[1] Le père et l'artisan de tous ces maux fut Simon. A cette époque la puissance malfaisante, haineuse du bien, et ennemie du salut des hommes, le suscita comme un digne adversaire des grands et saints apôtres de notre Sauveur.
[2] Mais la grâce divine et supracéleste fut l'auxiliaire de ses serviteurs ; dès qu'ils parurent et se montrèrent, elle éteignit au plus vite les flammes allumées par le méchant et se servit d'eux pour abaisser et détruire tout orgueil qui s'élève contre la science de Dieu. [3] Aussi bien, en ces temps apostoliques, aucune machination ne se produisit de la part de Simon, non plus d'aucun autre alors. L'éclat de la vérité subjuguait et dominait tout. Le Verbe de Dieu lui-même venait de luire divinement sur les hommes, il était dans toute sa force sur la terre et il régnait dans ses propres apôtres. [4] Alors le magicien dont nous parlons eut les yeux de l'esprit éblouis comme par une lumière divine et miraculeuse, dès qu'en Judée il fut convaincu de ses entreprises criminelles par l'apôtre Pierre ; il fit donc un grand voyage d'outre-mer et s'enfuit d'Orient en Occident, croyant que là seulement il pourrait vivre à sa guise.
[5] Il vint à Rome et la puissance qui était établie dans cette ville l'y assista pour de grands prodiges. Ses affaires allèrent rapidement si bien qu'il fut, ainsi qu'un dieu, honoré d'une statue par les gens de ce pays.
[6] Sa prospérité ne fut pas de longue durée ; tout au début du même règne de Claude, la Providence divine dans son entière bonté et son amour immense pour les hommes, conduisit par la main à Rome, comme contre ce fléau du monde, Pierre, le courageux et grand apôtre qui surpassait tous les autres par sa vertu ; ainsi qu'un vaillant capitaine des armées de Dieu, il venait muni d'armes célestes et apportait d'Orient aux hommes d'Occident la marchandise précieuse de la lumière spirituelle. Il prêcha la lumière elle-même et le Verbe sauveur des âmes, annonçant le royaume des cieux.