1 N’attribuez qu’à votre perversité les blasphèmes que se permettent contre Dieu les insensés qui osent dire qu’il n’a pas établi pour tous et en tout temps le même moyen de salut. En effet, toutes vos pratiques ont été jugées absurdes, indignes de Dieu, par des hommes trop peu éclairés pour juger qu’elles pouvaient servir à ramener dans les voies de la pénitence un peuple comme le vôtre, travaillé de je ne sais quelle maladie d’esprit, et pour comprendre que la loi qui ne parut qu’après Moïse était cependant la loi éternelle. 2 Vous la trouvez annoncée dans un des psaumes (le Psaume XVIII) ; vous y lisez que les préceptes du Seigneur qui donnent la sagesse sont plus doux que le miel le plus délicieux : ce qui le prouve, c’est que nous affronterions la mort plutôt que d’abjurer son saint nom. Nous lui demandons avant toute chose, comme on le sait, d’être préservés des ennemis cachés, c’est-à-dire des esprits pervers et trompeurs, comme le prophète le dit en termes figurés, quand il fait parler dans ce psaume ceux qui croient au Christ, et pour échapper aux attaques de ces ennemis du culte de Dieu, je veux dire 3 les mauvais génies que nous adorions autrefois, nous demandons au Seigneur par Jésus-Christ, son fils, qu’il nous conserve purs et sans tache, après nous avoir fait connaître la vérité. Nous appelons le Christ notre soutien, notre Sauveur, lui dont le nom seul fait trembler les démons. Ne voyez-vous pas qu’en effet, au seul nom de Jésus, crucifié sous Ponce-Pilate, les démons sont chassés et vaincus ? Et quelle preuve plus évidente de la puissance qui lui fut donnée par Dieu le père, que de voir son nom et les mérites de sa passion terrasser les puissances de l’enfer ?