Are you sure you read Spurgeon ?

M’aimes-tu ?

Simon, fils de Jona, m’aimes-tu ?

(Jean 21.15, 17)

Mes Frères,

Oh ! combien Christ, après sa résurrection, ressemblait à Christ avant sa crucifixion ! Quoiqu’il eût été couché dans le sépulcre, qu’il fût descendu dans les régions de la mort, et qu’il eût de nouveau foulé la terre des vivants, toutefois quelle merveilleuse identité dans ses manières, quelle immutabilité dans ses dispositions ! Sa passion, sa mort et sa résurrection ne purent jamais changer son caractère comme homme, non plus qu’affecter ses attributs comme Dieu. Jésus est éternellement le même. Et quand il reparut au milieu de ses disciples, il n’avait rien perdu de ses manières aimables, de son intérêt pour leur bien-être. — Il leur parla avec la même tendresse qu’autrefois, et les appela ses enfants et ses amis. Et quant à leur condition temporelle, il s’y montra attentif quand il leur dit : « Enfants, n’avez-vous rien à manger ? » Et il était sûrement aussi soigneux de leur état spirituel ; car, après avoir pourvu aux besoins de leur corps au moyen d’une pêche abondante (qu’il avait peut-être créée au moment même), il s’enquit de l’état de la prospérité de leurs âmes, en commençant par celui qu’on devait supposer avoir été dans la situation la plus désespérée, celui qui avait renié trois fois son maître, et qui avait pleuré amèrement, par Simon Pierre. « Simon, fils de Jona, dit Jésus, m’aimes-tu ? »

Sans préambule — (car nous avons peu de temps ce matin, et plaise à Dieu que nous en fassions un bon usage !) — nous mentionnerons trois choses : d’abord une question solennelle : « M’aimes-tu ? » secondement une réponse prudente : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime » ; et en troisième lieu une démonstration requise du fait : « Et il lui dit : Pais mes agneaux, » et plus tard : « Pais mes brebis. »

I

Ainsi donc c’était d’abord une question solennelle, que notre Sauveur adressa à Pierre, non pour sa propre information ; car, comme Pierre le dit : « Tu sais que je t’aime, » mais pour que Pierre s’examinât lui-même. Il est bon que le chrétien sonde sa blessure, principalement après un grand péché ; il est juste qu’il s’examine, car le péché est une cause grave de suspicion, quant à son état spirituel, et cet état serait bien fâcheux s’il ne le portait à s’examiner sur-le-champ lui-même. L’examen de soi-même doit suivre spécialement le péché, quoiqu’il doive être dans les habitudes journalières du chrétien et d’une pratique constante. Notre Seigneur, dis-je, adressa cette question à Pierre, afin qu’il pût se demander à lui-même, comme nous supposons qu’il nous est aussi demandé ce matin de la mettre dans nos cœurs. Que chacun donc se demande, au nom de son Sauveur et dans son propre intérêt : « Aimes-tu le Sauveur ; aimes-tu le Rédempteur béni ? »

Faites attention à la nature de cette question. Cette question concernait l’amour de Pierre. Jésus ne lui dit pas : « Simon, fils de Jona, me crains-tu ? ou bien m’admires-tu ? m’adores-tu ? — Cette question ne regardait pas non plus sa foi ; il ne lui dit pas : « Simon, fils de Jona, crois-tu en moi ? » Mais il lui demanda : M’aimes-tu ? J’insiste sur ce point parce que l’amour est la meilleure preuve de la piété. L’amour est la plus éclatante de toutes les grâces, et c’est pour cela qu’elle est la meilleure des preuves. Je ne crois pas l’amour supérieur à la foi. Je crois que celle-ci est le fondement de notre salut, qu’elle est la mère de la grâce, et que l’amour en procède. Je crois que la foi est la racine de la grâce et que l’amour en est le rejeton. Mais quant à son éclat, la foi n’égale pas l’amour. La foi, si nous la possédons, est un signe certain que nous sommes enfants de Dieu, et il en est de même de toutes les autres grâces, mais il en est plusieurs qui ne sont pas si visibles aux yeux des autres. L’amour est la plus brillante de toutes. Si j’ai dans le cœur une véritable crainte de Dieu, je suis alors enfant de Dieu ; mais la crainte étant une grâce plus voilée, qui n’a pas cette auréole de gloire qui appartient à l’amour, ce dernier devient une des meilleures preuves et un des signes les plus faciles à discerner de la vie spirituelle. Si l’on manque d’amour, les autres grâces font aussi défaut dans la même proportion. Si vous avez peu d’amour, je crois que c’est un signe de la faiblesse de votre foi, car celui qui croit beaucoup aime beaucoup. Si l’amour est faible, la foi le sera aussi, ainsi que l’assurance en Dieu. Et quelques grâces qu’on possède, quoique la foi soit à la racine de toutes, — cependant elles sont si fortement attachées à l’amour, que si l’amour est faible toutes les autres grâces s’en ressentiront. C’est pour cela que notre Seigneur adresse à Pierre cette question : « M’aimes-tu ? »

