La réputation d’Antoine arriva jusqu’aux empereurs ; le grand Constantin et ses fils, Constance et Constant, ayant appris tout ce qu’on racontait d’Antoine, lui écrivirent comme à un père, en lui exprimant le désir de recevoir une réponse de sa part. Mais Antoine n’attacha aucun prix à ces lettres et ne se réjouit point de ce message ; on le vit tel qu’il était avant que les empereurs lui eussent écrit. Quand on lui apporta les lettres, il appela les moines et leur dit : Ne vous étonnez point si un empereur nous écrit, car un empereur est un homme, mais étonnez-vous plutôt de ce que Dieu a écrit sa loi aux hommes et de ce qu’il nous a parlé dans la personne de son propre fils. Il ne voulait pas même recevoir ces lettres, disant qu’il ne savait point répondre à de tels messages ; mais engagé par les moines qui lui représentaient que ces empereurs étaient chrétiens et qu’ils se scandaliseraient d’un tel refus, il consentit à en entendre la lecture.