Nos enfants

L’ÉDUCATION SEXUELLE

Il y a un temps pour se taire et un temps pour parler.

Ecclésiaste 3.7

Examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon. Abstenez-vous de toute espèce de mal.

1 Thessaloniciens 5.21-22

Les temps ont bien changé ! La sexualité n’est plus comme jadis un thème tabou, un domaine interdit. Le rigorisme pudibond de nos pères a vécu. Jusqu’à un passé récent, l’éducation sexuelle n’était nulle part au programme ; pas plus à la maison qu’à l’école. Encore moins à l’église.

Si par hasard l’enfant demandait, candidement : « Comment les bébés viennent-ils au monde ? », la réponse tombait … brutale, ironique ou réprobatrice :

— Tais-toi. Cette question n’est pas de ton âge. Tu ne peux pas comprendre. Plus tard, tu sauras.

Ou, avec un brin de malice :

— Simplement, de jolies cigognes apportent les bébés au bout de leur bec et viennent les déposer délicatement dans les berceaux ou … dans les choux.

Ou encore, comme s’il s’agissait d’une chose honteuse :

— Petit polisson, veux-tu parler d’autre chose ? Les enfants sages et bien élevés ne posent pas de telles questions.

Tout cela est bien loin ! Heureusement, dira-t-on ! Les mass média, l’abondante littérature agrémentée de photos et de croquis, l’enseignement donné ici et là se chargent d’éclairer les ignorants et d’ôter le voile sur les mystères du sexe. Hélas, pas toujours de la bonne façon et l’on est en droit de se demander si l’éducation dite nouvelle surpasse en valeur celle d’antan.

Voici ce qu’affirment la plupart de nos spécialistes aujourd’hui :

« L’information sexuelle s’impose dès que s’éveille la curiosité de l’enfant, vers trois ans environ. A cet âge-là, il questionne déjà : « Comment suis-je né ? Pourquoi ma petite sœur n’est-elle pas comme moi ? Suis-je vraiment sorti du ventre de ma mère et comment … » ? Ces questions qui donnent aux parents l’occasion de fournir une information à l’enfant méritent une vraie réponse …

Très tôt, les parents doivent cesser de dénommer un organe sexuel d’un terme inexact (le zizi par ex.) qui jette sur cette partie du corps une sorte d’interdit, qui aiguise démesurément l’attention et développe une curiosité malsaine. Il faut user très librement des mots : pénis, testicules, utérus, placenta … Etre capable de nommer les parties de son corps, c’est déjà se connaître ».

Voici en quels termes une maman devrait expliquer le mécanisme de la conception :

« Papa introduit son pénis qui s’est raidi dans mon vagin, une sorte de tuyau qui mène à l’utérus. Il y dépose le sperme qui contient un nombre immense de petites graines, les spermatozoïdes. L’une de ces petites graines s’unit à l’ovule – le petit œuf pondu par la maman – et cela donnera plus tard un bébé ».

Tout simplement !

Pour éveiller l’enfant aux choses du sexe, certains éduca- teurs conseillent le « naturisme familial ». Écoutez plutôt :

« Puisque vous vous êtes montrés nus devant les vôtres lorsqu’ils étaient au berceau, pourquoi ne pas continuer d’en faire autant, même lorsque l’enfant arrive à l’âge de la puberté ? Pas de fausse pudeur. Ce faisant, vous lui permettrez d’accepter son corps et sa sexualité. Vivez donc sans retenue, chez vous. Laissez grande ouverte la porte de la salle de bain. Ne chassez pas votre petit s’il y pénètre alors que vous êtes dévêtu. Évitez de passer votre vie à cacher les mystères de votre corps, la curiosité de l’enfant s’en trouverait excitée. Vous rendriez tabou les choses les plus naturelles. Exposez-vous librement et l’enfant aura alors de saines réactions. Il ne se cachera pas pour regarder des revues érotiques (comme si ces revues n’excitaient pas la curiosité de l’enfant). Surtout ici, interdire c’est valoriser … ».