Observez en outre que notre Seigneur n’adressa aucune question à Pierre sur ses œuvres. Il ne lui dit pas : « Pierre, combien de temps as-tu pleuré ? Combien de temps as-tu fait pénitence pour ton grand péché ? Combien de fois as-tu sollicité à genoux ma miséricorde pour le mépris dont tu m’avais couvert, et pour cette terrible malédiction et cette imprécation que tu as prononcée sur toi, lorsque tu renias ton Seigneur, que tu avais déclaré vouloir suivre en prison et même à la mort ? » Non, ce n’était pas en vue de ses actes mais de l’état de son cœur, que Jésus lui dit : M’aimes-tu ? pour nous enseigner ceci : que, quoique les œuvres doivent suivre un sincère amour, cependant l’amour surpasse les œuvres, et que les œuvres sans l’amour sont des preuves sans valeur. Il peut y avoir des larmes, mais des larmes que Dieu n’acceptera pas, s’il n’y a pas d’amour pour lui ; nous pouvons faire quelques œuvres, mais ces œuvres ne seront pas acceptées, si elles ne sont pas accomplies par amour pour sa personne. Nous pouvons pratiquer un grand nombre de cérémonies et d’observances religieuses ; mais si l’amour n’est pas à la base de toutes, ces choses sont vaines et inutiles. Ainsi la question « M’aimes-tu ? » est-elle une question vitale, infiniment plus que toutes celles qui concernent simplement notre conduite extérieure. C’est une question, qui arrive au cœur lui-même, et qui amène tout notre cœur à une seule question ; car si l’amour est mauvais, tout le reste est mauvais. « Simon, fils de Jona, m’aimes-tu ? »

Ah ! bien chers frères, nous avons bien des motifs pour nous adresser cette question : si notre Sauveur n’était qu’un homme semblable à nous, il aurait souvent pu croire que nous ne l’aimions pas du tout. Permettez que je vous remette en mémoire diverses choses qui nous autorisent à vous poser cette question : « M’aimes-tu ? » Je ne parlerai que de la semaine qui vient de finir. Viens donc avec moi, mon frère en Christ, et jette un regard sur ta propre conduite. Quand tu as prononcé une parole de colère, avec un regard hautain, le Seigneur n’aurait-il pas pu te dire : « M’aimes-tu ? » — Quand tu as fait telle ou telle chose, que tu savais très bien dans ta conscience n’être pas d’accord avec son commandement, n’aurait-il pas pu te dire : « M’aimes-tu ? » Ne te souvient-il pas de cette parole de murmure, quand quelqu’une de tes affaires, cette semaine, allait mal ? n’as-tu pas à cette occasion médit de Dieu et de sa providence ? Oh ! alors ce Sauveur plein d’amour, jetant sur toi un regard plein de pitié et de tristesse, n’aurait-il pas pu te dire : « Pourquoi parles-tu ainsi ? M’aimes-tu ? » Je n’ai pas besoin de m’arrêter ici à détailler les divers péchés dont vous vous êtes rendus coupable. Vous avez assez péché, j’en suis certain, pour que vous vous accusiez, si même, vous ne vous appuyez sur ceci, que le sceau auquel se reconnaissent ses disciples, c’est à son amour pour vous et non à votre amour pour lui. Oh ! ne vous êtes-vous pas dit à vous-même : « Si je l’avais aimé davantage, je n’aurais pas autant péché, et puis-je l’aimer, quand j’ai si souvent violé ses commandements ? Ai-je réfléchi son image dans le monde, comme j’aurais dû le Jaire ? N’ai-je pas dissipé bien des heures dans cette semaine, que j’aurais pu employer à lui gagner des âmes ? N’ai-je pas perdu bien des moments précieux, en conversations frivoles et légères, que j’aurais pu consacrer à de ferventes prières ? Oh ! combien de paroles prononcées qui, si elles n’ont pas été licencieuses (ce que j’espère), n’ont pas été telles qu’elles auraient dû être, pour devenir une bénédiction pour ceux qui les écoutaient ! Oh ! combien de folies elles ont encouragées ! — sur combien de péchés elles ont fermé les yeux ! combien de crimes elles ont couverts ! Comme j’ai fait saigner le cœur de mon Sauveur ! Combien j’ai fait tort à sa cause, et déshonoré à quelques égards la profession cordiale de mon amour pour lui ! » Adressez-vous ces, questions, bien-aimés frères ; demandez-vous : « Est-ce là ta tendresse pour ton Ami ? »

