Comme les négateurs de la réalité historique des faits qui forment l’objet essentiel de la foi chrétienne ne se lassent pas de leur opposer, sous couleur même de neutralité dogmatique, des fins de non-recevoir dogmatiques ou métaphysiques, tirées de leur impossibilité prétendue, soit ontologique soit morale, pour arguer a priori contre leur réalité, et au mépris même des témoignages favorables à celle-ci, nous devons commencer, à l’exemple des anciens apologètes, par détruire cette présomption, en montrant éventuellement qu’aucune impossibilité soit logique ou métaphysique, soit morale, n’est là pour invalider d’avance les témoignages rendus à la réalité de ces faits.
La vérification des faits révélés dans le christianisme comprendra donc :
- La vérification de la possibilité ontologique du fait surnaturel, dirigée contre la conception panthéiste et naturaliste de la nature.
- La vérification de la possibilité morale du fait surnaturel, dirigée contre le déisme ou le rationalisme, qui nous accorde bien, à la différence du pan théisme et du naturalisme, la possibilité ontologique du fait surnaturel, mais en conteste l’opportunité ou la convenance.
- La vérification de la réalité historique du fait chrétien.
On voit que nous avons repris, en partie en d’autres termes, l’ancien schématisme de la possibilité, de la nécessité et de la réalité de la révélation. Nous évitons ici le mot nécessité, comme prêtant au malentendu qui porterait atteinte à l’absolue liberté divine dans l’accomplissement des actes du salut, et nous le remplaçons par ceux d’opportunité ou de convenance. Surtout, et à la différence de l’ancienne apologétique supranaturaliste. la révélation dont nous vérifions la possibilité, la convenance et la réalité, est conçue essentiellement comme un fait et non pas essentiellement comme une doctrine.