Je sais en qui j’ai cru. 2 Tim., I, 12.
Chrétiens évangéliques, protestants et réformés, nous reconnaissons l’autorité de la Parole de Dieu contenue dans l’Ancien et le Nouveau Testament.
Nous soumettons à l’épreuve de l’examen, par la Parole de Dieu, tous les enseignements des hommes.
Nous croyons en un Dieu invisible, tout-puissant, infiniment sage, saint, juste, miséricordieux et bon, manifesté au monde dans la sainte Trinité de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.
Nous croyons que Dieu, dans l’intérêt de sa gloire, nous a donné la vie, le mouvement et l’être : nous dotant d’une âme personnelle, intelligente, immortelle, nous appelant au bonheur présent et à venir par l’exercice du bien et la soumission à sa sainte et paternelle volonté.
Nous croyons que Dieu fait connaître cette volonté suprême et parfaite à tous les hommes par la voie de la conscience ; mais d’une manière plus directe, plus détaillée et plus sûre par les révélations bibliques.
Nous croyons que tous les hommes, sans en excepter un seul, sont pécheurs, entretenant dans leurs cœurs des penchants qui, s’ils ne sont changés par le renouvellement intérieur, que la Parole de Dieu appelle la régénération ou la conversion, les conduisent à une démoralisation plus grande encore et à leur perte finale.
Nous croyons que le péché, c’est-à-dire la désobéissance à la volonté de Dieu, sous quelque forme qu’elle se manifeste, mérite et encourt la juste sentence de Dieu, le mal moral ne pouvant produire de sa nature que la disgrâce et le malheur.
Nous croyons que Dieu, ayant trouvé tous les hommes dans cet affreux état, a eu pitié de leurs ténèbres, de leurs souillures et de leur malheur. Afin de les sauver en leur faisant grâce, et afin de ne point affaiblir par leur pardon l’autorité souveraine de la loi morale, Dieu a donné Jésus-Christ au monde.
Nous croyons que Jésus-Christ a réuni, en sa mystérieuse personne, toute la plénitude de la Divinité et la nature parfaite de l’homme.
Dieu, il a porté les noms incommunicables, participé aux perfections infinies, coopéré aux œuvres merveilleuses du Père.
Homme, il est né par le pouvoir miraculeux de l’Esprit-Saint, qui est l’auteur de la vie, dans le sein d’une vierge : Marie de Bethléem.
Dieu, il a été parfait et saint en toutes choses ; homme, il s’est dévoué, il a volontairement souffert et il est mort.
Par sa mort, Jésus-Christ, innocent et juste, satisfait à la loi pour les pécheurs : il devient leur garant, leur avocat, leur rédempteur ; et la justice divine, satisfaite en lui, accorde la délivrance et le salut à tous ceux qui s’attachent à lui par une foi sincère.
Nous croyons que Jésus-Christ seul sauve et rachète, complètement et pour toujours, ceux qui mettent leur confiance en lui ; mais nous ne reconnaissons à aucun homme l’autorité de pardonner au nom de Dieu les péchés de leur frères, nous croyons que le salut est une pure grâce de Dieu que nous ne pouvons acheter ni avec de l’or, ni avec de l’argent, ni même par aucun mérite de notre part ; car si, dans quelque mesure, les hommes peuvent mériter l’estime, la considération de la part de leurs semblables, il nous est impossible de nous appuyer sur nos mérites devant le Dieu souverain qui connaît le fond de nos cœurs et dont les yeux sont trop purs pour voir le mal.
Les bonnes œuvres que peuvent et que doivent faire les chrétiens sont en eux, non la cause méritante de leur salut, car, s’ils pouvaient se sauver eux-mêmes, c’est en vain que Jésus-Christ serait venu au monde, mais elles sont la manifestation et le témoignage de la sincérité et de la valeur réelle de leur foi, la foi sans les œuvres étant morte.
Le pécheur, vaincu par l’amour de Dieu, absous et pardonné par le sacrifice de Jésus-Christ, ne vit plus sous une économie de terreur et de crainte ; mais il entre dans une économie de reconnaissance et d’amour ; il ne voit plus en Dieu un juge irrité, mais un Père ; désormais ses devoirs deviennent de doux privilèges ; chaque jour il fait des progrès dans le service de Dieu, l’amour des hommes et le développement de sa propre âme perfectible et immortelle.
