Le canon de Muratori a signalé, et Clément d’Alexandrie a cité et même commenté une Apocalypse de Pierre dont on a retrouvé la moitié environ (131 lignes) dans un manuscrit d’Akhmîm. Ce fragment contient deux visions, une du ciel, l’autre de l’enfer. On sait que l’ouvrage avait joui, dans certaines Églises, d’un très grand crédit : il a dû être composé au plus tard au milieu du iie siècle. Une Apocalypse de Pierre par Clémente, beaucoup plus étendue, que l’on a en éthiopien et en arabe et qui comprend la première, ne remonte pas au delà du viie ou viiie siècle.
e – Édit. et traduct. V. Grébaut dans la Revue de l’Orient chrétien, 1907-1917.
Le passage de saint Paul dans la deuxième épître aux Corinthiens, 2Cor.12.2 et suiv., sur son ravissement au troisième ciel et les paroles mystérieuses qu’il y a entendues, devait naturellement engager quelque auteur à écrire une relation de ces merveilles. Déjà saint Épiphane (Haer. xxxviii, 2) mentionne une Assomption, de Paul (Ἀναβατικὸν Παύλου), du iie ou iiie siècle, dont se servaient les gnostiques. Nous ne savons plus rien de ce livre ; mais il existe, dans des recensions grecques, latines, syriaques et autres — la recension latine est la meilleure — une Apocalypse de Paul qui a eu auprès des lecteurs le plus grand succès. L’apôtre y est représenté visitant successivement le séjour des élus, puis celui des réprouvés et enfin le Paradis terrestre. L’ouvrage, qui est orthodoxe, se donne comme ayant été découvert à Tarse, dans les fondements de la maison de saint Paul, sous le règne de Théodose (379-395), et envoyé par ce prince à Jérusalem. La première trace s’en trouve dans le traité xcviii, 8 de saint Augustin sur saint Jean (vers 416). Il doit par conséquent dater de la fin du ive siècle et être originaire des environs de Jérusalem.
Outre l’Apocalypse de Paul, le décret de Gélase nomme encore une Apocalypse de Thomas et une Apocalypse d’Etienne. On ne connaît rien de cette dernière qu’il faut peut-être confondre avec un document du ve siècle sur l’invention des reliques de saint Etienne. L’Apocalypse de Thomas, fort courte, a été récemment retrouvée en latin et paraît être un écrit manichéen du ive siècle.
Quant à l’Apocalypse de Zacharie, mentionnée par les catalogues d’apocryphes bibliques, on se demande, en l’absence du texte, s’il la faut rapporter à l’Ancien ou au Nouveau Testament, et si le Zacharie dont elle porte le nom est le prophète ou le père de saint Jean-Baptiste.