Nos enfants

L’ENFANT FACE À L’ÉVANGILE

J’ai rendu témoignage devant les PETITS, sans m’écarter en rien de ce que les prophètes et Moïse ont déclaré (concernant le Christ).

Actes 26.22

Père instruisez vos enfants selon le Seigneur.

Éphésiens 6.4

Qui, de nos jours, prend au sérieux une conversion d’enfants ? Et qui accepte de croire à une expérience de foi authentique et durable étant donné leur âge ? Est-il vraiment sage de leur prêcher l’Évangile ? Ceux qui préfèrent laisser « les petits » dans leur ignorance soulèvent plusieurs objections apparemment fondées :

Première objection : « L’enfant, disent-ils, manque de maturité pour assimiler le message de la grâce. Il n’a pas la vraie notion de Dieu et encore moins celle du péché. Le sacrifice de la Croix l’étonne à peine et sa signification lui est totalement étrangère. Il ignore le contenu des expressions chères à nos évangélistes : salut gratuit, se repentir, obtenir le pardon, donner son cœur, naître de nouveau … Et puis, n’est-il pas déraisonnable de confier une Bible à de jeunes cerveaux alors que les adultes ont tant de mal à la lire et à la comprendre ? ».

Parler ainsi, c’est oublier que l’adulte, lui aussi n’a qu’une notion erronée de Dieu, du péché et du salut. En tous cas, ce n’est pas parmi les sur-doués ou les vieillards expérimentés que se recrute la majorité des enfants de Dieu. Après tout, l’être le plus sage et le plus éclairé ne peut, de lui-même, accueillir l’Évangile. La prédication de la Croix restera « une folie » pour quiconque veut raisonner, et le meilleur exposé, le plus logique, le mieux pensé, le plus précis et le plus fidèle ne pourra jamais – jamais – atteindre l’homme et l’amener à capituler sans le miracle de l’illumination. Paul qui le savait bien avait renoncé à prêcher « avec la sagesse du langage ». Il n’ignorait pas que son message restait inaccessible à l’esprit humain aussi longtemps que l’Esprit-Saint n’agissait pas sur ses auditeurs. Lui seul est capable d’ouvrir l’intelligence de l’homme droit. Le même apôtre dira : « Le voile est ôté » lorsque les cœurs (et non l’intelligence) se tournent vers le Seigneur (2 Corinthiens 3.16). Autrement dit, il n’y a pas de compréhension de l’Évangile sans l’action d’En-Haut : « Personne ne connaît les choses de Dieu si ce n’est par l’Esprit de Dieu … Dieu nous les a révélées par l’Esprit » (1 Corinthiens 2.11).

Mais alors, Dieu se révèle-t-il aux adultes seulement ou aux enfants comme aux adultes ? Est-on tenu de ne prêcher la Bonne Nouvelle qu’aux « grands » ? La réponse nous viendra de la bouche même du Fils de Dieu : « Je te rends grâces, Père, d’avoir caché ces choses aux sages et aux intelligents et de les avoir révélées aux enfants » (Matthieu 11.25). A des hommes qui prétendaient savoir, le Christ précisait : « Si vous ne devenez comme un petit enfant vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux » (Matthieu 18.3). Voilà qui est clair. En vérité, il ne s’agit pas de comprendre pour croire mais l’inverse, c’est-à-dire de « CROIRE pour être éclairé ». Conscient de cela l’apôtre ne manquait pas de « rendre témoignage devant les petits et les grands » (Actes 26.22).

Deuxième objection : « L’enfant, dit-on encore, obéit trop vite et trop spontanément à l’Évangile pour que ce soit vrai et profond. Crédule, il répond OUI à l’appel sans réfléchir sérieusement. Il est une pâte qui se laisse aisément modeler … et aussi facilement remodeler. Au fond, il accepte le Christ parce qu’on insiste ou le menace de perdition. La peur de l’enfer le fait céder et se soumettre. Plus tard, lorsqu’il raisonnera un tant soit peu, il rejettera cet enseignement rassurant, mais accepté tel quel pour faire plaisir. En réalité, le message n’a pas été assimilé. Et puis, l’enfant est enthousiaste, il admire les aînés et leur accorde volontiers sa confiance. Lorsqu’il dépassera l’adolescence – l’âge des retournements – il déchantera, contredira les siens, perdra l’estime de l’adulte, prendra le contre-pied des choses entendues et se rebellera contre tout endoctrinement ».