Toutefois je veux espérer que cette semaine est une de celles dans lesquelles tu as peu péché manifestement, quant au monde, et même, dans ton propre jugement, en te livrant à des actes criminels. Mais permets-moi de te poser une autre question : Ta propre mondanité ne rend-elle pas ton jugement suspect ? Quelles ont été tes préoccupations depuis le lundi matin jusqu’au samedi soir ? A peine as-tu eu le temps de penser à lui. Dans quelle cachette as-tu relégué Jésus, pour faire place à tes balles de marchandises ? où l’as-tu logé pour t’occuper de ton grand-livre et de ton journal ? Combien peu de minutes lui as-tu réservées ? Tu as été occupé de ton magasin, de ta bourse, de ta ferme, et tu t’es réservé peu de temps pour être en communion avec lui. Réfléchis à ce que je te dis. Repasse en ta mémoire chaque jour de cette semaine. Peux-tu dire que ton âme se soit envolée vers lui, sur les ailes d’un désir passionné ? As-tu langui dans cette semaine après ton Sauveur, comme le cerf brame après les eaux courantes ? — Peut-être a-t-il passé tout un jour près de toi, sans que tu lui aies donné une seule de tes pensées, et alors tu as pu te dire avec un sentiment de reproche : « Comment ai-je pu oublier ainsi Christ aujourd’hui ? Je n’ai pas contemplé sa personne, ni marché avec lui. Je n’ai pas imité Enoch. Je savais qu’il serait volontiers venu avec moi dans mon magasin. Je savais que ce Christ béni se serait assis avec moi à mon comptoir, qu’il m’aurait volontiers et joyeusement suivi à la bourse ou au marché ; mais je l’ai laissé à la maison et l’ai oublié tant que le jour a duré ! Sûrement, bien-aimé, en te rappelant ta mondanité, tu dois te dire : « Oh ! Seigneur, tu as raison de me demander : M’aimes-tu ? »

Considère encore, je t’en conjure, combien tu as été froid cette semaine quand tu t’es approché du trône de la grâce. Tu t’en es sans doute approché, car tu ne saurais vivre sans cela. — Ton cœur s’est élevé en prière, car tu es chrétien, et la prière t’est aussi nécessaire que le souffle que tu respires ; — mais, hélas ! de quel souffle d’asthmatique tu as vécu cette semaine ! que tes soupirs ont été faibles ! Te souvient-il comme tes prières étaient précipitées le lundi matin, comme elles étaient distraites le mardi soir ? Te souvient-il combien ton cœur était languissant quand tu étais agenouillé pour prier dans quelque autre occasion ? Tu as eu peu d’occasions de luttes, peu d’accidents, peu de chagrins cette semaine. Tu as eu peu de prières ardentes et efficaces ; tu as à peine touché les cornes de l’autel, tu t’es tenu à distance, tu as vu la fumée qui s’élevait de l’autel, mais tu n’en as pas saisi les cornes. Interroge-toi donc et te demande si tes prières ne te sont point suspectes. Pour moi, je dis ouvertement que les miennes m’ont souvent paru telles, et je ne connais rien qui me cause un si grave malaise que mes prières. Quand j’essaie de prier, — oh ! malice infernale de Satan ! il infiltre souvent dans mon esprit cinquante mille pensées qui m’empêchent, de prier, et quand je veux et dois prier, oh ! quelle absence de désir fervent et brûlant ! — Et quand je voudrais m’approcher de Dieu, quand le repentir devrait m’arracher des larmes, quand je voudrais croire et en recueillir la bénédiction, combien ma foi et mon repentir sont faibles ! Vraiment j’ai pensé que la prière m’avait rendu plus incrédule qu’aucune autre chose. J’ai plus de foi à la grandeur de mes péchés qu’à la puissance de ma prière, car combien est froide la prière quand elle est froide ! De toutes les choses qui sont froides la prière est la pire de toutes, car elle devient alors une véritable moquerie, et au lieu de réchauffer le cœur, elle le rend plus froid qu’il n’était avant ; elle semble même glacer sa vie et le laisser en doute s’il est réellement héritier de Dieu et un élu de Christ. Oh ! considère la froideur de tes prières, chrétien, et dis si ton Sauveur n’a pas raison de t’adresser cette question solennelle : « Simon, fils de Jona, m’aimes-tu ? »

