Le Talmud, c’est-à-dire Doctrine, livre des doctrines, « corpus doctrinæ », cet immense magasin de théologie et de jurisprudence juive, de sagesse et de folie rabbinique, en douze volumes, a fort peu à dire, par de bonnes raisons sans doute, sur le Christ et sur sa religion qui est l’accomplissement de la loi et des prophètes, et sans laquelle l’Ancien Testament demeure un livre fermé.
La première partie, appelée Mischna c’est-à-dire répétition de la loi, contient les traditions orales et les éclaircissements rabbiniques de la loi, depuis environ quatre cents ans avant le Christ jusqu’à l’an 200 de l’ère nouvelle. Elle ne dit pas un mot du christianisme, quoiqu’elle renferme les sentences de beaucoup de rabbins du premier siècle, et qu’elle ait été composée vers l’an 230, dans la ville de Tibérias, au bord de la mer de Galilée où Jésus vécut et enseigna. La seconde partie du Talmud porte le nom de Gémara, c’est-à-dire conclusion de la sagesse rabbinique. C’est le Talmud proprement dit, une énorme collection d’explications rabbiniques de la Mischna qui était devenue elle-même, à son tour, un objet de recherches et de commentaires. Il y a deux Gémara : la Jérusalémite, qui fut compilée vers l’an 390 de Jésus-Christ, et la Babylonienne, qui le fut vers l’an 500, sous la haute surveillance du patriarche de Babylone. L’une et l’autre font allusion à Jésus et aux apôtres, brièvement, en peu de passages, et avec une haine amère ; mais elles accordent les miracles de Jésus, puisqu’elles les attribuent au mauvais esprit, comme le font les pharisiens dans les Evangiles. D’après la Gémara, Jésus était le fils illégitime de Marie ; il apprit en Egypte les arts magiques, et les pratiqua en Palestine ; et soit pour ce motif, soit parce qu’il avait séduit et soulevé les Israélites, il fut crucifié la veille de Pâques. Evidemment nous avons ici une odieuse contrefaçon et un aveu indirect des faits de la naissance surnaturelle, de la fuite en Egypte, des miracles, et de la crucifixion du Seigneur.
A une époque postérieure, la haine juive contre le christianisme mit au jour un livre infâme sous le titre de Tholdoth Jeschu, c’est-à-dire naissance ou histoire de Jésus. Ce livre reproduit avec le fiel le plus diabolique la tradition du Talmud et ses viles calomnies. Eh bien ! cette misérable production atteste, elle-même, que Jésus-Christ a fait des miracles non pas en vertu d’un art appris en Egypte, comme le Talmud et Celse le soutiennent, mais en prononçant le saint nom de Jahveh, mystère que le fondateur du christianisme seul connaissait. Sans doute le Christ a connu et a fait connaître le nom du Dieu seul vivant et vrai ; mais c’est dans un tout autre sens.