« Et Jésus, sachant qu'ils allaient venir l'enlever pour le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne, lui seul. » (Jean 6.15)
Les Évangiles nous parlent souvent de Christ se retirant dans la solitude de la prière.
Luc le mentionne en prière onze fois.
Marc nous dit dans son premier chapitre, qu’après une soirée où toute la ville avaient été rassemblés à la porte, et qu’Il avait opéré beaucoup de guérisons, « vers le matin, pendant qu'il faisait encore très sombre, il se leva, et sortit pour aller dans un lieu désert, où il pria. »
Avant de choisir ses douze apôtres, Il « se rendit sur la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu. »
Cette pensée de retraite complète semble avoir profondément impressionnée les disciples, donnant lieu à l'utilisation par Jean de cette expression significative, Il « se retira de nouveau sur la montagne, lui seul ». Comme Matthieu a également écrit : « Il monta sur la montagne, pour prier à l'écart ; et, comme le soir était venu, il était là seul. »
L'homme Christ Jésus a ressenti la nécessité d’une parfaite solitude.
Recherchons humblement savoir ce que cela signifie.
1. Lui seul.
Entièrement seul, seul avec lui-même.
Nous savons combien les relations avec les hommes nous entraînent loin de nous-mêmes et épuisent nos forces.
Le Christ, l'homme Jésus le savait aussi, et a senti le besoin de se retrouver Lui-même de nouveau, de rassembler toutes ses forces pour renouveler la conscience de ce qu'il était et ce dont il avait besoin, pour réaliser pleinement sa haute destinée, sa faiblesse humaine, son entière dépendance du Père.
Combien à plus forte raison l'enfant de Dieu a besoin de cela.
Que ce soit parmi la distraction des engagements du monde ou d'un service religieux, que ce soit pour l'entretien de notre propre vie chrétienne, ou le renouvellement de notre pouvoir d'influencer les hommes pour Dieu, il y a toujours un appel urgent à tous les croyants de suivre les traces du Maître, et de trouver le lieu et le moment où il peut en effet être avec lui seul.
2. Lui seul, avec les réalités spirituelles.
C’est dans le retrait total de tout contact avec les choses visibles et temporelles que nous sommes libres de nous soumettre aux puissances du monde invisible, et que nous pouvons leur permettre de nous maîtriser.
Jésus avait toujours besoin de temps et de tranquillité pour à nouveau réaliser la puissance du royaume des ténèbres contre lequel il était venu combattre et vaincre, le grand besoin de l'humanité qu’il était venu sauver, la présence et la puissance du Père dont il était venu accomplir la volonté !
Rien n’est plus indispensable dans le service chrétien que l'homme doit parfois se mettre à méditer intensément sur les réalités spirituelles avec lesquelles, comme en tant que connaissances, il est si familier, mais qui pourtant exercent souvent si peu de pouvoir dans son cœur et dans sa vie.
Les vérités sur l'éternité ont une puissance infinie, elles sont souvent si peu puissante parce que nous ne leur donnons pas le temps de se révéler elles-mêmes.
Lui seul — c'est le seul remède.
3. Lui seul, avec Dieu le Père.
On dit parfois que le travail est l'adoration, et que le service est la communion.
S’il y avait eut un homme qui aurait pu se passer de ces moments particuliers de solitude et de communion, c’est bien notre Seigneur. Mais il ne pouvait pas faire son travail ou maintenir sa communion en pleine puissance, sans son temps de tranquillité. Il ressentait le besoin, en tant qu'homme, d’apporter toute son œuvre, passée et future, devant le Père. Il ressentait aussi le besoin du renouvellement de son sentiment de dépendance absolue de la puissance du Père, et une confiance absolue dans l'amour du Père pendant ces moments particuliers de communion.
Quand il a dit : « le Fils ne peut rien faire de lui-même », « selon que j’entends, je parle » Il ne faisait qu’exprimer la simple vérité de sa relation avec Dieu ; c'est ce qui lui faisait mettre à part ces temps comme une nécessité et une joie indicible.
Plaise à Dieu que tous ses serviteurs comprennent et pratiquent cet art béni, et que l’Eglise sache former ses enfants dans ce sens comme un privilège élevé et saint, que tout croyant peut et doit avoir son temps quand il vit en effet lui-même seul avec Dieu.
Oh ! La pensée d’avoir Dieu tout seul pour moi-même, et de savoir que Dieu m’a tout seul pour lui-même.
4. Lui seul, avec la Parole.
En tant qu’homme Notre-Seigneur a dû apprendre la Parole de Dieu durant son enfance ; pendant les longues années de sa vie à Nazareth, Il se nourrissait de cette Parole et la faite sienne.
Dans Sa solitude, il s'entretenait avec le Père sur tout ce que la Parole disait de lui, sur toute la volonté de Dieu qu'elle lui révélait pour qu’Il l’accomplisse.
Dans la vie du chrétien, il est l'un des plus profonds enseignements qu'il doit apprendre, c’est que la Parole sans le Dieu vivant profite peu ; que la bénédiction de la Parole vient quand elle nous amène vers le Dieu vivant ; que la Parole que nous recevons de la bouche de Dieu nous apporte le pouvoir de la connaître et de l’accomplir.
Tirons-en cette leçon : seule la communion personnelle avec Dieu dans le secret peut rendre la Parole vie et puissance.
5. Lui seul, dans la prière.
Quel privilège indicible qu’est la prière car elle permet à un homme d’ouvrir toute sa vie à Dieu, et de lui demander Son enseignement et Sa force.
Essayez juste un moment de réfléchir à ce qu'était le but de la prière pour Jésus, quelle adoration, quel amour, quelle humilité, quelle supplication comme un enfant pour tous ses besoins.
Combien peu nous concevons et réalisons quel bonheur attend l'homme qui sait suivre les pas de Christ, et combien il se révèle que Dieu peut faire pour celui qui fait toute sa joie d’être avec Lui, Lui seul.
Lui seul.
Ces mots nous ouvrent tout grand le secret de la vie du Christ sur la terre, et de la vie qu'il vit maintenant en nous.
L'un des éléments les plus bénis de la vie qu'il vit en nous par son Saint-Esprit, c’est qu'il nous révèle et nous communique tout que la Parole signifie : Lui seul.