Mais encore un point sur lequel je t’engage à réfléchir. Peut-être as-tu beaucoup prié et cela aura été un temps de rafraîchissement par la présence du Seigneur. Mais peut-être sais-tu que tu n’as pas été cette semaine aussi loin que tu l’aurais pu dans un autre exercice de dévotion meilleur encore que la prière ; — je veux parler de la communion intime avec Christ. — Oh ! bien-aimé, tu n’as été pendant cette semaine que peu de temps assis sous le pommier et tu as peu goûté les délices de son ombrage. Tu n’as pas souvent assisté à son banquet, ni été couvert par la bannière de son amour. Viens et juge toi-même combien peu tu as vu ton Seigneur cette semaine. Peut-être a-t-il été absent la grande partie du temps sans que tu en gémisses, sans en pleurer, sans soupirer après lui. Certainement tu ne l’aimais pas comme il méritait de l’être, autrement tu n’aurais pu supporter son absence ; tu ne l’aurais pas endurée avec autant de tranquillité si tu avais eu pour lui cette affection qu’un esprit sanctifié a pour son Seigneur. — Si tu as eu dans la semaine sa visite, pourquoi l’as-tu laissé aller ? Pourquoi ne l’as-tu pas contraint de demeurer avec toi comme les disciples d’Emmaüs ? Pourquoi ne l’as-tu pas saisi par sa robe, lui disant : « Pourquoi es-tu semblable au voyageur et à celui qui s’en va et qui refuse de s’arrêter la nuit ? Oh ! mon Seigneur, reste avec moi, je veux te garder, te retenir dans ma compagnie ; je ne peux le laisser aller. Je t’aime, et je veux te contraindre à rester avec moi cette nuit et le jour suivant ; aussi longtemps que je le pourrai je te garderai. » — Mais non ! dans ta folie tu l’as laissé partir. Oh ! mon âme, pourquoi n’as-tu pas saisi son bras et ne lui as-tu pas dit : Je ne te laisserai pas aller ? Mais tu t’es appuyée sur lui si faiblement, tu as souffert son départ avec tant de calme, qu’il a pu se retourner vers toi et te dire comme à Simon : « Simon, fils de Jona, m’aimes-tu ? » Je vous ai adressé toutes ces questions, parce que je me les suis faites à moi-même. Je sens que je dois répondre à peu près à chacune d’elles : « Seigneur, j’ai de grands motifs pour me faire cette demande, » et je crois qu’il en est de même pour chacun de vous si vous êtes sincères. Je n’approuve pas celui qui dit : « Je sais que j’aime Christ et n’en ai jamais douté, » car nous avons souvent lieu de douter de nous-mêmes ; la foi ferme d’un fidèle n’implique pas une foi ferme de son amour pour Christ, mais celle de l’amour de Christ pour lui. Aucune foi ne croit toujours à son amour pour Christ. La foi la plus ferme a ses combats, et le plus vrai croyant aura souvent à lutter contre ses propres sentiments. « Seigneur, si je ne t’ai jamais aimé, si toutefois je ne suis pas un saint, je suis un pécheur. Je crois, Seigneur, aide-moi dans mon incrédulité. » — Le disciple peut croire quand il ne sent pas d’amour, car il peut croire que Christ aime son âme. Et quand il n’en a aucune preuve, il peut aller sans cela à Christ et s’appuyer sur lui tel qu’il est, avec une foi simple, se tenant fermement attaché à lui. Quoiqu’il ne voie pas les preuves de son amour, qu’il marche dans les ténèbres, privé de toute lumière, cependant il peut se confier au Seigneur et s’attendre à son Dieu, — mais il doit savoir que c’est toute autre chose que d’aimer Jésus, et que sur ce point nous avons un besoin continuel de nous adresser ces questions et d’examiner scrupuleusement l’étendue et la nature de nos preuves.

II

J’arrive maintenant à mon second point, qui est une réponse prudente : « Simon, fils de Jona, m’aimes-tu ? Simon fit une très bonne réponse ; Jésus lui avait demandé d’abord s’il l’aimait plus que les autres, et Simon n’osa répondre oui. — Il avait été jadis un peu orgueilleux et même beaucoup ; il avait pensé qu’il était meilleur que les autres disciples ; mais dans cette occasion, il éluda la question et n’osa pas répondre qu’il aimait mieux que les autres, et je suis certain qu’il n’est pas un cœur aimant qui aura une plus haute opinion de son amour que de celui du moindre des enfants de Dieu. Je crois que plus, un homme est élevé en grâce, plus petit il est dans sa propre estime, et il sera le dernier à s’attribuer une suprématie sur les autres dans la divine grâce de l’amour de Jésus. Mais remarquez la réponse que fit Simon Pierre : Il ne répondit pas de la quantité, mais de la qualité de son amour. Il affirma qu’il aimait Jésus, mais non qu’il l’aimait plus que les autres. — « Seigneur, je ne peux dire combien je t’aime, mais tu connais toutes choses, tu sais que je t’aime autant que je puis l’affirmer ; mais quant à l’étendue de mon amour, je ne peux pas t’en dire grand’chose. »

