Vie - Flavius Josèphe

CHAPITRE XXXV

je m'en retournai à Tarichée, et ceux de Tibériade ne pouvaient assez admirer que j'eusse apaisé cette sédition sans effusion de sang. Quand je fus arrivé à Tarichée, je fis venir dîner avec moi mes prisonniers, entre lesquels étaient Justus et Pistus, son père, et leur dis que je savais comme eux quelle était la puissance des Romains ; mais que le grand nombre des factieux m'empêchait de faire paraître mes sentiments, et que je leur conseillais de demeurer comme moi dans le silence, en attendant un meilleur temps ; que cependant ils devaient être bien aises de m'avoir pour gouverneur, puisque nul autre ne les pouvait mieux traiter. Sur quoi je fis souvenir Justus qu'avant ma venue, les Galiléens avait fait couper les mains à son frère, en lui supposant de fausses lettres ; qu'après le départ de Philippe, les Gamalitains, dans une contestation qu'ils eurent avec les Babyloniens, avaient tué Chares, parent de Philippe ; au lieu que je n'avais fait souffrir qu'une peine fort légère à Jésus, son frère, qui avait épousé la sœur de Justus. Après cela, je mis en liberté Justus et tous les siens.

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