Vie - Flavius Josèphe

CHAPITRE XXIV

Le roi Agrippa envoya à Equis Modius dans ce même temps avec grand nombre de troupes pour prendre le château de Magdala ; mais il n'osa l'assiéger et se contenta d'incommoder Gamala en mettant des gens de guerre sur ses avenues. Cependant Ebutius, autrefois gouverneur du Grand-Champ, apprit que j'étais à Simoniade sur la frontière de Galilée à soixante stades de lui. Il marcha toute la nuit pour venir m'attaquer avec cent chevaux, deux cents hommes de pied et le secours que lui donnèrent ceux de Gaba. J'envoyai contre lui une partie de mes gens ; et comme il se confiait en sa cavalerie, il fit tout ce qu'il put pour les attirer dans la campagne. Mais parce que je n'avais que de l'infanterie, je ne voulus pas lui donner cet avantage. Ainsi, après avoir vaillamment soutenu l'effort des miens, lorsqu'il vit que l'assiette du lieu ne lui était pas favorable, il s'en retourna à Gaba avec perte de trois des siens seulement. Je le poursuivis avec deux mille hommes jusqu'à un village de la frontière de Ptolémaïde nommé Bézara, distant de vingt stades de Gaba. Je fis poser des gardes sur les avenues pour empêcher les courses des ennemis, et fis charger sur quantité de chameaux que j'avais fait venir pour ce sujet le blé que la reine Bérénice avait fait assembler dans ce lieu des villages d'alentour et le fis conduire en Galilée. J'envoyai ensuite défier Ébucius d'en venir à un combat ; ce qu'il n'osa accepter, tant notre hardiesse l'avait étonné. Je marchai de là, sans perdre de temps, contre Néapolitain qui, avec la cavalerie qu'il tenait en garnison à Scythopolis, pillait les environs de Tibériade. Je l'empêchai de continuer ses courses et m'appliquai tout entier aux affaires de la Galilée.

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