« Je crois ! Viens au secours de mon incrédulité. » (Mr 9.24)
Pour des milliers d’âmes ces mots ont été secours et force dans la recherche du salut et de telle autre grâce de Dieu. Remarquons que c’est à l’occasion d’un enfant malade qu’ils furent prononcés, qu’ils étaient le cri de la foi, recourant à Jésus pour obtenir la guérison. Ils nous font voir que dans une même âme peuvent se trouver en lutte la foi et l’incrédulité et que ce n’est pas sans avoir à combattre que l’on en vient à croire en Jésus, en sa toute-puissance pour guérir les malades. Chacun pourra trouver là l’encouragement nécessaire pour réaliser la puissance du Seigneur.
Je m’adresse ici à ceux qui ne doutent pas de la volonté de Jésus de guérir les malades sans l’emploi des remèdes terrestres, mais qui manquent de hardiesse pour saisir eux-mêmes la guérison. Ils croient à la puissance divine de Jésus, ils croient d’une manière générale à sa bonne volonté de guérir, ils ont acquis, soit par les Écritures, soit par l’exemple de diverses guérisons opérées de nos jours, la conviction intellectuelle que le Seigneur pourrait les secourir, eux aussi; mais ils reculent aussitôt qu’il s’agit de saisir la guérison et de dire avec foi : Le Seigneur m’a exaucé, je sais que je suis guéri. C’est pour eux que l’étude de ce récit sera d’un grand secours.
Remarquez d’abord que sans la foi, nul ne peut être guéri. Lorsque le père de l’enfant malade dit à Jésus : « Si tu peux quelque chose, viens à notre secours, aie compassion de nous, » que lui répond Jésus : « Si tu peux croire. » Jésus avait la puissance de le guérir et il était prêt à le faire, toutefois c’est sur cet homme qu’il rejette la responsabilité : « Si tu peux... tout est possible à celui qui croit. »
Pour obtenir de Jésus votre guérison, il ne suffit pas de prier. La prière sans la foi est aussi sans efficace. C’est « la prière de la foi » qui relèvera le malade. Si vous avez déjà demandé au Seigneur votre guérison, ou si d’autres l’ont demandée pour vous, il faut, avant de sentir aucun changement, que vous puissiez dire avec foi : Sur l’autorité de la Parole de Dieu, j’ai l’assurance d’être exaucé et de recevoir la guérison. Avoir la foi, c’est dans votre cas abandonner votre corps entre les mains du Seigneur et le lui remettre entièrement. La foi reçoit la guérison comme une grâce spirituelle qui vient du Seigneur lors même que le corps n’en éprouverait encore aucun changement ; elle en rend témoignage et glorifie Dieu. « Mon âme, bénis l’Éternel ! C’est lui qui guérit toutes tes maladies. » (Ps 103.3) Pour guérir, c’est cette foi-là que Jésus demande.
Comment obtenir ce degré de foi ? Exposez à Dieu l’incrédulité qui se trouve encore en vous et comptez sur lui pour en être délivré. La foi n’est pas une monnaie qui doive acheter du Seigneur votre guérison. C’est lui-même qui veut éveiller et développer en vous la foi nécessaire. « Viens au secours de mon incrédulité, » s’écrie le père de l’enfant. Son désir ardent était de ne pas manquer de foi. Vous aussi, avouez au Seigneur toute la peine que vous avez encore à le croire sur parole, dites-lui que vous ne voulez plus de cette incrédulité, que vous vous remettez à lui, ne voulant écouter que sa parole. Ne perdez pas de temps à déplorer votre incrédulité, mais regardez à Jésus.
« La lumière de sa face » vous fera trouver la faculté de croire en lui. (Ps 44.4) Il vous appelle à vous confier en lui ; écoutez-le, et par sa grâce la foi triomphera en vous. Dites-lui : Seigneur, je sens encore de l’incrédulité en moi, j’ai de la peine à réaliser que je suis assuré de ma guérison parce que le possède celui qui l’opère ! Et pourtant je veux vaincre cette incrédulité. Toi, Seigneur, tu me donneras la victoire. Je veux croire ! Oui, Seigneur, je crois, car « tu viens au secours de mon incrédulité. » C’est quand nous sommes en communion intime avec Jésus, et que notre cœur répond à son cœur, que l’incrédulité est domptée, vaincue.
Il importe aussi de témoigner de la foi qu’on a. Soyez résolu à croire ce que le Seigneur vous dit, à croire surtout ce qu’il est. Appuyez-vous avec force sur ces promesses : « La prière de la foi sauvera le malade. » (Jas 5.15) « Je suis l’Éternel qui te guérit. » (Ex 15.26) Regardez à Jésus qui « a porté nos langueurs » (Esa 53.4) et qui a guéri tous ceux qui allaient à lui ; comptez sur le Saint-Esprit pour manifester dans votre cœur la présence de Jésus qui est actuellement dans le ciel, et pour faire passer dans votre corps aussi la puissance de sa grâce. Louez le Seigneur, sans attendre de vous sentir mieux ou d’avoir plus de foi. Louez-le, disant avec David : « Éternel, mon Dieu, J’ai crié à toi et tu m’as guéri. » (Ps 30.2) La guérison divine est une grâce spirituelle qu’il faut saisir spirituellement et par la foi avant d’en éprouver l’effet dans le corps. Saisissez-la donc et rendez grâce à Dieu. Quand le Seigneur Jésus eut commandé au démon de sortir de l’enfant, il l’agita avec violence, si bien qu’on crut qu’il était mort. Si donc votre maladie ne cédait pas tout de suite, si votre incrédulité et Satan cherchaient à reprendre le dessus, ne les écoutez pas, mais attachez-vous à Jésus le Guérisseur, et certainement il vous guérira.