Les femmes âgées … doivent apprendre aux jeunes femmes à être occupées aux soins domestiques.
Que d’adultes sont ridiculement empruntés lorsqu’il s’agit de changer les fusibles ou de faire un trou dans un mur pour y fixer une cheville ! Qui les accusera ? Les gens foncièrement maladroits sont cas d’espèce et si certains se noient dans un verre d’eau et se révèlent incapables de manier un marteau ou une aiguille, c’est parce qu’on a négligé de le leur apprendre. Les parents sont pour une bonne part responsables de cet état de fait. Je revois telle jeune femme fraichement mariée et tellement peu armée pour la vie conjugale : Elle ne savait strictement rien faire de ses dix doigts, sa mère ne l’ayant jamais associée aux multiples travaux de la maison.
N’est-il pas élémentaire qu’une épouse sache tricoter, réparer un accroc, coudre un bouton, entretenir les vêtements, faire correctement la cuisine et même confectionner des gâteaux ? Ces choses-là devraient être apprises dès l’adolescence, en tous cas bien avant le mariage. Or, certaines jeunes épouses à la tête d’un petit ménage, avec un unique bébé, sont littéralement submergées pour la seule raison qu’elles doivent tout apprendre à la fois et sans guide pour les conseiller. N’étant pas habituées aux travaux domestiques, elles y consacrent un temps fou pour de piètres résultats. Leur tâche accomplie avec peine, donc sans joie, devient à la longue un fardeau et elles sont tentées de se croire assujetties à des corvées d’esclaves, presque dégradantes. Elles désirent alors y échapper en allant respirer l’air du large … à l’usine ou au bureau. Certes, l’activité d’une maîtresse de maison n’est pas toujours exaltante, mais il y a cependant pour une femme d’intérieur une satisfaction réelle à réussir un plat nouveau, à créer un « nid » coquet, à vêtir élégamment ses enfants ou à pomponner avec amour son bébé …
Une maman que j’ai bien connue, disait : « Moi, je ne prête pas ma machine à coudre. Je suis la seule à y toucher ». Résultat ? Ses filles, maintenant mariées, ne savent pas utiliser cet instrument qui leur rendrait de fiers services. Un fait est à noter : les parents les plus habiles et les plus méticuleux ne sont pas toujours les meilleurs maîtres. Trop exigeants, ils ne souffrent du débutant ni faux-pas, ni médiocrité, ni hésitation et s’emportent à la moindre bévue. Excédés devant une maladresse, ils ôtent l’outil des mains de l’enfant en s’indignant : « Tu ne feras jamais rien de bon », comme si l’apprenti, par définition, n’était pas malhabile. Qui veut enseigner utilement se doit d’être indulgent et accepter d’avance tâtonnements et imperfections.
Avez-vous une machine à coudre que vous « couvez » ? Consentez à la perdre et confiez-la à vos filles … (ou à vos garçons, pourquoi pas ?). Elles seront fières d’y toucher. Ne vous irritez pas pour un morceau de tissus gaspillé, une aiguille cassée ou une navette embrouillée. Il vous faudra un peu de temps pour réparer et remettre la machine en route mais faites-le en chantant et vous impressionnerez vos enfants. Les erreurs ne se reproduisent pas toujours. Plus tard, vous aurez la satisfaction de voir vos filles devenir des épouses habiles, capables de confectionner de belles choses et à bon compte. Elles vous en seront reconnaissantes.
Suggérez aussi à vos jeunes (filles ou garçons) de préparer une tarte ou une crème. Vous commettriez une erreur de ne leur confier que des tâches sans véritable attrait, la vaisselle ou la lessive par exemple. Peut-on se passionner à manier un balai ou à éplucher des pommes de terre ? Pour intéresser les enfants aux travaux domestiques, accordez-leur de temps à autre la possibilité de créer ou de réaliser quelque chose d’utile qui exige réflexion, initiative et habileté. Demandez à votre fille de composer un menu, de cuire une omelette, de préparer une vinaigrette et, pourquoi pas, le repas lui-même. N’abandonnez pas au professeur d’enseignement ménager le soin de tout lui apprendre dans ce domaine.
Naturellement, si vous proposez à votre enfant de confectionner un gâteau pour la famille, préparez-vous à voir votre cuisine sens dessus dessous, sinon vous ne tarderiez pas à éclater : « Enlève-toi de là ! Regarde-donc, tu mets de la farine partout. Tu salis trop de vaisselle. Il me faudra une heure pour mettre de l’ordre ».
De la patience. Un métier ne s’acquiert pas d’un coup, sans casse ni défaillance. Mamans, employez-vous à revaloriser aux yeux de vos filles le « métier » de maîtresse de maison. Ne le dénigrez pas mais donnez-leur envie de vous imiter. Surtout, ne parlez pas d’esclavage, ce serait faux. Ecoutez plutôt la Bible conseillant aux aînées « d’apprendre à leurs filles à être occupées aux soins domestiques » (Tite 2.5).
Quant à vous, pères, développez chez vos garçons le goût du bricolage et pour ce faire, procurez-leur des outils (en cadeau d’anniversaire par exemple), des clous et des vis avec des bouts de planche pour les inciter à travailler de leurs mains. Peu à peu associez-les à vos travaux de peinture, montrez-leur comment on manie un vilebrequin ou gâche du plâtre. Et si vous n’êtes pas doués en la matière, faites-leur suivre des cours du soir, et abonnez-les à des revues qui les initieront au bricolage. L’idéal serait, durant les vacances, de confier votre fils à un ami artisan. Et puis que la voiture est devenue l’outil par excellence du monde moderne, donnez quelques notions de mécanique ou d’électricité à votre fils. Il devra plus tard être apte à changer des bougies, à vérifier l’état des plaquettes de freins, à opérer une vidange ou à renouveler le filtre à air. Cela lui servira toujours … et à d’autres indirectement.
Ne dites pas, pour vous dérober : « Nous habitons à l’étage un appartement exigu et il est pratiquement impossible d’y bricoler ». En êtes-vous sûr ? Pour ma part, j’y parviens vaille que vaille dans mon deux pièces, l’aspirateur – merveilleuse invention – se faisant une joie d’avaler les copeaux qui jonchent le sol.
Certainement, le travail manuel équilibre l’homme. Il y a tant de désœuvrés ou de déprimés dont la seule distraction est de plonger les yeux dans des livres ou de brasser des idées sans but véritable. Personnellement, je reconnais le bien physique et moral qu’ont pu m’apporter de menus travaux de maçonnerie, de peinture ou de menuiserie, en particulier durant mes jours de congé. Aurions-nous oublié que Paul, le plus prestigieux de tous les théologiens faisait des tentes, à l’occasion ? Que notre Seigneur Jésus s’occupait de charpentes tandis que les disciples s’adonnaient à la pêche ? Pensez sérieusement à former pratiquement votre enfant.
LES PARENTS S’INTERROGENT