« Il est bon d’attendre en repos la délivrance de l’Éternel. » La 3.26.
« Sois tranquille, ne crains point et que ton cœur ne s’alarme point. » {Esa 7.4} C’est dans le calme et la confiance que sera votre force. {Esa 30.15} Ces paroles nous disent que le calme et la foi sont étroitement unis, elles nous montrent aussi combien le calme nous est nécessaire pour nous attendre à Dieu. Si nous voulons que notre cœur tout entier se tourne vers Dieu, il faut qu’il se détourne du terrestre, de tout ce qui le préoccuperait, joie ou peine.
Dieu est si infiniment grand dans sa gloire, et notre nature est devenue si étrangère à ce qu’il est, qu’il faut que tout notre cœur, tous nos désirs s’attachent à lui pour pouvoir le connaître et le recevoir en quelque mesure. Tout ce qui n’est pas Dieu, tout ce qui excite nos craintes ou stimule nos efforts, tout ce qui éveille nos espérances ou nos joies, nous empêche de nous attendre parfaitement à lui. Le message qu’Esaïe était chargé de porter au roi Achaz : « Sois tranquille, ne crains point, » est important pour nous aussi. « C’est dans le calme et la confiance que sera votre force. » « Il est bon là l’homme d’attendre en repos. »
Que de fois l’Écriture nous répète que la pensée de Dieu et de sa majesté doit nous imposer silence :
« L’Éternel est dans le temple de sa sainteté. Que toute la terre fasse silence en sa présence. » {Hab 2.20}
« Tais-toi à cause de la présence du Seigneur l’Éternel. » {Sop 1.7}
« Toute chair, tais-toi devant la face de l’Éternel, car il s’est réveillé de la demeure de sa sainteté. » {Za 2.13}
Tant qu’on ne s’attend à Dieu qu’en voyant là le moyen de prier d’une manière plus efficace, et d’obtenir ce qu’on demande, ce parfait repos d’esprit ne peut pas s’établir.
Mais quand ou comprend que cette attente à Dieu est en elle-même un indicible bonheur, l’une des formes les plus élevées de notre communion avec le Dieu saint, ces moments passés à adorer Dieu dans sa gloire amènent nécessairement l’âme à s’humilier dans le silence et à laisser à Dieu le temps de parler, de se révéler lui-même. Alors s’accomplit cette précieuse promesse qui parle. de l’abaissement du moi et de l’inutilité de tout effort venant du moi : « Les hommes qui s’élèvent seront humiliés et l’Éternel sera seul élevé en ce jour-là. » {Esa 2.11} Que tous ceux donc qui veulent apprendre à s’attendre à Dieu se répètent cet avertissement : « Prends garde à toi et sois tranquille. » Oui, prenez le temps d’avoir des moments de retraite loin de tout ami, de tout devoir, de tout souci et de toute joie prenez le temps d’être tranquille et en repos devant Dieu; prenez le temps de vous assurer un état de calme complet non seulement à l’abri des hommes et du monde, mais aussi en vous isolant du moi et de ses volontés. Que la Parole de Dieu et la prière nous soient précieuses, mais souvenez-vous aussi qu’elles ne doivent pas s’interposer entre Dieu et vous et vous empêcher d’attendre en silence. L’activité de notre esprit, soit en étudiant la Parole de Dieu, soit en exprimant nos pensées par la prière, l’activité de notre cœur, dans lequel s’agitent désirs, espérances et craintes, peuvent nous préoccuper si bien qu’il nous soit impossible d’en venir à nous attendre au Dieu de gloire, à amener tout notre être à se prosterner eu silence devant lui. On pourra trouver qu’il est difficile d’attendre ainsi en repos, de dominer toute activité de l’esprit et du cœur pour un certain temps, mais tout effort fait dans ce sens recevra sa récompense. On prouvera bientôt que cela se peut et ces moments d’adoration silencieuse produiront une paix, un calme qui seront une véritable bénédiction non seulement pendant l’adoration et la prière, mais encore pour tout le reste de la journée.
« Il est bon d’attendre en repos la délivrance de l’Éternel. » Oui, cela nous est bon. Par ce repos dans le silence, nous reconnaissons notre incapacité à ne pouvoir rien faire nous-mêmes, et que ce n’est ni par l’activité de celui qui veut et de celui qui court, ni par nos pensées et nos prières, mais que nous devons tout recevoir de Dieu. Par là nous montrons aussi que nous comptons sur notre Dieu, sur sa volonté de nous secourir au temps voulu. Apprenons donc à rester en paix. Dans la vie de chaque jour, attendons-nous au Dieu souverain avec respect et tranquillité, veillant continuellement à repousser tout accaparement du monde, et notre attitude alors sera celle d’un homme qui « attend en repos la délivrance de l’Éternel. »
« Mon âme, attends-toi à Dieu ! »