Vie - Flavius Josèphe

CHAPITRE XXXIII

Ceux de Tibériade qui ne savaient pas que j'eusse été averti de ce qui s'était passé, voyant qu'il n'était arrivé aucune troupe du roi, et que tout le lac était couvert de bateaux qu'ils croyaient pleins de gens de guerre, furent saisis d'une si grande frayeur qu'ils changèrent aussitôt de sentiments ; ils déposèrent les armes et vinrent au devant de moi avec leurs femmes et leurs enfants ; et en me souhaitant toutes sortes de prospérités, ils me priaient de leur continuer les témoignages de mon affection. Je commandai à ceux qui conduisaient les bateaux qui me suivaient de jeter l'ancre loin (de la terre, afin qu'on ne pût s'apercevoir du peu de monde qui était dedans ; et m'étant approché du rivage, je fis de grands reproches à ceux de la ville d'avoir violé si légèrement la foi qu'ils m'avaient donnée. Je leur promis néanmoins de leur pardonner, pourvu qu'ils m'envoyassent dix des principaux d'entre eux ; ce qu'ils firent à l'heure même. Je leur en demandai encore dix autres ;

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