette attente confiante doit et peut devenir le souffle, de notre vie, qu’elle doit établir en nous la paix qui vient de la présence de Dieu et de son amour, nous amener à lui, afin qu’il poursuive et perfectionne son œuvre en nous ?
Encore une fois écoutons et méditons cette parole de Dieu jusqu’à ce que notre cœur puisse s’écrier avec conviction : « Heureux tous ceux qui s’attendent à lui. » Dans le sixième chapitre de ce livre, nous avons étudié ce texte : « Certainement aucun de ceux qui s’attendent à lui ne sera confus. » {Ps 25.3} Malgré cette promesse de Dieu, on est porté à craindre qu’il n’en soit pas ainsi. Écoutons la confirmation que trouve ici cette promesse. Qu’elle bannisse toute crainte et nous amène à nous écrier : Oui, Seigneur, nous croyons ce que tu nous dis là : « Ceux qui s’attendent à toi ne seront point confus. » « Heureux tous ceux qui s’attendent à lui. »
Par le contexte de chacun de ces deux passages, nous savons que dans ce temps-là le peuple de Dieu était en détresse et qu’à vues humaines il n’y avait pour lui aucun espoir de délivrance. C’est alors que Dieu intervient par sa promesse, s’engageant à délivrer sort peuple par sa toute-puissance. Et c’est comme leur libérateur qu’il les invite à s’attendre à lui, leur assurant qu’ils ne seront point déçus. Nous aussi nous vivons dans un temps extrêmement triste quant à l’état de l’Église souvent envahie par le formalisme. À côté des grâces dont nous devons louer Dieu, que de choses affligeantes ! Sans les promesses de Dieu, nous serions tentés de désespérer, mais par ses promesses le Dieu vivant s’est engagé à nous secourir. Il nous appelle à nous attendre à lui. Il nous assure que nous ne serons point déçus. Oh ! puisse notre cœur apprendre à compter sur lui, sur lui seul jusqu’à ce qu’il nous révèle lui-même, tout ce que valent ses promesses. Que Dieu augmente le nombre de ceux qui peuvent dire « Notre âme s’est attendue à l’Éternel ; il est notre aide et notre bouclier. » {Ps 33.20}
Pour pouvoir nous attendre à Dieu en faveur de son Église, il faut que nous commencions par nous attendre à lui dans ce qui concerne notre vie individuelle. Notre esprit peut se nourrir de merveilleuses visions quant aux promesses de Dieu et nos lèvres peuvent en parler avec enthousiasme, mais, ce n’est pas là ce qui nous donnera la véritable mesure de notre foi et de notre puissance, Non ! C’est notre expérience personnelle de la présence de Dieu en nous, de sa force pour vaincre nos ennemis au dedans de nous, de sa sainteté, de sa direction et de sa puissance en nous, voilà ce qui nous donnera la mesure des grâces que nous pouvons attendre de lui pour les communiquer à nos semblables. Ce n’est qu’après avoir éprouvé pour nous-mêmes toute la bénédiction que procure la confiance en Dieu, que nous pourrons attendre avec bon espoir de riches bénédictions pour l’Église autour de nous. Et toujours notre attente reposera sur ces mots. Il a dit : « Ceux qui s’attendent à moi ne seront point confus. » Nous fondant sur ce qu’il a fait pour nous-mêmes, nous pourrons nous confier en lui pour le voir faire de grandes choses autour de nous : « Heureux tous ceux qui s’attendent à lui ! » Oui, heureux déjà dans l’attente. Les grâces promises pour nous ou pour d’autres pourront tarder, mais nous sommes tout de suite en possession de l’indicible bonheur de connaître et d’aimer celui qui a fait les promesses et qui est la source vivante d’où vont jaillir les grâces promises. Soyons pénétré de la pensée que le plus grand privilège de la créature est de s’attendre à Dieu, que c’est là le plus grand bonheur de son enfant racheté par Christ.
Le soleil qui brille sur une prairie répand sur chaque brin d’herbe sa lumière et sa chaleur, le comblant de son éclat et de son influence bienfaisante à mesure qu’il sort de la froide terre ; de même le Dieu d’éternité comble de son amour chacun de ses enfants, « faisant briller la lumière dans nos cœurs, afin que nous éclairions les hommes par la connaissance de la gloire de Dieu, en la présence de Christ » {2Co 4.6} Lisez et relisez ces mots jusqu’à ce que votre cœur apprenne et sache ce que Dieu veut faire en vous. Qui pourrait mesurer la différence de grandeur qui existe entre le soleil et un brin d’herbe, et pourtant cette petite herbe reçoit du soleil tout ce qui lui est salutaire, tout ce qu’elle peut en recevoir. Croyez que lorsque vous vous attendez à Dieu, sa souveraine grandeur vient à vous dans votre infime bassesse et qu’entre lui et vous il y a rencontre et merveilleux accord. Avec humilité, avec un entier abandon à sa volonté, prosternez-vous devant sa gloire divine en sentant votre misère, votre absolue incapacité, et attendez en silence. C’est quand on compte sur Dieu que Dieu s’approche. Il se révélera lui-même à vous comme le Dieu qui veut accomplir avec puissance chacune de ses promesses. Que votre cœur ne se lasse pas de se saisir tout de nouveau de cette parole : « Heureux tous ceux qui s’attendent à lui. »
« Mon âme, attends-toi à Dieu ! »