Dieu et mes sous

CONTENT DE MON ÉTAT

Que votre conduite ne soit pas inspirée par l’amour de l’argent : Contentez-vous de vos biens actuels.

Hébreux 13.5

– Que me conseillez-vous, me demanda un jeune professeur ? Je suis dans l’enseignement, au bas de l’échelle, aussi mon salaire est-il des plus modestes. Avec nos deux enfants, nous avons de la peine à joindre les deux bouts. Or, je reçois une proposition d’emploi à Anvers où je gagnerai le double ; elle me tente ! Qu’en pensez-vous ?

– Mon ami, lui dis-je, pour vous donner une meilleure réponse, il me faudrait un supplément d’information. Puis-je vous poser une question indiscrète ?

– Posez-là toujours.

– Je ne suis pas curieux, mais… combien gagnez-vous par mois ? Pour vous rassurer, je vous préciserai de mon côté le montant de mon salaire.

Le jeune homme hésita puis me cita un chiffre. Comme promis, je lui indiquai le mien. Alors il me regarda un instant comme s’il avait mal entendu, puis brusquement, il s’exclama :

– J’ai compris !

Quelques mois plus tard, je le rencontrai à l’issue d’un culte et lui dis ma surprise :

– Vous ici ? Vous n’êtes donc pas allé à Anvers ?

– Non ! Mais après notre entretien j’ai vu clairement ma situation. Je n’ai pas changé d’emploi et reçois donc toujours le même salaire ; or maintenant, non seulement nous bouclons, mais plus encore, nous mettons de l’argent de côté.


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Pour se rendre à son travail, une épouse accomplissait dans les embouteillages de l’agglomération parisienne 140 à 150 kilomètres par jour. Elle vint vers moi pour être aidée. La voyant « à bout de souffle », perturbée, je lui conseillai de quitter son emploi et de s’occuper des siens.

– Mais, me dit-elle, nous venons de construire un pavillon et tous les mois, nous avons des traites à payer. Or, les échéances reviennent vite et les mensualités sont importantes. Deux salaires sont indispensables pour honorer nos signatures.

Malgré ces vraies raisons, je n’en démordai pas et encourageai cette maman à cesser son activité. Je l’assurai que l’argent le plus facile à gagner est celui que l’on économise.

Durant quatre ou cinq mois je fus sans nouvelle de cette dame. L’avais-je fâchée ? Non, car elle me donna signe de vie en me lançant une carte respirant la joie : « J’ai enfin accepté de suivre votre conseil. Non sans hésiter, j’ai renoncé à mon travail et, à notre surprise, nous avons retrouvé notre équilibre financier. Quant à moi, je suis au meilleur de ma forme et nos enfants apaisés nous réjouissent. Nous pouvons en famille nous réunir autour de la Bible et vivre ensemble une vie normale. Nous sommes heureux ! ».

Quel témoignage !

Certes, la vie moderne exige beaucoup. Les besoins sont variés, immenses, et les occasions de dépenser quasiment illimitées. Je dois résister à la tentation de goûter à tout (les produits sont si alléchants, si bien présentés) et accepter de vivre en fonction de mes ressources. Ceci étant dit, je puis légitimement chercher à occuper une situation plus lucrative si j’en ai les compétences, afin d’élever le niveau de vie du foyer si cela s’impose, mais surtout dans le but de « semer plus abondamment » selon 2 Corinthiens 9.6 – pourvu que ce motif ne cache pas la soif de s’enrichir.


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Quand l’apôtre Paul écrit du fond de sa prison à Rome : J’ai appris à me contenter de l’état où je me trouve, insistant sur le Réjouissez-vous (Philippiens 4.11 et 4), sa situation n’est guère enviable. Pourtant, il ne se plaint nullement. S’il parle de disette (v. 12) et de tribulation (v. 14), c’est seulement pour encourager ses amis de Philippes si généreux à son égard (4.14, 16, 17) : leurs dons sont tombés à point. Outre sa situation précaire, l’apôtre est dans les chaînes, devant une alternative inquiétante : la mort violente ou l’acquittement. Son sort va se jouer bientôt. Pire que tout cela, des frères prêchent contre lui pour le discréditer, parvenant à faire le vide autour de lui : Je n’ai personne qui partage mes sentiments (2.20), reconnaît-il avec tristesse.

Alors pourquoi l’apôtre est-il si heureux en dépit de la pauvreté, de l’hostilité et de la mort qui le guette ? Son secret tient en un seul mot : JÉSUS. Il est son bien suprême. Rien ne lui est comparable. Tout le reste (argent, confort, honneurs) n’est que de la boue (3.8). Vivre près du Maître, le servir avec zèle dans une communion de tous les instants, voilà sa joie ! Les insatisfaits, perpétuels mécontents, ont les yeux ailleurs, rivés sur les biens terrestres : Celui qui aime l’argent n’est pas rassasié par l’argent reconnaissait l’opulent Salomon (Ecclésiaste 5.9).

C’est pourquoi la vigilance s’impose. Je n’imiterai pas telle épouse insatiable : Elle harcelait son mari, estimant son salaire insuffisant alors qu’il occupait une situation des plus enviables. Conséquence : Le foyer est aujourd’hui en pleine débâcle… Non ! Je veux cesser de donner aux richesses la valeur qu’elles n’ont pas et être déterminé à « apprendre à me contenter de l’état où je me trouve ».


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Et voici quelques paroles de la Bible qu’il vaut la peine de méditer :

C’est une grande source de gain que la piété, si l’on se contente de ce que l’on a (1 Timothée 6.6).

Ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège et dans une foule de désirs insensés et pernicieux, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition (1 Timothée 6.9).

C’est la bénédiction de l’Eternel qui enrichit, et il n’y ajoute aucun chagrin (Proverbes 10.22).

Le cœur content est un festin perpétuel (Proverbes 15.15).

Mieux vaut peu avec la crainte de l’Eternel, qu’un grand trésor avec le désordre (Proverbes 15.16).

Celui qui aime l’argent n’est pas rassasié par l’argent (Ecclésiaste 5.9).

QUESTIONS

  1. Suis-je insatiable et mécontent en considérant mon modeste salaire ?
  2. Le Christ est-il votre trésor ? Etes-vous préoccupé par-dessus tout de vivre près de lui, dans une vraie communion ?
  3. Béni soit Jésus qui a « remis ma dette » et payé un si grand prix pour que je sois l’héritier de sa gloire. Je veux être reconnaissant de ce que je possède et bénir plutôt le Seigneur : il a pourvu à mes besoins avec fidélité.

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