Toi, demeure dans les choses que tu as apprises … Depuis ton enfance, tu connais les Saintes Lettres qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ.
« Lorsque j’étais jeune, me disait un ami évangéliste, j’éprouvais plus d’intérêt pour la Bible qu’aujourd’hui où je l’explique aux autres. J’avais l’impression de mieux la comprendre et de recevoir infiniment plus de son message. Elle me parlait chaque fois que je me penchais sur elle, tant elle me paraissait vivante … »
Sans doute, est-ce regrettable qu’il en soit ainsi pour un croyant qui a derrière lui de longues années de vie chrétienne mais quel précieux aveu ! L’enfant est apte, parfois plus que l’adulte, à tirer un grand profit de la lecture du « Livre des livres ».
Lors de mon activité dans le cadre de « LA LIGUE » (1), le plus beau courrier, le plus touchant peut-être concernant l’étude de la Bible, émanait des plus jeunes. En règle générale, ceux qui ont pris l’habitude de la lire sont plus que les autres gardés du mal. Ils s’attachent plus tôt et plus profondément à leur Seigneur et s’avèrent aussi être les meilleurs élèves au catéchisme. En tous cas, il n’y a pas de vie chrétienne solide sans un contact permanent avec les Saintes Écritures, qu’il s’agisse des adultes comme des enfants. Souhaitez-vous que les vôtres suivent de bonne heure le chemin de Dieu ? Alors confiez-leur le « livre qui peut les rendre sages à salut » comme le fit jadis l’aïeule et la mère de Timothée (2 Timothée 1.5 et 3.15). Surtout ne prêtez pas l’oreille à ceux qui prétendent que l’Écriture ne les concerne pas et dépasse de loin leur compréhension.
(1) Ligue pour la lecture de la Bible.
Voici ce que je conseille :
1. — Parlez de ce livre avec respect, comme étant l’ouvrage qui tient une grande place dans votre existence. Il a changé votre vie, vous a soutenu et éclairé dans les heures d’obscurité. Dites ces choses … à condition que ce soit vrai pour vous.
2. — Ouvrez la Bible en famille sans donner aux vôtres l’impression que vous lisez un acte notarié, votre feuille d’impôt ou le code pénal. Que votre lecture soit vivante, expressive, bien dosée, choisie en fonction de l’âge de ceux qui écoutent. Ne leur infligez pas un chapitre interminable sous prétexte que du temps de Néhémie les enfants écoutèrent la Loi, des heures et une semaine durant, sans broncher (Néhémie 8.3, 18). Si cela s’impose, introduisez un mot d’explication ou une anecdote qui facilitera la compréhension du texte choisi. Quoi qu’il en soit, vos jeunes auditeurs doivent discerner que vous croyez tout ce que vous lisez dans l’Écriture.
3. — Achetez une belle Bible à chacun de vos enfants et offrez-la tel un cadeau de grand prix. Joignez à ce livre un « carnet de merveilles » (2) dans lequel votre enfant notera au fil des jours les découvertes (promesses, avertissements …) qu’il aura faites au cours de ses lectures. S’il l’utilise peu, ne vous montrez pas déçu. Prier plutôt afin qu’il trouve intérêt et joie à lire les Écritures.
(2) Le commander au bureau de la LIGUE de votre pays.
4. — Aidez-les à lire régulièrement la Parole de Dieu, en leur offrant un guide biblique ou un plan de lecture (le Lecteur de la Bible junior (3), par exemple) en prenant le temps de leur expliquer la façon de l’utiliser avec profit. De temps en temps et toujours discrètement, cherchez à savoir si votre enfant ne délaisse pas cette lecture. Encouragez-le à la reprendre le cas échéant, sans l’accabler de reproches, bien sûr.
(3) Il s’appelle dorénavant l’Explorateur.
Soyez un exemple pour votre enfant, c’est-à-dire un fidèle lecteur de la Bible. Quelle déception le saisirait s’il vous voyait négliger une lecture que vous lui conseillez de faire avec insistance !
5. — Ne semez surtout pas le doute dans son cœur en remettant en question telle ou telle affirmation de la Bible. Montrez-lui que vous la croyez tout entière, comme l’apôtre (Actes 24.14 b). Dès l’instant où je fais des réserves en disant : « Dieu a-t-il réellement dit … », j’imite Satan (Genèse 3.1) et jette le trouble et la méfiance dans l’esprit d’un petit qui ne demande qu’à croire.
