« Mais moi, je regarderai vers l’Éternel ; j’attendrai le Dieu de ma délivrance : mon Dieu m’exaucer. » Mic 7.7
Avez-vous lu le beau petit livre Expectation Corner ? Si vous ne le connaissez pas, achetez-le. Vous y trouverez un des meilleurs sermons qu’ait inspiré le texte indiqué ici. Il parle d’un roi qui avait préparé une cité ouvrière pour y loger quelques-uns de ses plus pauvres sujets. Près de là se trouvaient de vastes magasins où ils pouvaient se procurer tout ce dont ils avaient besoin. Ils n’avaient qu’à demander pour recevoir, mais à la condition qu’ils attendraient avec vigilance la réponse et qu’à l’arrivée des messagers du roi chargés des dons qu’ils avaient désirés, ils seraient prêts à les recevoir. L’histoire raconte qu’un pauvre homme découragé ne s’attendait jamais à recevoir ce qu’il demandait, disant qu’il en était trop indigne. Un jour quelqu’un le, conduisit aux vastes magasins du roi et à sa grande surprise, il vit là à son adresse tous les paquets qui avaient été préparés pour lui et qu’on lui avait envoyés. Il y avait là de « l’huile de joie...un manteau de louange, un collyre pour les yeux » {Esa 61.3 ; Ap 3.18} et combien d’autres choses encore. Tout cela avait été envoyé à sa porte, mais on l’avait trouvée fermée ; jamais il n’était là pour attendre et recevoir ces envois. Depuis ce moment, il apprit ce que le prophète Michée voudrait nous enseigner aujourd’hui : Je regarderai vers l’Éternel ; j’attendrai le Dieu de ma délivrance ; mon Dieu m’exaucera.
Plus d’une fois nous avons dit que ce n’est pas assez d’attendre vaguement l’exaucement d’une prière. Cherchons aujourd’hui a nous bien pénétrer de cette vérité. Quand nous avons présenté à Dieu telle ou telle requête et que nous attendons une réponse de sa part, notre attente doit être très précise et définie, se fondant avec assurance sur ces mots: « Mon Dieu m’exaucera. » La véritable attente est essentiellement sainte et joyeuse. Et ceci ne concerne pas seulement les nombreuses et diverses requêtes que chaque croyant peut avoir à présenter à Dieu, mais c’est tout particulièrement nécessaire quand il s’agit de la grâce capitale que chacun doit désirer et demander, savoir que Dieu fasse régner sa vie divine en nous, que Christ soit pleinement « formé en nous » et que « nous soyons remplis de toute la plénitude de Dieu. » {Ga 4.19 ; Eph 3.19} Voilà ce que Dieu a promis, mais c’est là ce que recherchent trop peu les enfants de Dieu parce que souvent ils ne croient pas qu’il soit possible de recevoir autant. Osons attendre de Dieu tout ce qu’il promet, car il peut et il veut opérer en nous ces merveilles de sa grâce.
C’est Dieu lui-même qui veut accomplir en nous ses promesses. Pour qu’il le fasse, nous devons renoncer à le faire nous-mêmes. Il faut reconnaître que nous ne pouvons obtenir ses grâces que par la foi au Dieu qui a ressuscité Jésus d’entre les morts. Toute manifestation de la vie de Dieu en nous doit être directement son œuvre. Et plus que jamais notre attente doit devenir l’attente silencieuse de l’âme devant Dieu, l’attente de la foi qui compte sur celui qui fait revivre les morts et qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient. {Ro 4.17}
Remarquez que dans notre texte le nom de Dieu revient trois fois, sans doute pour nous faire mieux saisir que c’est de lui seul que nous devons tout attendre. « Je regarderai à l’Éternel. J’attendrai le Dieu de ma délivrance. Mon Dieu m’exaucera. Tout ce qui sauve, tout ce qui est bon et saint doit être l’œuvre directe et, toute puissante de Dieu lui-même en nous. Dans une vie selon la volonté de Dieu tout doit être à chaque instant l’œuvre immédiate de Dieu ! Et la seule chose qu’ait à faire le croyant est de regarder à Dieu, de s’attendre au Dieu de sa délivrance, de saisir et tenir terme l’assurance que lui retracent ces mots : « Mon Dieu m’exaucera. »
Dieu nous dit : « Arrêtez et sachez que je suis Dieu. » {Ps 46.11} Rien n’arrête mieux toute vie terrestre que le silence de la tombe. C’est dans la tombe de Jésus, dans la communion en sa mort, c’est dans la mort du moi, de toute volonté et sagesse propres, de toute force et énergie de la chair que se trouve le repos. Quand nous renonçons à nous-mêmes et que notre âme se calme pour faire silence devant Dieu, Dieu nous manifeste sa présence. « Arrêtez et sachez... » oui, alors seulement nous comprenons ces mots : « que je suis Dieu. » Il n’est pas de repos d’esprit comparable à celui que donne Jésus quand il dit : « Tais-toi, sois tranquille. » {Mr 4.39} En Christ, dans sa mort et dans sa vie, dans sa parfaite rédemption, l’âme trouve le repos, et alors Dieu entreprend possession et fait son œuvre.
« Mon âme, attends-toi à Dieu ! »