Mais comme il est, de sa nature, faible et faillible, Dieu lui prête et lui multiplie les lumières, les encouragements, les consolations et les secours du Saint-Esprit. Comme nous croyons que Dieu, après avoir créé le monde physique, le soutient et le conserve par sa providence, nous croyons aussi que Dieu soutient, conserve et fait progresser le monde moral par l’influence de l’Esprit-Saint : celui-ci agissant, non comme autrefois, lors du premier établissement du christianisme, par des interventions miraculeuses qui bouleversaient l’ordre de la nature, mais par des moyens naturels et ordinaires qu’il fait concourir aux vues de sa bonté et de sa sagesse infinies.
Nous croyons que Dieu s’est formé sur la terre un peuple ou une Église qui est composée de tous ceux qui croient sincèrement en Jésus-Christ et qui s’efforcent de vivre selon ses préceptes et d’imiter son exemple, quelles que soient d’ailleurs les diversités de nationalités politiques et de sectes religieuses qui les distinguent. Nous croyons que cette Église n’est point limitée par des institutions humaines, mais qu’elle a pour chef unique Jésus-Christ lui-même, qui, seul, sait infailliblement qui sont ceux qui lui appartiennent réellement. Nous croyons que cette Église, vraiment catholique ou universelle, doit rendre témoignage à la gloire de son Chef, par ses progrès, sa pureté et sa charité.
Nous reconnaissons que, dans l’intérêt de l’ordre et des progrès de la vérité, Dieu a établi un ministère humain : mission toute fraternelle, instituée, non pour opprimer, mais pour éclairer les consciences. Ce que saint Pierre exprime par ces paroles : Pasteurs, paissez le troupeau de Dieu qui vous est confié, veillant sur lui, non par contrainte, mais volontairement ; non pour un gain déshonnête, mais par affection ; non comme ayant domination sur les héritages du Seigneur, mais en devenant les modèles du troupeau.
Nous croyons qu’il est agréable à Dieu que nous nous réunissions à nos frères dans l’acte du culte public ; mais la Parole de Dieu demande que ce culte soit sincère, spirituel, intelligible pour tous, propre à l’instruction et à l’édification, dépouillé de formes idolâtriques.
Le baptême, que nous conférons à nos enfants au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ne devient un signe de salut qu’autant qu’il est accompagné de l’engagement d’une bonne conscience devant Dieu.
La communion, que nous célébrons en mémoire de Jésus-Christ, est un acte fraternel de foi, de repentance, d’union chrétienne et de salutaires résolutions.
La vie est le temps d’épreuve dans lequel nous devons nous préparer au ciel par une lutte incessante contre l’ignorance, l’égoïsme, la sensualité, l’incrédulité, en un mot, le péché ; la mort est l’événement suprême qui termine notre exil ; elle est suivie du jugement qui nous introduit sans intermédiaire dans le lieu dont notre vie a marqué le choix : chacun étant jugé selon ses œuvres. Le ciel est la patrie du chrétien où il vivra aux siècles des siècles, heureux de connaître Dieu, d’obéir à ses volontés et de s’unir à ses frères, dans un saint et inaltérable amour.
Voilà vos croyances chrétiennes, dans lesquelles vous vous fortifierez de plus en plus, frère et amis, à mesure que vous vous pénétrerez davantage des grands enseignements que Dieu vous donne par la direction de sa paternelle providence, par l’expérience de la vie et par les révélations de sa Parole.
Cette foi saine et glorieuse, confessez-la hautement ; n’ayez jamais honte de Celui qui vous appelle à partager ses gloires. Il se peut qu’après cette profession franche et persévérante de vos convictions évangéliques, on dise encore de vous que vous ne croyez à rien, comme on a pu le faire dans des lieux qui ne devraient jamais retentir que de paroles de paix et de bénédiction ; je ne vous dirai point de mépriser ces imputations injustes, mais plutôt je vous dirai : Sachez en faire votre profit en veillant avec plus de soin sur vous-mêmes.
Démentez ces assertions calomnieuses en prouvant la sincérité de votre foi et la supériorité des principes qui vous dirigent, par une vie plus pure, plus honorable, plus utile.
Ne vous contentez pas de porter le nom de chrétiens ; mais justifiez ce beau titre par une vie vraiment chrétienne. La religion n’est ni une vaine forme, ni une stérile profession, ni une affaire d’habitude et de convenance ; elle est une consolation efficace, une conseillère fidèle, une directrice persévérante ; qu’elle préside à tout, qu’elle sanctifie, qu’elle embellisse, qu’elle réjouisse tout.
