Nos enfants

FILTRER SES PROPOS

Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole malsaine ou simplement inutile. Cherchez les mots qui aident et encouragent. Que chacune de vos paroles servent au progrès spirituel des autres …

Éphésiens 4.29

L’enfant est, par nature, critique, sévère à l’égard d’autrui et j’oserais dire médisant, surtout vis à vis de ses petits camarades. Or, trop de parents entretiennent sans le savoir cette fâcheuse tendance en parlant de tout et de rien devant lui, sans songer à contrôler leurs propos et les thèmes abordés. Tout est étalé sans discernement devant un petit monde avide d’informations. Qui dira l’impact négatif produit par des paroles non filtrées sur de jeunes êtres naturellement enclins à retenir le mal et – ce qui est pire – à détecter les mauvaises dispositions de cœur des aînés. Montrez-vous sévères envers autrui et vous aurez une descendance impitoyable.

Est-il sage de parler à table des problèmes de l’église, des maladresses ou des chutes de certains responsables ? L’enfant doit-il savoir ces choses ? Qu’en retirera-t-il de bon ? Puisque ces informations ne manqueront pas de lui faire du mal, pourquoi ne pas les taire en famille ? L’impression produite en lui sera d’autant plus funeste qu’il discernera chez celui qui médit, la jalousie, l’esprit de jugement ou le plaisir de dénigrer ceux qui ont failli. Quand bien même la communauté traverserait une passe difficile, n’en parlez pas devant les vôtres. Et surtout, que ces problèmes douloureux ne reviennent pas sur le tapis chaque fois qu’un frère ou une sœur vous visite. L’Eglise a ses taches et ses rides : est-ce une raison pour avilir l’Épouse du Seigneur qu’il veut faire justement paraître devant Lui « sans tache ni ride » (Ephésiens 5.27) ?

Ne vous rendez pas au culte en maugréant :

— Ah ! Il faut encore aller subir les lenteurs et la monotonie de M. Untel … !

De retour à la maison, n’extériorisez pas votre mécontentement si vous êtes déçu de l’exposé du prédicateur. Ne relevez pas ses fautes de syntaxe ou ses affirmations que vous estimez « gratuites », pas plus que les hésitations de l’organiste, incapable à votre avis d’entraîner l’auditoire. Laissez-vous plutôt sonder par Dieu pour savoir si vous étiez réellement dans de bonnes dispositions de cœur et d’esprit lors de ce service. L’indulgence est une qualité bien rare parmi les croyants (1 Timothée 3.3 et Hébreux 5.2).

J’ai souvent visité un frère qui ne manquait jamais de dénigrer sa communauté et ses responsables, insistant sur les insuffisances des « évangéliques ». J’ai dû constater un fait douloureux : la plupart des siens se sont détournés de la foi.

S’il en était ainsi rentrez en vous-même et acceptez de réviser votre notion des choses : vous n’irez plus à l’Église pour vous d’abord, « pour y recevoir du bien », mais essentiellement pour adorer le Seigneur dans le cadre de la famille chrétienne. Cette rencontre hebdomadaire devrait être attendue comme une fête et vos enfants devraient découvrir sur votre visage la joie d’y prendre part.

Mais peut-être est-il exact que l’ambiance du service est froide, désespérément languissante et le sermon un tantinet broussailleux. C’est une « petite » épreuve. Refusez de la subir mais dominez-là plutôt par l’intercession et la foi en l’action du Saint Esprit ainsi que par un redoublement de ferveur. Et puis, priez-vous pour votre pasteur ? Avez-vous le souci de la bonne marche de votre communauté ? Des progrès spirituels de vos frères et sœurs en la foi ?

Si vous vivez « le culte » à contrecœur, dans l’irritation et l’agacement, vos enfants le discerneront très vite. Ne trouvant aucun intérêt à fréquenter des réunions qui vous éprouvent, ils ne tarderont pas à se détacher de l’église et ce qui serait pire, à rejeter le Christ.

Ne jugez pas non plus sévèrement les autres communautés en les taxant de mondaines, de multitudinistes ou d’infidèles. Est-ce votre rôle ? Et puis, vos enfants sont-ils aptes à comprendre ce que vous entendez par là ? Votre « milieu » est-il sans faille ? N’’a-t-il pas, lui aussi, ses faiblesses ? J’ai visité nombre d’églises de dénominations diverses. Partout j’ai rencontré de belles âmes, des paroissiens zélés et généreux de cœur. Doit-on les affubler de tels qualificatifs et les ranger parmi les infidèles qu’ils ne sont pas ? Que votre souci soit plutôt d’amener vos enfants à suivre le Christ sans défaillance en leur inculquant l’amour de la vérité. Ils ne tarderont pas alors à discerner ce qui peut être en contradiction avec l’Écriture, sans esprit de critique cette fois. Mais surtout, ne formez pas des sectaires.

S’il advenait que votre pasteur énonce une hérésie – pourquoi pas ? – n’en faites pas des gorges chaudes, surtout si la chose est passée inaperçue. Dans le cas contraire, rétablissez la vérité en citant la Bible à l’occasion d’un culte de famille par exemple, le plus naturellement du monde et sans revenir sur les propos erronés. Surtout, ne dénoncez pas l’homme de Dieu. Il a pu tenir un langage qui dépassait sa pensée ou ne l’exprimait pas vraiment. Votre devoir sera de lui rendre visite pour vous expliquer avec lui. Et si vous devez l’avertir, faites-le avec tact, amour et beaucoup d’humilité. Alors votre intervention sera positive pour le pasteur et le troupeau dont il a la charge.

Devant les enfants, pas de critiques. Travaillez plutôt à former des esprits fermes mais généreux.

LES PARENTS S’INTERROGENT

  1. Avez-vous le souci de « filtrer » vos paroles devant vos enfants ? Vous arrive-t-il de critiquer les autres en famille ? Etes-vous conscient du mal que vous leur faites ? Avez-vous le désir de changer sur ce point ?
  2. Allez-vous au culte avec joie ? Vos enfants s’en aperçoivent-ils ? Vous advient-il de critiquer les frères de votre communauté ? Les autres églises ? Que faites-vous lorsque le prédicateur a formulé des affirmations peu conformes à l’enseignement des Écritures ? N’avez-vous pas à regretter votre façon d’agir ?
  3. Demandez à Dieu la force de ne dire que « des paroles qui aident et encouragent, qui servent aux progrès spirituels de ceux qui vous entendent » (Éphésiens 4.29). Bénissez-le pour sa réponse certaine.

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