Les Pseavmes

Psaume 31.

J’ai mis en Toi mon espérance
(Théodore de Bèze)

David, traqué dans le désert de Maon (1 Samuel 23), peint au vif les tourments des fidèles. Comme d’une tempête, ses cris montent vers le ciel ; il décrit l’extrême danger dans lequel il est, puis il se rassure en pensant à la fidélité de Dieu. Psaume excellent pour ceux qui passent par une grande épreuve.

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— 1 —
2 J’ai mis en Toi mon espérance,
Seigneur, je ne crains plus
D’être jamais déçu.
Accorde-moi la délivrance,
Dans ta haute justice
Que tous les saints bénissent.
— 2 —
3 Ecoute-moi quand tout mʼaccable,
Et pour me secourir
Daigne enfin accourir ;
Sois pour moi le roc imprenable
Et la place très sûre
Où mon cœur se rassure.
— 3 —
4 Tu es ma tour, ma forteresse,
Pour lʼhonneur quʼon te doit
Conduis-moi, guide-moi.
5 Tu vois les filets quʼon me dresse,
Tire-moi de lʼimpasse,
Mon salut, cʼest ta grâce.
— 4 —
6 En tes mains je remets mon âme,
Car tu mʼas racheté,
Ô Dieu de vérité.
7 Cʼest Toi, Seigneur, que je réclame,
Mais je hais toute idole,
Toute vaine parole.
(Pause)
— 5 —
8 Un jour dans la pleine allégresse,
Je pourrai te chanter,
Célébrer ta bonté
Lorsque sur mon âme en détresse
Ayant jeté la vue,
Tu lʼauras aperçue.
— 6 —
9 Tu nʼas pas voulu quʼon me place
Sous la cruelle main
Dʼun pouvoir inhumain.
Tu mʼas redonné de lʼespace
Quand ma jambe était prise
Au piège par surprise.
— 7 —
10 Pitié, pitié de ma détresse,
Ô mon Dieu, car je suis
Accablé de soucis,
Et dans ma grande faiblesse,
Ma gorge sʼest rouillée,
Et ma vue est brouillée.
— 8 —
11 Les chagrins ont miné ma vie ;
En des soupirs cuisants
Jʼai passé tous mes ans.
Sous le poids des douleurs je plie,
Mes forces me délaissent,
Mes pauvres os sʼaffaissent.
(Pause)
— 9 —
12 Parmi les gens qui me haïssent,
Mes voisins, je le vois,
Ont tous honte de moi ;
Mes amis même me trahissent,
Ils ont quand je me montre
Horreur de ma rencontre.
— 10 —
13 Je me vois rayé des mémoires,
Comme un mort oublié,
Comme un vase brisé.
14 On conte sur moi des histoires :
Partout cʼest lʼépouvante,
Et la terreur constante.
— 11 —
 Car tout leur conseil délibère
Et fait tout son effort
Pour quʼon me mette à mort.
15 Mais, Seigneur Dieu en qui jʼespère,
Mon cœur dit en lui-même :
Tu es mon Dieu suprême.
— 12 —
16 Ta main tient le cours de ma vie ;
Quʼil ne soit pas soumis
Aux mains des ennemis.
Protège-moi contre lʼenvie
De la bande traîtresse
Qui me poursuit sans cesse.
— 13 —
17 Fais resplendir sur moi ta face,
Ô Dieu fidèle et bon,
Sauve ton tâcheron !
18 Lʼincroyant dit que je rêvasse,
Se peut-il quʼon se moque
Quand cʼest Toi que jʼinvoque ?
(Pause)
— 14 —
 Confonds par contre les impies :
Que leurs discours soient clos
Dans la nuit du tombeau.
19 Mets ainsi fin aux calomnies,
Car on jette lʼoutrage
Sur le juste avec rage.
— 15 —
20 Combien grandes sont tes merveilles
Pour tous ceux qui tʼont craint,
Tu leur fais tant de biens !
Combien de grâces sans pareilles
Quʼà tes enfants tu donnes
Devant tant de personnes !
— 16 —
21 Tu les abrites sous ta face,
Ils échappent aux yeux
De tous les orgueilleux,
Et sous ta tente, par ta grâce,
Ils restent purs de blâmes,
Loin des langues infâmes.
— 17 —
22 Donnez au Seigneur la louange ;
Il nous est entre tous
Plein dʼun amour si doux,
Et quand les circonstances changent
Il reste en temps de guerre
Seul refuge sur terre.
— 18 —
23 Un jour, au comble de la crainte,
Jʼai dit : Tu mʼas laissé,
Me voilà donc chassé !
Mais tu as entendu ma plainte
Mon angoisse était grande,
Tu reçus ma demande.
— 19 —
24 Aimez Dieu, vous ses débonnaires ;
Dieu qui garde les bons
Rend le double au félons.
25 Tenez bon dans les temps contraires,
Car Lui seul fortifie
Quiconque en Lui se fie.

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