Soyez chrétiens en tout et toujours, dans la prospérité et dans l’affliction, dans le repos et dans la vie active, dans la solitude et dans le mouvement du dehors.
Citoyens, que votre patriotisme se manifeste non par l’agitation et le bruit, non en fomentant dans vos cœurs et autour de vous de coupables passions, mais en donnant l’exemple du respect pour le monarque, pour les institutions et les lois du pays, en répandant autour de vous les lumières, les consolations et les bienfaits : disciples du Prince de paix, soyez des hommes de paix ; affranchis de Jésus-Christ, respectez la liberté de vos frères, aimez le pays qui vous a vu naître, et priez avec ferveur pour le repos du monde.
Chefs de famille, resserrez les liens sacrés de la famille ; dirigez vos enfants dans les sentiers de la vertu, de l’honneur et de la piété ; que ce sanctuaire, béni par tant de joies intimes, devienne un temple d’où s’exhale chaque jour l’encens de la prière et de l’action de grâces. Exercez, auprès de ceux qui vous entourent, un sacerdoce saint et paternel, en les nourrissant chaque jour de la lecture et de la méditation de cette Parole divine, hors de laquelle tout redevient ténèbres et confusion.
Jeunes gens, respectez ceux qui, vous ayant devancés dans la carrière, ont sur vous tout l’avantage et toute la supériorité que donne l’expérience de la vie. Prouvez votre foi par le soin que vous mettez à honorer, à soulager, à seconder les parents que Dieu vous a conservés dans son amour.
Chrétiens, supportez-vous, pardonnez-vous, unissez-vous, aimez-vous tendrement les uns les autres comme Jésus-Christ vous a aimés. Ayez pitié de ceux qui souffrent ; contemplez la misère du peuple ; sondez-en la profondeur, non pour l’irriter par une pitié déclamatoire, mais pour vous appliquer avec plus de soin à la guérir, selon la mesure de votre intelligence et de vos ressources.
Chrétiens, ne vous arrêtez pas à ce soulagement des misères physiques ; rappelez-vous qu’il y a dans le monde moral des plaies bien plus profondes, bien plus hideuses encore. Faites briller votre lumière devant les hommes ; proclamez le glorieux et sanctifiant principe du christianisme tel qu’il vous a été transmis par la Parole de Dieu ; abstenez-vous d’un prosélytisme étroit, mesquin, inquiétant, oppresseur, séducteur, si opposé à l’esprit du vrai protestantisme ; mais forcez les intelligences et les cœurs à reconnaître la vérité de l’Évangile de salut, par la douce contrainte de la persuasion, du raisonnement, de l’exemple, de la prière et de l’amour.
Vous habitez un pays où la majorité professe un culte différent de celui dans lequel vous êtes nés ou que vous avez embrassé par votre libre choix. La fidélité chrétienne ne vous permet pas de confondre des principes qui, à plusieurs égards, diffèrent profondément ; mais la charité évangélique vous commande de confondre dans un même sentiment d’amour ceux qui les professent ; ne vous lassez donc pas de les aimer et de le leur prouver par un infatigable dévouement, par un tendre support, par une fraternité active et sincère.
Chrétiens, soyez des hommes de progrès. Je veux parler du progrès dans la connaissance de la vérité, dans la pratique du bien, dans l’exercice de la charité, dans la vie intérieure de la conscience. Ne présumez pas de vous-même ; ne croyez pas n’avoir plus rien à faire parce que vous avez accepté un principe fécond, vrai et éternel. Réformés, réformez-vous constamment ! Gardez-vous de l’orgueil spirituel, le pire de tous ; gardez-vous de l’égoïsme ; gardez-vous de la passion des intérêts matériels, qui perd le monde ; gardez-vous du formalisme, qui éteint le culte du cœur ; gardez-vous de l’hypocrisie, qui tue la religion ; gardez-vous du sensualisme, qui empoisonne la vie présente ; gardez-vous de l’incrédulité et de l’irréligion, qui ferme l’accès de la vie à venir. Vivez et agissez comme des enfants de lumière, des rachetés du Christ, des citoyens du ciel.
Étrangers et voyageurs ici-bas, unissons-nous sur la terre et donnons-nous rendez-vous dans le ciel.
Que le Dieu de toute grâce, qui nous appelle à sa gloire éternelle, en Jésus-Christ, après que nous aurons été éprouvés pour un peu de temps, vous perfectionne, vous affermisse, vous fortifie et vous rende inébranlables.
La paix soit avec vous tous qui êtes en Jésus-Christ.