Mon enfant sera toute sa vie prêté à l’Éternel …
Onze heure du soir … brusque sonnerie du téléphone. A l’autre bout du fil, une voix entrecoupée de sanglots me bouleverse. C’est ma fille, partie le matin même pour l’Angleterre.
— Papa, me dit-elle, une fois débarquée à Southampton, j’ai été refoulée et donc obligée de reprendre le bateau à cause d’un papier manquant.
— Mais, où donc est-tu maintenant ?
— A la gare maritime de Dieppe, toute seule, et je n’ai plus de train pour rentrer à Paris …
Que faire ?
Je tente d’atteindre le pasteur de l’endroit mais sans succès. On peut imaginer l’inquiétude d’un père dans l’impossibilité de porter secours à son enfant, seule dans un port.
Je repose l’appareil, fort angoissé, suppliant Dieu de la protéger. Rongé d’inquiétude, je lutte durant des heures sans recevoir d’En-Haut le moindre apaisement … jusqu’au moment où, conscient de ma totale impuissance, je cède :
— Seigneur, tu vois mon angoisse. Je te remets ma fille car je ne puis rien pour elle. Entre tes mains, elle sera infiniment mieux protégée que si j’étais auprès d’elle.
C’est alors que Dieu intervient. Soudainement apaisé, je m’endors profondément jusqu’au matin. Le lendemain, ma fille arrive toute réjouie :
— Sais-tu ce qui s’est passé, me dit-elle ? Après t’avoir téléphoné, j’ai rencontré un employé de la gare qui faisait sa ronde. Surpris de me voir là toute seule, il s’est exclamé : Que faites-vous là, à cette heure ? Il n’y a plus de train jusqu’à demain matin cinq heures ». Me voyant désemparée, il a ajouté : « Rassurez-vous, je vais vous introduire dans une salle d’attente où vous pourrez vous allonger et dormir à votre aise. Je fermerai à clé derrière moi et demain je viendrai vous ouvrir à l’heure du train. Ici, vous ne risquez rien … » Dieu avait envoyé son ange pour secourir ma fille. J’en fus émerveillé et combien reconnaissant !
Cet incident me rappelle une importante vérité : Le Seigneur s’occupe de mes problèmes lorsque je les lui confie. Il prend en charge les miens si je les lui donne réellement. L’erreur serait de croire que mon enfant est protégé dans la mesure seulement où je le garde près de moi, sous mes yeux, en quelque sorte blotti contre ma poitrine. Non ! Dieu seul est un solide rempart, une forteresse inexpugnable. N’est-ce pas là le thème favori des Psaumes ? Dès l’instant où je crois en la valeur de MA protection – c’est-à-dire en MOI-même – Dieu ne peut accorder la sienne. Trop de parents tiennent leurs enfants dans du coton tels des bébés en milieu stérile ; alors ils sont incapables de résister lorsque sévit la moindre épidémie.
Anne, la mère de Samuel, nous enseigne à ce sujet (1 Samuel 1 et 2). Cette femme de Dieu garda son enfant auprès d’elle jusqu’à ce qu’il fût sevré, puis l’amena à Silo pour le laisser dans un milieu réputé dépravé. Cette mère pieuse pouvait légitimement hésiter à confier son enfant à un vieillard sans énergie qui tolérait la débauche et la plus insolente des injustices. Samuel n’allait-il pas subir l’influence de l’entourage, être à la longue contaminé par tant de mauvais exemples ? Pas du tout ! Grâce à Dieu, le jeune homme devint un ardent prophète, conscient plus que quiconque, de la sainteté divine.
Comme Anne, confiez votre enfant au Seigneur, acceptez … de le perdre et il vous Le rendra tel qu’il le veut. En tous cas, « déchargez-vous sur Lui de vos soucis et Il prendra soin de vous » (1 Pierre 5.7).
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« L’Éternel est bon ; il est un refuge au jour de la détresse ; Il connaît ceux qui se confient en Lui ». (Nahum 1.7).
« L’Éternel est mon rocher, je me retirerai vers Lui. Il est mon bouclier, la force qui me délivre et ma haute retraite ». (Psaumes 18.2-4).
« L’ange de l’Éternel campe autour de ceux qui le craignent et il les arrache au danger … Quand les justes crient, l’Éternel entend et Il les délivre de toutes leurs détresses … Aussi pouvons-nous dire avec confiance : Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai rien ». (Psaumes 34.8, 18 ; Hébreux 13.6).
« Je dis à l’Éternel : Tu es ma retraite et ma forteresse, mon Dieu en qui je mets ma confiance ». (Psaumes 91.2).
LES PARENTS S’INTERROGENT