Et de poursuivre :

« Si votre enfant joue avec son sexe, le caresse … n’en faites pas un acte interdit en lui administrant une gifle. Vous risqueriez de le culpabiliser. S’il éprouve du plaisir à se masturber jusqu’à l’éjaculation, n’intervenez pas. Il n’existe pas de mauvaises habitudes mais seulement des maladresses … ». etc.

C’est effarant ! Décidément les psychologues ne se sont pas tous inspirés de Dieu. L’éducation nouvelle est plus qu’une réaction face à l’éducation du passé, c’est une révolte tout court, un refus de Dieu et de ses exigences.

Alors que dire à des parents perplexes devant tant de théories apparemment généreuses sinon qu’il est sage de laisser le jeune enfant dans son innocence et dans son univers. Ne l’encombrez pas de notions et de mots qu’il ne peut raisonnablement digérer et dont il n’a que faire. Pourquoi donc lui parler de spermatozoïdes ou d’utérus ? A t-il réellement besoin de connaître ces termes pour accepter son corps ? Non ! Si votre petit vous interroge : « Comment suis-je venu au monde ? » .… répondez-lui sérieusement, sans ironie et le plus naturellement du monde : « Voilà une bonne question. Papa et moi nous nous aimons beaucoup et avons souhaité avoir des enfants. En te donnant, Dieu nous a fait un grand cadeau. Au départ, tu étais tout petit puis, lentement et mystérieusement, tu as grandi sous le cœur de ta maman jusqu’à ce qu’elle te mette au monde » … Je doute que le petit en demande davantage. S’il insiste, il vous sera facile de lui fournir d’autres précisions.

Lorsque je considère le regard candide de ma petite-fille, j’avoue n’avoir nulle envie de lui parler d’ovule ou d’utérus. « Il y a un temps pour tout » dit l’Écclésiaste. Un temps pour s’abstenir d’informer et un temps pour donner des éclaircissements. C’est biblique et de simple bon sens. Vous viendrait-il à l’idée de donner des explications à un gamin de cinq ans qui cherche à savoir ce que sont les logarithmes, un mot entendu quelque part dans une conversation. Et si vous lui dites : « Tu comprendras plus tard », ferez-vous de cette question « un sujet tabou qui excitera chez lui une curiosité malsaine » ? En réalité, ceux qui prétendent instruire l’enfant « avant le temps » finissent par s’embourber dans des explications sans fin lesquelles excitent sa curiosité sans jamais la satisfaire.

Naturellement, les années passent, et son intérêt pour la sexualité grandit. A l’approche de la puberté, l’enfant fait plus que de s’étonner ou de céder à une curiosité passagère. Confusément troublé à cause des transformations qui s’opèrent en lui, il cherche à savoir. Avide d’informations, il tend l’oreille à des propos obscènes, attarde ses regards sur des croquis suggestifs, accueille sans manifester son ignorance, les explications de camarades aussi inexpérimentés que lui. C’est inévitable et il serait vain de s’en affoler.

Il faut agir à temps et prévenir cette « éducation sauvage », malsaine à coup sûr, qui se développe là où fait défaut le dialogue parents-enfants. Certains parents ne tiennent pas à amorcer ce dialogue car le sexe reste pour eux un sujet éminemment tabou. D’autres, ne sachant trop que dire ni comment s’y prendre, se gardent de l’entamer : d’où gêne et attitudes maladroites.

Soyez pour vos enfants la source d’informations privilégiée, source à laquelle ils viendront volontiers pour apprendre. Mettez-les en garde contre l’éducation sauvage en disant par exemple à votre fils : « Tu entendras autour de toi des paroles erronées et malpropres au sujet des garçons et des filles. Tu noteras qu’on salit toujours ce qui touche au sexe. N’écoute pas tes copains et regarde les jeunes filles avec respect. Que tes yeux, en les observant, restent purs. Dieu t’éclairera si c’est là ta ferme détermination ».

A ce sujet, il serait souhaitable que soient organisées, dans l’église, des rencontres de parents pour débattre de ces problèmes. A condition que le « meneur de jeu  » – le pasteur en l’occurrence – ne laisse pas triompher les bavards aux idées avancées, en contradiction avec les affirmations de l’Écriture. La Bible devrait rester le point d’appui de toute discussion et de tout enseignement.