Observez la manière pleine de sagesse avec laquelle Pierre répondit. Si la question eût été adressée à quelqu’un de nous, il aurait peut-être répondu dans sa folie : « Seigneur, j’ai prêché pour toi tant de fois cette semaine ; Seigneur, j’ai distribué de mon bien aux pauvres cette semaine ; que ton nom soit béni, tu m’as fait la grâce de marcher humblement, fidèlement et justement, et c’est pour cela que je peux dire, Seigneur, que je t’aime » ; nous aurions mis en avant nos bonnes œuvres devant notre Maître comme des preuves de notre amour ; nous aurions dit, comme Néhémie le fit autrefois : « Seigneur, tu m’as vu durant cette semaine. N’oublie pas mes bonnes œuvres. Oh ! Seigneur, je te rends grâces ; — je sais que ce sont tes dons ; mais je pense qu’ils sont des preuves de mon amour. » C’eût été une bonne réponse si elle avait été faite à un homme qui nous aurait dit : « Vous n’aimez pas toujours votre Sauveur, » mais elle eût été une folie si nous l’avions faite à notre Maître. — La réponse de Pierre était sage : « Seigneur, tu sais que je t’aime. » Si Pierre en eût appelé à ses œuvres, son maître aurait pu lui dire : « Oui, tu peux prêcher et pourtant ne pas m’aimer, — tu peux, m’avoir prié suivant la coutume et ne pas m’aimer, — tu peux avoir fait toutes ces bonnes œuvres et cependant avoir été sans amour pour moi. Je ne t’ai pas demandé quelles étaient les preuves de ton amour, — mais ce qu’était ton amour même. »

Il est probable que tous mes chers amis ici présents auraient répondu : « T’aimer, Seigneur, quand mon cœur brûle pour toi et que je me sens prêt à aller pour toi en prison ou à la mort ! Quelquefois, quand je pense à toi, mon cœur est ravi en extase, et quand tu es absent, Seigneur, je gémis et crie comme le pigeon séparé de sa compagne. Oui, je sens, ô Christ ! que je t’aime. » Mais le Seigneur aurait pu nous répondre : « Ah ! tu as senti de la joie à parler en mon nom ; mais il en est plus d’un qui s’y est trompé, qui avait une foi fictive, une espérance imaginaire en Christ et que le nom de Christ semblait remplir de joie. — Tu dis que tu étais triste en mon absence, mais cette tristesse n’était-elle pas la suite de quelque cause accidentelle, un mal de tête peut-être ou quelque autre incommodité ? — Tu ajoutes encore : Je me suis senti si heureux quand tu étais présent que j’aurais été prêt à mourir. Ah ! Pierre avait tenu autrefois le même langage, mais il fit une triste découverte quand il sonda ses sentiments ; car, quoiqu’il se soit jeté à la mer pour Christ, son âme eût été éternellement perdue si le Seigneur ne lui eût fait grâce quand il l’avait renié trois fois avec imprécation contre lui-même. » Mais non ! Pierre fut prudent ; il ne mit point en avant ses sentiments et sa profession, il ne fournit point ses preuves ; quoiqu’elles fussent bonnes en elles-mêmes, il ne les mit pas devant Christ ; il se borna à faire appel à sa toute-science. — Il ne lui dit pas : « Mon cœur contient telle ou telle disposition, car tel ou tel signe l’indique » ; mais que lui dit-il ? « Seigneur, tu peux voir ce qui se passe en moi et je n’ai pas besoin de te rien dire de plus. Seigneur, tu sais que je t’aime. »

Maintenant pourrions-nous, chers amis, aujourd’hui même, faire une réponse semblable à cette question ? Si Christ venait dans ce lieu, auprès de ces bancs, oserions-nous en appeler à sa toute-science, à sa connaissance infaillible de notre amour pour lui ? C’est là la pierre de touche qui distingue un vrai chrétien d’un hypocrite. Si vous êtes un hypocrite, vous pourriez dire : « Mon pasteur sait que je t’aime ; les diacres le savent aussi, et ils le croient, car ils m’en ont donné une attestation écrite ; les membres de mon Église croient aussi que je t’aime, car ils me voient assis à ta table ; mes amis pensent de même, car ils m’entendent souvent parler de toi. Mais vous ne pourriez pas dire : « Seigneur, tu sais que je t’aime. » Oh ! formaliste, ton propre cœur est témoin que tes œuvres secrètes protestent contre cette profession, car tu ne pries point dans le secret de ton cabinet et tu ne peux pas prier en public pendant vingt minutes. Tu es chiche et parcimonieux dans ce que tu donnes à la cause de Christ, mais tu peux tromper à cet égard pour être vu. Tu es un homme colère et violent, mais quand tu viens dans la maison de Dieu tu sais prendre les allures d’un homme pieux et débonnaire, parler avec une affectation hypocrite, comme si tu étais un homme de bonnes manières et qui ne se fâche jamais. Tu peux prendre en vain le nom de ton Maître, mais si tu en entends un autre faire de même, tu es impitoyable pour lui. Tu affectes d’être très pieux, et cependant si les hommes savaient que tu arraches à la veuve sa maison et que tu dépouilles l’orphelin de son patrimoine, ne cesserais-tu pas de parler si haut de tes bonnes œuvres ? Ton propre cœur te dit que tu es un menteur devant Dieu. Mais pour toi, ô chrétien sincère, la question du Seigneur sera bien venue et tu peux y répondre avec une sainte crainte et une confiance dans la grâce. Une telle question n’a jamais été faite à Judas. Le Seigneur aimait Pierre autant qu’il était jaloux de son affection, autrement il n’aurait jamais ainsi réclamé l’assurance de son attachement. Et c’est de cette manière qu’il en appelle à l’affection de ceux qu’il aime le plus. La réponse est rappelée également ici pour toi : Seigneur, tu connais toutes choses. Ne peux-tu pas regarder en haut, quoique méprisé par les hommes, — rejeté par ton ministre

