Jeune et cher favori de la sage nature, Qui de l’âpre saison viens finir les rigueurs, Qui parfumes notre air de tes douces odeurs, Et qui rends à nos bois leur belle chevelure ; Grands et riches tapis de riante verdure ; Roses, jasmins, œillets, pompeux amas de fleurs ; Incomparable émail des plus vives couleurs, Qui, sans art, surpassez les traits de la peinture ; Petits hôtes de l’air, qui, poussant vers les cieux D’un concert naturel les sons mélodieux, Charmez si doucement les âmes par l’oreille ; Beau printemps, dont l’aspect fait un monde nouveau ; Si du haut Paradis je conçois la merveille, Ta face est sans attraits, et tu n’as rien de beau. |
1 : Entre les Païens, Hébé, déesse de la jeunesse, représentait le printemps. 8 : La nature alors est un peintre, et dans la joie qu’elle a de sa fécondité, elle prend plaisir à se jouer ainsi en une infinité de manières. (Pline) 13 : Le jardin du Ciel est toujours vert et fleurissant. C’est le Paradis des beautés et des délices éternelles (St. Augustin). C’est-là que sont les prés toujours odorants, et les parterres toujours enrichis des divines fleurs (Épitaphe de St. Hilaire d’Arles.)