« Toi donc reviens à ton Dieu ; garde la miséricorde et la justice et espère continuellement en Dieu. » Os 12.7.
La continuité est une condition essentielle de la vie. Que la vie soit interrompue pour une heure seulement, l’homme est perdu, il est mort. La continuité est tout aussi indispensable a la vie chrétienne pour que celle-ci soit ce qu’elle doit être. Dieu me veut plein de santé et de vie chrétienne et c’est Dieu qui veut me rendre tel. Moi je le veux aussi et je m’attends il lui pour qu’il opère en moi à chaque instant tout ce qu’il attend de moi, tout ce qu’il veut voir en moi. Cette entière dépendance de Dieu doit être continuelle et sans interruption. Pour qu’il en soit ainsi, il faut observer ce divin commandement : « Espère continuellement en Dieu. » On pourra s’attendre à Dieu plus particulièrement dans tel ou tel moment, mais la disposition habituelle de l’âme doit être invariablement celle de l’attente confiante.
Cette attente continuelle est réellement nécessaire. Ceux qui se contentent d’une faible vie chrétienne ne voient la qu’un luxe inutile, quelque chose dont on peut se passer pour être bon chrétien ; mais tous ceux qui disent sincèrement au Seigneur : Sanctifie-moi autant que puisse l’être un pécheur gracié ; garde-moi aussi près de toi qu’il soit possible; remplis-moi de ton amour autant que tu veux le faire ; tous ceux-là sentent aussitôt la nécessité de cette continuelle dépendance de Dieu sans laquelle ils ne peuvent avoir aucune communion habituelle avec lui, aucune possibilité de demeurer toujours en Christ, aucune victoire permanente sur le péché, ni aucun empressement à servir Dieu.
Cette attente continuelle est possible quoique souvent on se figure qu’au milieu de tous les devoirs de chaque jour il sera impossible de penser toujours à Dieu et que malgré soi on oubliera de le faire. C’est ne pas comprendre que ceci doit venir du cœur et que ce qui remplit le cœur occupe aussi l’esprit, même lorsque la faculté de penser est réclamée ailleurs.
Le cœur d’un père peut être continuellement préoccupé de son enfant malade quoique celui-ci soit loin de lui, et que des affaires pressantes réclament toute son attention. Quand le cœur a appris qu’il est absolument incapable de se préserver du mal ou de l’aire le bien par lui-même et qu’il sait que Dieu se charge de le garder, quand désespérant de lui-même, il a saisi la promesse de Dieu et qu’il le sait assez puissant pour faire en lui l’impossible, il apprend à se reposer sur Dieu si bien que même au milieu des occupations et des tentations, il lui est facile de regarder continuellement à Dieu.
L’appel à s’attendre à Dieu comporte une promesse. Les commandements de Dieu ainsi que les préceptes de l’Évangile sont tous des promesses ; ils nous disent ce que notre Dieu vent faire pour nous. Lorsque vous commencez à vous attendre à Dieu, vous ne le faites que d’une manière intermittente et imparfaite, mais croyez fermement que Dieu veille sur vous avec amour, et qu’il vous envoie secrètement sa force. Parfois on croit perdre soit temps en attendant, mais il n’en est pas ainsi. Attendre en regardant à Dieu, même sans voir, ni comprendre, c’est réaliser un progrès inconscient, parce que c’est avec Dieu que vous avez affaire et que c’est lui qui agit en vous. Dieu, qui vous appelle à compter sur lui, voit vos vains efforts et vient alors faire en vous ce que vous ne sauriez faire. Votre vie spirituelle n’est aucunement votre œuvre, à vous, ni à son début, ni à mesure qu’elle se développe. C’est l’Esprit de Dieu qui a commencé cette œuvre en vous vous invitant à vous attendre à Dieu, et c’est lui aussi qui vous rendra capable de poursuivre continuellement cette voie de foi et de confiance.
Regarder continuellement à Dieu nous assure son intervention continuellement en nous. Nous voici arrivés à la fin de ces méditations puissent-elles vous apprendre, à vous et moi, que Dieu veut agir continuellement en nous. C’est là ce qu’il fait sans cesse, mais notre incrédulité nous empêche souvent de le reconnaître. Celui qui vous appelle par son Esprit à compter sur lui, sans cesse vous fera éprouver aussi que l’action de Dieu, du Dieu éternel, ne s’arrête jamais. L’amour, la vie, l’activité de Dieu ne peuvent ni cesser ni s’interrompre.
Ne limitez pas l’action de Dieu en calculant combien vous pouvez attendre de lui. Que vos regards s’arrêtent seulement sur cette vérité: Par sa nature même, Dieu, l’auteur de la vie, ne saurait faire autrement que d’agir à chaque instant dans son enfant. Ne vous bornez pas à ne voir qu’un côté de la question, vous disant : Si Je m’attends continuellement à Dieu, Dieu agira continuellement en moi. Non, placez Dieu en premier lieu et dites : Dieu agit continuellement en moi, je puis donc m’attendre continuellement à lui.
Prenez le temps nécessaire pour vous pénétrer de la certitude que Dieu agit en vous continuellement et sans interruption. Il vous sera facile alors de vous attendre continuellement à lui. Plein de confiance et de joie, vous prendrez la sainte habitude de vivre selon ces mots : « Je m’attends à toi tout le jour. ». {Ps 25.5} Le Saint-Esprit entretiendra en vous la faculté de vous attendre à Dieu d’instant en instant.
« Mon âme, attends-toi à Dieu ! »