Pour compléter votre propos, remettez à votre enfant, après l’avoir lu, un bon manuel d’éducation sexuelle, adapté à son âge. Non pour échapper aux questions difficiles mais pour les prévenir. Assurez votre jeune interlocuteur qu’il peut venir librement vers vous pour obtenir un supplément d’explication. Soyez très naturel et laissez le dialogue toujours ouvert. Adolescent, je me souviens avoir lu avec intérêt un ouvrage qui m’a éclairé et satisfait : « Au service de l’amour », du Dr Carnot (1). Ce livre excellent, bien qu’il fasse un peu « époque », me paraît encore valable.

(1) Édition Beaulieu, Paris.


♦   ♦

Faut-il pratiquer « la nudité familiale » ? Me référant à l’Écriture, je me dois de dire : non ! à cette question.

a) Le cas de Noé : « Il s’enivra et se trouva nu à l’intérieur de sa tente … Ses fils, Sem et Japhet, prirent le manteau de Noé qu’ils placèrent sur leurs épaules et, marchant à reculons, ils couvrirent la nudité de leur père. Tournés de l’autre côté, ils ne virent pas la nudité de leur père » (Genèse 9.21-23). Le comportement des fils de Noé (de Cham en particulier, v. 22) et la malédiction qui tomba sur la postérité de Cham sont un rappel à l’ordre pour qui serait tenté de souscrire aux théories à la mode.

b) La Loi de Moïse. Traitant des relations interdites, le Lévitique (3ème livre de la Bible) déclare : « Tu ne découvriras pour la nudité de ton père ni la nudité de ta mère. Je suis l’Éternel » (18.7).

c ) Les déclarations de Saint Paul : « Honore ton père et ta mère … Rendez l’honneur à qui vous devez l’honneur » (Éphésiens 6.2 et Romains 13.7).

Les parents soucieux d’être honorés n’auront jamais l’idée de se montrer nus devant leur progéniture. J’imagine une personne bien connue de vous s’exhibant en « costume d’Adam » sur le petit écran. L’estimeriez-vous comme avant lorsque vous la croiserez plus tard dans la rue ? J’en doute fort.

Voulez-vous être honorés des vôtres ? Alors soyez honorables, je veux dire dignes de respect.

Enfin, doit-on laisser aux professeurs de l’Éducation Nationale le soin d’aborder la question sexuelle devant nos enfants ? Grave problème, car les parents sont en droit de se demander en quels termes, dans quel esprit et de quelle façon est donné cet enseignement. Plutôt que de soupçonner l’éducateur et de vous inquiéter, confiez vos jeunes à Celui qui peut les garder. Saisissez toute occasion favorable pour aborder les questions sexuelles avec délicatesse et naturel, conscients que « Dieu a disposé le corps de manière à donner plus d’honneur à ce qui en manquait » (1 Corinthiens 12.24-25).

Ceci dit, rien ne vous empêche de rendre visite à l’instituteur pour savoir comment il traite la question. Sans a priori négatif, cependant. Vous pouvez l’aider et rendre service à beaucoup de parents préoccupés comme vous.

Ne soyez pas « vieux jeu » mais « examinez toutes choses en retenant ce qui est bon » (1 Thessaloniciens 5.21).

LES ÉPOUX S’INTERROGENT

  1. Comment réagissez-vous lorsque vos enfants vous posent des questions ? Leur avez-vous déjà parlé de la sexualité ? Librement ou avec gêne ? Vos enfants ont-ils été satisfaits de vos réponses ? Que pensez-vous de votre initiative ?
  2. Croyez-vous que l’éducation sexuelle s’impose dès la tendre enfance ? Par qui devrait-elle être faite ? A quel âge l’enfant peut-il réellement bénéficier de cet enseignement ? Si vous êtes réticents à parler « sexe » à la maison, savez-vous pourquoi ? Connaissez-vous de bons manuels d’éducation sexuelle ?
  3. Ensemble, bénissez Celui qui véritablement peut garder les vôtres pourvu que vous les lui remettiez avec confiance.

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