Ne vous exclamez pas :
— Naturellement, on ne peut pas prendre pour du bon pain tout ce que dit la Bible.
Ou encore :
— « J’ai beau prier Dieu, il ne m’exauce pas. Je suis déçu et ne peux prendre au sérieux les promesses de l’Écriture …
Non, ne corrigez pas la Bible, ne la jugez pas mais laissez-vous juger par elle ; et si un passage vous déconcerte, affirmez avec force : « Ta Parole est la Vérité » (Jean 17.17).
6. — Ne renvoyez pas un enfant réclamant une explication qui vous met dans l’embarras. Ne lui criez pas comme s’il était coupable de vous interroger :
— Tais-toi ! Tu comprendras plus tard.
Soyez sincère et dites-lui simplement :
— Ton étonnement ne me surprend pas car ce passage est également obscur pour moi. D’ailleurs, il y a beaucoup de paroles dans l’Écriture dont je ne saisis pas encore le sens. Sans doute Dieu le veut-il ainsi afin que nous lui fassions confiance malgré tout. Un jour nos yeux s’ouvriront et « nous connaîtrons comme nous avons été connus » (1 Corinthiens 13.12). Nous nous féliciterons alors de ne pas avoir douté car « il est impossible que Dieu mente » (Hébreux 6.18).
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Il est de notre devoir d’amener l’enfant à avoir un contact personnel et quotidien avec le Saint-Livre. « L’enfance, écrit Cl.-L de Benoit, est par excellence la période de formation des habitudes. Les pédagogues affirment que si un jeune n’a pas pris goût à la lecture avant douze ans, il est probable qu’il ne deviendra jamais un fidèle lecteur par la suite. La période la plus favorable pour contracter l’habitude de lire régulièrement la Bible et laisser les paroles divines modeler pensée et conduite, se situe avant l’adolescence ».
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CONSEILS (texte de Cl. L. de Benoit)
Nul ne saurait comprendre ce que Dieu dit sans le secours de son Esprit. Le roi David priait ainsi : « Ouvre mes yeux, et je verrai les merveilles qui sont dans ta loi ». Apprenons à l’enfant à s’exprimer dans ses propres mots.
— Lire le texte biblique, mordre à belles dents la « tranche de pain » que Dieu nous tend pour la journée. Encore une fois, il est vivement conseillé de remettre à l’enfant une liste de lectures appropriées, de lui couper une tranche adaptée à son appétit.
— Réfléchir. Pour profiter au corps, le pain doit être mâché. De même, pour que le texte biblique porte ses fruits en nous, il faut le méditer. Pour aider l’enfant à cette réflexion, proposons-lui des questions simples, telles que : « Qui sont les personnes dont il est parlé ? — Qu’est-ce que j’apprends sur Dieu ? sur Jésus-Christ ? sur le Saint-Esprit ?
— Y a-t-il un bon exemple à suivre ? un mauvais exemple à ne pas suivre ? — Que vais-je noter dans mon « carnet de merveilles » ?
— Prier. Lire la Bible, c’est écouter Dieu. Or Dieu ne veut pas seulement être entendu, il désire qu’on lui réponde. Cette réponse est notre prière. Enseignons ainsi à l’enfant à dialoguer avec Dieu, à transformer en louange ou en requête ce qu’il a compris et reçu.
— Obéir. La nourriture bien mâchée doit être avalée et digérée pour se transformer en énergie. Les paroles bibliques auxquelles nous avons réfléchi et qui ont enrichi notre prière, il faut se les approprier par la foi et les traduire en actes.
Pour cette lecture réfléchie, persévérante et qui débouche sur une obéissance concrète, l’enfant a besoin d’être aidé et stimulé. Il faudra de nombreuses lectures expliquées en commun jusqu’à ce qu’il sache lire la Bible seul avec profit. Le lui enseigner est notre privilège. C’est l’armer spirituellement pour demain, permettre à sa foi de s’enraciner. Alors, par la grâce de Dieu, il pourra devenir, comme le décrit le Psaume 1, un arbre solidement planté près d’un courant d’eau, capable de résister aux intempéries, qui reste vert et porte du fruit même dans la sécheresse.
LES PARENTS S’INTERROGENT