repoussé par les diacres, — mésestimé par plusieurs ? — Ne peux-tu pas regarder en haut et dire : « Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je t’aime » ? Ne le dis pas avec vanterie et bravade ; mais si tu peux le dire en sincérité, sois heureux et bénis Dieu de ce qu’il t’a donné un amour vrai pour ton Sauveur, et demande-lui de l’accroître et de faire que l’étincelle devienne une flamme et le grain de sénevé une montagne. « Simon, fils de Jona, ra’aimes-tu ? Oui, Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. »

III

Et maintenant il y a ici une démonstration requise. « Pais mes agneaux, pais mes brebis, » telle était la démonstration de Pierre. Il ne faut pas nécessairement que ce moyen de montrer notre amour soit le chemin de tous. Il y a des chemins divers pour les divers disciples. Les uns ne sont pas qualifiés pour paître les agneaux, car ils sont eux-mêmes de petits agneaux. Il en est d’autres qui ne pourraient pas paître des brebis, car ils ne peuvent pour le présent voir de loin ; ils sont faibles dans la foi, et ne sont pas faits pour enseigner du tout. Ils ont toutefois d’autres moyens de montrer leur amour au Sauveur. Qu’ils me permettent de leur adresser quelques réflexions sur ce sujet.

« M’aimes-tu ? » Alors, une des meilleures preuves que tu puisses m’en donner, c’est de « paître mes agneaux. » Ai-je deux ou trois enfants qui aiment et craignent mon nom ? Si tu as besoin de faire une œuvre qui montre que tu m’aimes véritablement et que tu es plus qu’un orgueilleux prétendant, va et pais-les ; ne sont-ils pas du nombre de ces petits que j’ai rachetés de mon sang dans une école enfantine ? As-tu besoin de faire quelque chose qui mette en évidence que tu es réellement à moi ? Alors ne va pas t’asseoir avec les anciens ni disputer avec les docteurs dans le temple ; j’ai fait cela moi-même ; mais toi, va et t’assieds avec les jeunes orphelins, et montre-leur le chemin du royaume. « Pais mes agneaux. »

Chers et bien-aimés, une réflexion m’a dernièrement rendu très perplexe, savoir : que notre gouvernement d’Église n’était pas selon les Écritures. Il est scripturaire à un certain point, mais il ne l’est pas entièrement ; et nous ne mettons pas en pratique beaucoup d’excellentes choses qui devraient être faites dans nos Églises. Nous avons reçu au milieu de nous un grand nombre de jeunes personnes ; dans les anciennes Églises, il y avait ce qu’on appelait la classe des catéchumènes. Je crois qu’il devrait en exister une semblable de nos jours. L’école du dimanche, je crois, est dans l’Écriture ; mais de plus, je pense qu’il devrait y avoir, le dimanche après midi, une classe de jeunes gens de cette Église, qui en font déjà partie, qui seraient enseignés par quelques-uns des membres plus anciens. Aujourd’hui, quand nous conduisons nos agneaux, nous les menons au hasard dans la prairie, puis nous les y laissons ; il y a plus de cent jeunes gens dans cette Église qui positivement, quoiqu’ils en soient membres, ne devraient pas être laissés seuls ; mais quelques-uns de nos anciens, s’il en est parmi nous, ou quelques-uns de ceux qui doivent être ordonnés anciens, devraient faire leur affaire de les enseigner et de les pousser plus avant, de les instruire dans la foi et de les affermir dans la vérité de Jésus-Christ. Si nous avions des anciens comme il en existait dans les Églises apostoliques, ce but pourrait être atteint. Mais maintenant la tâche des diacres est trop forte ; ils font beaucoup de choses qui sont du ressort des anciens, et ils ne peuvent rien faire au-delà, car ils sont déjà surchargés de travail. Je voudrais que quelques-uns de ceux qui ont reçu le don de Dieu, et ont du temps, voulussent consacrer leurs après-midi à tenir une classe de leurs plus jeunes frères, de ceux qui vivent autour d’eux, les attirer dans leur demeure pour prier ensemble et leur donner une instruction pieuse, en sorte que les agneaux du troupeau pussent être nourris. Je m’efforcerai, avec l’aide de Dieu, de les paître aussi bien que je le pourrai en leur prêchant l’Évangile. Vous qui êtes plus vieux et plus fermes dans la foi, n’avez pas besoin des soins et de la nourriture qu’exigent les agneaux. Mais il y a au milieu de nous beaucoup de bonnes âmes pieuses qui aiment le Seigneur autant que les brebis le font, et une de leurs plaintes, que j’ai souvent entendue, est celle-ci : « Oh ! monsieur, quand je me suis joint à votre Église, je pensais que tous ses membres seraient pour moi des frères et des sœurs, que je pourrais leur parler, qu’ils m’enseigneraient et seraient bons pour moi. Mais, hélas ! personne ne m’a rien dit. — Je répondais : Mais pourquoi ne leur avez-vous pas le premier adressé la parole ? — Oh ! répondaient-ils, je n’osais pas le faire. » — Je le répète, si nous avions quelques moyens pour nourrir les agneaux, ce serait une excellente chose pour prouver à notre Sauveur et au monde que nous nous efforçons réellement de le suivre. J’espère que quelques-uns de mes amis recevront favorablement cet avis ; et si, d’accord avec moi, mes chers collègues dans le ministère s’efforcent de travailler dans le même sens et dans le même esprit, je pense que ce ne sera pas une preuve insignifiante de leur amour pour Christ. « Pais mes agneaux » est un grand devoir ; accomplissons-le de notre mieux.

