Jésus avait dit à ses disciples la veille de sa mort (Jean 16.12-15) : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant (c’est-à-dire elles ne sont pas encore à votre portée). Quand… l’Esprit de vérité sera venu, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu… Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et il vous l’annoncera. Tout ce que le Père a est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prendra de ce qui est à moi et qu’il vous l’annoncera. »
Les choses que Jésus ne pouvait pas encore dire à ses disciples, se rapportaient en 1re ligne à sa mort expiatoire et à sa résurrection. Ces bases essentielles de la doctrine chrétienne, encore si étrangères à l’esprit des apôtres, n’étaient pas encore devenues des faits, et leur théorie par conséquent ne pouvait être présentée que comme prophétie, d’une manière plus ou moins obscure et incomplète. Il s’agissait aussi soit de la vocation des Gentils, dont la réalisation ne commença pas même aussitôt après la Pentecôte, soit de l’affranchissement du christianisme à l’égard de la loi mosaïque, qui devait accompagner cette vocation et dans lequel Pierre et Paul furent de si grands ouvriers. La substitution du dimanche au sabbat se rattachait directement soit à la résurrection du Seigneur, soit à l’émancipation du christianisme. Aussi bien ne devait-elle point, elle aussi, être positivement enseignée dans les Évangiles.
Le Seigneur avait cependant préparé par sa parole une modification profonde du sabbat, en proclamant qu’il était plus grand que le Temple et maître même du sabbat, même du sabbat primitif. Voyons maintenant ce qu’il fit pour fonder réellement le dimanche.