Mon Dieu, je soupire après la paix, la paix de l’âme, la paix dans ton sein, loin de toutes les misères matérielles et morales qui troublent ce bas monde. Je suis fatigué de tant d’agitations autour de moi et en moi ; tout me paraît petit après m’être apparu grand ; le monde entier me fait pitié ; je me fais pitié à moi-même, et je soupire après ma délivrance de ces luttes, de ces passions, encore plus qu’après mon affranchissement de mes fatigues et de mes douleurs. Seigneur, en attendant la paix dans le ciel, donne-moi la paix sur la terre ; la paix avec les hommes, en vivant en charité ; la paix dans ma conscience, en évitant le mal ; la paix et la joie dans mon âme, par la lecture de ta Parole, la méditation de tes miséricordes, et la prière, sous l’influence de ton Esprit. Que désormais les petites tempêtes des passions humaines passent sur ma tête, sans m’atteindre, en attendant qu’elles soient bien loin sous mes pieds. Que j’accepte, sans murmures et sans efforts, les événements que tu diriges ; que j’envisage, sans plus m’en étonner, la méchanceté et l’injustice des hommes à mon égard ; apprends-moi à aimer ceux mêmes qui ne m’aiment pas, et à prier pour ceux qui me haïssent. Je veux agir encore, Seigneur, puisque tu me laisses encore sur la terre, mais que j’agisse dans le calme avec sérénité. Oh ! si je pouvais entrer dans cette voie nouvelle, si je pouvais m’y maintenir au milieu du tumulte du monde, comme j’y suis à cette heure dans le silence de la retraite, quelle félicité ! Ce serait le ciel sur la terre ! Mon Dieu, donne, moi donc ta paix, cette paix que rien ne trouble, cette paix que le monde ne peut donner ; cette paix qui procède de ton pardon complet et de l’assurance de ton amour.