Mais, bien-aimés, nous ne pouvons pas tous faire cela. Les agneaux ne peuvent pas paître les agneaux, ni les brebis paître les brebis. Il doit y en avoir quelques-uns qui soient chargés de ces offices. Et c’est pour cela que je vous demande, au nom du Sauveur, de me permettre de dire à quelques-uns de vous qu’il y a différentes preuves que vous pouvez fournir de votre amour. « Simon, fils de Jona, m’aimes-tu ? » Il répond : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. » Dans ce cas, maintenez telle réunion de prières ; assistez-y ; voyez si elle chemine bien, afin qu’elle ne tombe pas. Veillez sur vos serviteurs, afin qu’ils aillent à la maison de Dieu, et les instruisez dans la foi. — Il y a là une sœur. — « Aimes-tu Christ ? Oui, Seigneur. » — Peut-être est-ce tout ce que vous pouvez et devez faire, que d’élever vos enfants dans la crainte de Dieu. Il ne faut pas que vous vous inquiétiez de devoirs que Dieu n’a jamais eu l’intention de vous imposer, et que vous songiez à abandonner votre propre tâche domestique pour eux. Prenez soin d’abord de vos propres enfants ; peut-être est-ce là ce que le Seigneur attend de vous quand il vous dit : « Pais mes agneaux. » Vous avez votre affaire à laquelle Christ vous a destiné ; ne cherchez pas ailleurs, mais efforcez-vous de servir en cela votre Maître. Mais, je vous en conjure, faites quelque chose pour prouver votre amour. Ne restez pas assis sans rien faire, les bras croisés ; car des gens de cette nature, qui sont incapables d’agir, angoissent beaucoup un ministre, et font le plus grand tort à l’Église.

C’est une remarque que j’ai souvent faite : les gens qui trouvent des torts en chaque chose sont ceux qui ne font rien et ne sont bons à rien. Ne faisant rien eux-mêmes, ils ont tout le temps de remarquer les défauts des autres. — Oh ! chrétien, ne dis pas que tu aimes Christ, quand tu ne fais rien pour lui. L’action est un signe certain de la vie, et on peut à peine dire vivant celui qui ne fait rien pour Dieu. — Nos œuvres sont une preuve de la sincérité de notre amour pour notre Maître. — « Mais, dites-vous, nous faisons bien quelque chose. » Pouvez-vous faire davantage ? Si vous le pouvez, faites-le. Si vous ne pouvez rien faire de plus, Dieu n’exigera pas de vous davantage. Si vous faites le plus que vous pouvez, c’est une preuve dont il se contentera ; mais si vous pouvez faire plus, et si vous servez Christ au rabais, défiez-vous alors de votre amour pour lui. Faites donc tout ce qui est en votre pouvoir, servez-le abondamment, même surabondamment. — Cherchez à magnifier son nom, et si jamais vous faites trop pour Christ, venez à moi et me le dites. Si jamais vous faites trop pour Christ, parlez-en aux anges ; — mais c’est ce que vous n’aurez jamais occasion de faire. Il s’est donné lui-même pour vous, donnez-vous à lui.

