« Mais toi, mon âme, tiens-toi en repos, regardant à Dieu, Car mon attente est en lui. Il est mon rocher, ma délivrance et ma haute retraite. » Ps 62.6,7.
(La version anglaise dit : Mon âme, attends-toi à Dieu seul...Lui seul est mon rocher...)
S’attendre continuellement à Dieu paraît moins difficile que de s’attendre à lui seul. Que de fois ou est tenté de mettre sa confiance en tout autre chose qu’en Dieu seul, arrêtant ainsi les grâces qu’on aurait voulu recevoir de lui. Il faut donc que le mot seul vienne jeter sa lumière sur le sentier de la foi pour qu’on puisse recevoir les grâces promises. « Mon âme, attends-toi à Dieu seul, car lui seul est mon rocher. »
Oui, « mon âme, attends-toi à Dieu seul. » Il est le seul Dieu, la seule source de, vie et de bonheur. Seul, il est mon Rocher. Mon âme attends-toi à lui seul. Tu voudrais acquérir la bonté. « Il n’y a de bon que Dieu seul. » {Mr 10.18} et il n’y a de bonté possible que celle qu’on reçoit directement de lui. Tu as cherché à avoir une vie sainte. « Nul n’est saint comme l’Éternel. » {1Sa 2.2} et tu ne saurais avoir d’autre sainteté que celle dont il peut te revêtir d’instant en instant. Tu voudrais vivre pour Dieu et son royaume, travailler à amener les pécheurs au salut. Voici ce qu’il te dit : « C’est le Dieu d’éternité, l’Éternel, qui a créé les extrémités de la terre. Il ne se fatigue point, il ne se lasse point... » Il donne de la force à celui qui est fatigué, et il augmente la vigueur de celui qui tombe en défaillance...Ceux qui se confient en l’Éternel renouvellent leur force. « Lui seul est Dieu, lui seul est ton Rocher Mon âme, attends-toi à Dieu. » {Esa 40.28,29}
« Mon âme attends-toi à Dieu, » à lui seul. Ce n’est pas là ce que te diront la plupart de ceux que tu rencontreras. On cherchera plutôt à te faire mettre ta confiance dans telle Église ou telle doctrine, dans tel moyen de grâce, telle pratique humaine ou tel rite religieux, mais, mon âme, attends-toi à Dieu lui- même. Les rites les plus sacrés deviennent un piège quand c’est sur eux qu’on s’appuie, Le serpent d’airain devient Nehushtan, {2Ro 18.4} l’arche et le temple finissent par disparaître. Que le Dieu vivant, et nul autre que lui, soit ton espérance.
« Mon âme, attends-toi à Dieu ». Les yeux, les mains, les pieds, l’esprit et les pensées peuvent être engagés dans les devoirs de la vie ; mais toi, mon âme, attends-toi à Dieu seul. Tu es un esprit immortel, créé, non pour ce monde, mais pour l’éternité et pour Dieu. O mon âme réalise ta destinée, comprends tes privilèges et attends-toi à Dieu, à lui seul. Ne te laisse pas séduire et détourner par des pensées et réflexions religieuses, par des exercices religieux. Très souvent ils prennent la place que devrait occuper l’attente à Dieu. Mon âme, de toute ta force, attends-toi à Dieu. Tu as Dieu pour toi, et toi tu es à Dieu, attends-toi à lui.
Oui, « mon âme, attends-toi à Dieu. » Prends garde à tes deux grands ennemis, le monde et le moi. Qu’aucune jouissance ou satisfaction terrestre, quelque innocente qu’elle puisse te paraître, ne t’empêche de t’écrier : « J’irai vers l’autel de Dieu, ma joie et mon allégresse. » {Ps 43.4} Souviens-toi de ce que dit Jésus de la nécessité de renoncer à soi-même. {Mt 16.28} Terstegen a dit que les saints renoncent à eux-mêmes en toutes choses. Complaire au moi dans les petites choses c’est assurer sa prépondérance dans les grandes choses. Mon âme, attends-toi à Dieu seul. Qu’il soit tout pour toi. D’un cœur non partagé, dis-toi sans cesse : « Mon attente est en lui, Il est mon rocher, je ne serai point ébranlé. » {Ps 62.6,7} Quels que soient tes désirs ou tes prières, quel que soit l’intérêt que tu portes à l’œuvre de Dieu dans l’Église ou dans le monde, quelle que soit ta position dans la solitude et dans le tourbillon du monde, dans le culte public ou dans d’autres réunions de croyants, mon âme, attends-toi à Dieu, n’attends rien que de lui seul. « Lui seul est ton rocher. »
« Mon âme, attends-toi à Dieu ». N’oublie jamais les deux vérités fondamentales sur lesquelles repose cette attente. Si tu étais tentée de trouver cette attente trop difficile, trop élevée pour toi, elles te ramèneront à regarder à Dieu. Les voici : D’un côté ton incapacité absolue, de l’autre la capacité toujours suffisante de ton Dieu. Oh ! pénètre-toi bien du péché, de la déchéance complète du moi et ne lui permets jamais d’avoir rien à dire. Pénètre-toi toujours plus de ton entière incapacité quant à changer en toi ce qui est mauvais ou à tirer de toi quoi que ce soit de bon spirituellement. Comprends toujours mieux ta position de créature de Dieu entièrement dépendante de lui et qui doit à chaque instant recevoir de lui. Saisis toujours mieux ce qu’est l’alliance de la rédemption, cette alliance de grâce par laquelle Dieu te promet de te rendre plus encore que tu n’avais perdu, de t’accorder sans cesse par son Fils et par le Saint-Esprit sa divine présence et sa puissance.
Attends-toi donc continuellement à ton Dieu.
« Mon âme, attends-toi à Dieu ». Il n’est pas de paroles qui puissent dire, pas de cœur qui puisse concevoir quels trésors de gloire renferme ce mystère du Père et de Christ. Dans ses compassions infinies, dans la toute-puissance de son amour, notre Dieu veut être notre vie et notre joie. Oh ! mon âme, que je n’aie plus besoin de te répéter encore « Attends-toi à Dieu » mais que tout ce qui est en toi s’écrie avec allégresse : « Mon Dieu, je m’assure en toi...je m’attends à toi tout le jour ! » {Ps 25.2,5}
« Mon âme attends-toi à Dieu ! »