Tout cela est loin d’être faux et l’expérience donne souvent raison à de tels arguments. Cependant, ceux qui parlent ainsi oublient :

a) Que la conversion n’est pas simplement l’adhésion à des vérités mais la soumission à une Personne, à savoir le Christ, le Sauveur du monde, le Seigneur des seigneurs, la VÉRITÉ par excellence.

b) Que l’erreur est en définitive un refus de la vérité, l’ignorance, un refus délibéré d’être éclairé et l’indifférence un refus non moins obstiné de se laisser émouvoir et atteindre. Durant sa vie, l’homme recevra assez de lumière pour en chercher davantage. Imaginez-le devant une tombe ouverte, alors qu’on y descend la dépouille d’un bien-aimé. Évoquant le cher disparu, bouleversé, il est amené malgré lui à entrevoir la possibilité d’un au-delà. S’il est honnête, il avouera que ses propres idées ne le rassurent pas parce qu’elles ne sont fondées sur rien de sûr. Hélas ! Plutôt que de chercher la lumière jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée, il tente de se persuader qu’il n’y a plus rien après la mort ou que tout finira par s’arranger de l’autre côté. S’il s’évertue à s’apaiser, c’est qu’il redoute de savoir. Il choisit de s’illusionner pour échapper à Dieu et ce faisant, il endurcit son cœur. Chaque refus d’être éclairé enténèbre l’homme et le rend moins sensible aux appels de la grâce. C’est la raison pour laquelle les vieillards se laissent si difficilement convaincre alors que les enfants acceptent plus aisément l’Évangile. Non parce qu’ils sont crédules mais pas encore incrédules. Ils n’ont pas derrière eux tout un passé de refus réïtérés, donc d’endurcissement. L’Ecclésiaste est sage qui dit : « Souviens-toi de ton Créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que les années s’approchent où tu diras « Je n’y prends point de plaisir » (12.3).Voilà un sérieux motif d’annoncer le Sauveur aux enfants.

Troisième objection : « Une conversion d’enfant, me dira-t-on, c’est trop souvent un feu de paille, une expérience sans lendemain. Il faut se boucher les yeux pour ne pas en convenir ».

Peut-être, mais il faut aussi se boucher les yeux pour ignorer les décisions qui tiennent. Récemment, j’interrogeai une cinquantaine de chrétiens et demandai : « Parmi vous, combien y en a-t-il qui ont rencontré le Christ dans leur enfance » ? Le nombre de doigts levés fut plus que convaincant. En observant une photographie d’un camp de garçons que je dirigeai à Sumène en 1945, je fus surpris et heureux de constater que le quart – pour ne pas dire le tiers – de ces jeunes sont actuellement au service de Dieu.

Et puis, n’y a-t-il pas aussi des conversions sans lendemain parmi les adultes ? Et doit-on pour autant cesser de leur prêcher le Christ ?

Quatrième objection : D’autres enfin rétorqueront « S’il y a des conversions qui tiennent, c’est seulement parmi les enfants de familles chrétiennes. Ceux dont les parents vivent en marge d’une église évangélique ou appartiennent au monde des athées, ne persévèrent pas. Leur expérience cesse le jour où ils quittent le lieu où l’Évangile leur a été annoncé ».

C’est encore vrai. Trop vrai ! Pourtant, je connais assez de beaux fruits qui demeurent, pour croire qu’il vaut la peine de s’occuper des enfants de la rue. Que de garçons ou de fillettes ont été à l’origine de la conversion de toute une famille étrangère à la foi !

Et puis, j’interroge ceux qui comptent les « déchets » et s’appliquent à démontrer qu’il est inutile d’annoncer le Christ aux petits : « Qu’avez-vous fait pour ces nouveaux-nés en danger de périr » ?

Lorsqu’un enfant de milieu athée se convertit à Jésus, les chrétiens qui le connaissent ne devraient-ils pas le prendre en charge et l’entourer inlassablement d’un mur de prières avec autant d’instances que nous le ferions pour l’être que l’on aime. « Le jour où on (le tentateur) la recherchera (pour l’entraîner), nous bâtirons sur elle des créneaux d’argent ; Si elle est une porte, nous la fermerons avec une planche de cèdre » (Cantique des Cantiques 8.8, 9). Le mur de prières, voilà ce qui manque le plus. La naissance a eu lieu, mais l’enfant en bas âge est mort, faute de soins. Alors, qu’on s’humilie plutôt que de triompher. Devenons des gagneurs d’âmes. Parlons de Jésus aux petits comme aux grands et manifestons un intérêt particulier pour les «t petitst ». Entourons nos enfants de notre intercession. Croyons que l’Évangile peut les atteindre et accordons-leur toutes les occasions possibles de l’entendre retentir.

Le Christ dit aux parents : « Laissez venir à moi les petits enfants et ne les en empêchez pas (peut-être par votre incrédulité ou votre insouciance) car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent » (Marc 10.14).

LES PARENTS S’INTERROGENT

  1. Croyez-vous que l’Évangile peut être reçu par un enfant, même le moins ouvert intellectuellement ? Qu’il peut naître de nouveau tout comme un adulte ? Avez-vous déjà formulé l’une ou l’autre des objections relevées ci-dessus ? Sont-elles tombées ?
  2. Etes-vous réellement soucieux du salut des vôtres ? Que faites-vous pour qu’ils entendent l’Évangile ? Vos enfants sont-ils heureux de vous accompagner dans des réunions dites d’évangélisation ? Leur avez-vous parlé de Jésus ?
  3. Bénissez Celui qui a le pouvoir d’éclairer et de régénérer même le plus petit de vos enfants. Bénissez-le pour ceux qui, déjà, ont fait une expérience profonde. Présentez-lui les autres, avec espérance : « C’est lui qui le fera ».

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