Vous voyez, mes amis, que j’ai cherché à vous engager à sonder vos propres cœurs ; et j’ai presque peur que quelques-uns de vous se méprennent sur mes intentions. Il y a peut-être ici quelque pauvre âme qui déplore réellement la langueur de ses affections, qui se sera souvent demandé comment elle pourra faire revivre en elle les étincelles mourantes de l’amour. Permettez-moi de vous dire que la pure flamme de l’amour doit être constamment entretenue, quand elle a été une fois allumée. — Quand je vous engageai à vous examiner vous-même, c’était seulement pour découvrir le mal ; voulez-vous trouver le remède, vous devez porter vos yeux, non sur votre propre cœur, mais sur le cœur béni de Jésus, notre bien-aimé, notre gracieux Seigneur et Maître. Et si tu veux jamais avoir la conscience des douces élévations de ton cœur vers lui, tu ne peux le prouver que par un sentiment constant de ton amour pour lui. Je me réjouis de savoir que le Saint-Esprit est l’Esprit d’amour, et le ministère de l’Esprit ne m’est jamais plus cher qu’en ceci, c’est qu’il prend les choses de Jésus et me les enseigne en répandant l’amour du Sauveur dans mon cœur, jusqu’à ce qu’il en règle toutes les passions, qu’il y réveille les émotions les plus tendres, qu’il révèle mon union avec lui et excite en moi un vif désir de le servir. Que l’amour ne t’apparaisse pas comme un devoir sévère ou un effort pénible. Regarde plutôt à Jésus, abandonne-toi au charme de sa grâce, jusqu’à ce que tu te sentes ravi par sa beauté et son prix immense. — Mais, hélas ! si tu te relâches dans les preuves que tu en donnes, je connaîtrai que tu ne marches pas avec lui dans sa sainte communion. Permettez-moi encore de vous suggérer un moyen profitable de perfectionner la célébration de la cène du Seigneur ; le voici, chers amis. Quand vous y participez, renouvelez votre consécration à Christ. Cherchez à vous donner dès ce matin tout de nouveau à votre Maître. Dites dans vos cœurs ce que je dis maintenant de mes lèvres : « Oh ! mon précieux Sauveur Jésus, je t’aime, tu sais que je me suis donné en quelque mesure à toi et je t’en rends grâces. Que ton nom soit béni, de ce que tu as accepté les œuvres de ton indigne serviteur. Mais, ô Seigneur ! j’ai la conscience que je ne me suis pas dévoué à toi autant que j’aurais dû le faire, et que j’ai manqué en beaucoup de choses. Je ne veux pas prendre de résolution de mieux vivre pour ta gloire, mais je veux te supplier de m’aider à le faire. Oh ! Seigneur, je te remets santé, vie, talents, pouvoir et tout ce que je possède. Tu m’as racheté entièrement. Prends-moi donc à toi ce matin, baptise-moi du Saint-Esprit, et fais que je sente une vive affection pour ta personne sacrée. — Puissé-je obtenir cet amour qui triomphe du péché et purifie l’âme, — cet amour qui affronte le danger et va au-devant des difficultés pour l’amour de toi ; — puissé-je être désormais et à toujours un vaisseau de miséricorde, consacré et choisi par toi dès avant la fondation du monde I Aide-moi à affermir mon élection, que je désire te renouveler ce matin par ta grâce en me consacrant entièrement à ton service. — Et quand vous buvez le sang de Christ et mangez sa chair spirituellement (types et emblèmes de sa mort), je vous en conjure, que le souvenir solennel de son agonie et de ses souffrances pour vous vous anime d’un plus grand amour pour lui et que vous soyez plus que jamais dévoué à son service. Si cela a lieu, ce sera une grande bénédiction pour nos Églises, et assistés par le Saint-Esprit dans l’accomplissement de cet acte, nous serons tous des hommes d’une piété réelle, fermement attachés à lui, et au dernier jour nous ne serons point confus.

Quant à vous qui ne vous êtes jamais donnés à Christ, je ne peux pas vous demander de renouveler un vœu que vous n’avez jamais fait auparavant, ni de faire une promesse que vous seriez incapables de tenir. Je peux seulement prier pour vous, afin qu’il plaise à l’Éternel, votre Dieu Sauveur, de se révéler à voire cœur, et qu’un sentiment de son pardon, acheté au prix de son sang, puisse amollir vos cœurs de pierre ; que vous puissiez être portés à vous donner à lui, sachant, qu’en faisant cela, vous acquerrez la meilleure preuve qu’il s’est donné lui-même pour vous. Veuille le Dieu tout-puissant vous bénir ; que ceux de vous qui partent emportent sa bénédiction, et que ceux qui restent reçoivent sa faveur, pour l’amour de Christ ! Amen.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant